d’après Robert Walser adaptation Bérangère Vantusso et Pierre-Yves Chapalain
mise en scène Bérangère Vantusso
collaboration artistique et scénographie Marguerite Bordat
musique Arnaud Paquotte costumes Sara Bartesaghi-Gallo lumières Jean-Yves Courcoux
marionnettes Marguerite Bordat Einat Landais Cerise Guyon Carole Allemand Michel Ozeray
perruques Nathalie Régior Déborah Boucher
collaboratrice / mouvements Stefany Ganachaud
régie générale Philippe Hariga régie son Vincent Petruzzellis
avec Boris Alestchenkoff, Pierre-Yves Chapalain, Anne Dupagne, Guillaume Gilliet, Christophe Hanon Philippe Richard, Philippe Rodriguez-Jorda
Il était une fois un garçon de bonne famille, Jacob
von Gunten, qui voulait apprendre à servir, à obéir, à s’effacer. À
devenir un bon domestique. Voilà donc le jeune Jacob plongé dans
l’univers mystérieux de l’Institut Benjamenta, une école pour élèves
domestiques, tenue par un frère et une sœur énigmatiques.
Jacob, fasciné par l’apprentissage de la soumission, perçoit la
domesticité comme un acte de renoncement qui lui procure une étrange
satisfaction. Son ambition ? Être insignifiant jusqu’à devenir un « beau
zéro tout rond ». Mais un règlement toujours respecté finit par perdre
sa valeur. À force de vouloir n’être que pure soumission, il en vient à
subvertir l’ordre établi…
Pour représenter ce monde étonnant où l’effacement de l’individu est
la règle absolue, Bérangère Vantusso, nouvelle artiste associée au T°,
utilise des marionnettes hyperréalistes. Chaque élève de l’Institut doit savoir
dissimuler son moi intime (joué par un acteur) derrière son moi
domestique (joué par une marionnette). La dimension presque fantastique
du récit de Robert Walser rencontre l’onirisme cher à Bérangère
Vantusso, dans une adaptation théâtrale peuplée de doubles, où les
marionnettes pourraient bien ne pas être les seules à être manipulées.
Mon petit mot
Retour au théâtre!
Premier spectacle depuis Avignon, cela commençait à faire long!
Ce spectacle y a d'ailleurs été joué cet été:
Je retrouve avec plaisir le travail de cette compagnie dont j'avais beaucoup aimé Le rêve d'Anna il y a deux ans:
Ces marionnettes hyper-réalistes (ces yeux!) sont vraiment impressionnantes, elles sont très nombreuses ici (quinze) , et se mélangent avec des "vrais" comédiens, pour composer de magnifiques tableaux.
Leur sortie des boîtes en cartons, la "vague" qui les submerge, quand les jambes des comédiens deviennent celles des marionnettes.... un spectacle très chorégraphique, si le sens m'a peut-être parfois un
peu échappé, quoi de mieux que ce
passage de l'homme à sa marionnette pour parler d'effacement,
d'oppression, de déshumanisation?
Des questions universelles, depuis la dialectique du Maître et de l'esclave, les rapports de domination, d'obéissance, de soumission... on pense embrigadement, secte, religion... on s'échappe parfois, on rêve...
et bien évidement ce thème manipulation-manipulé prend une force supplémentaire avec l'utilisation de ces marionnettes.
La dépossession, la liberté... de nombreuses répliques à méditer...
On y parle beaucoup du rapport à l'autre, de solitude, d'opposition,c'est fort...
Un spectacle dont on sort songeur, avec des images plein la tête, ravie d'avoir découvert cet auteur que je ne connaissais pas... beau début de saison!