Illusions perdues d'Honoré de Balzac par le Nouveau Théâtre Populaire
spectacle joué sur l'esplanade du château de Tours dans le cadre du week-end d'anniversaire de la naissance d'Honoré de Balzac à Tours, il y a 220 ans.
Un spectacle que l'on aurait hélas pu sous-titrer "illusions détrempées"...
J'ignore quel temps il faisait en Touraine le 20 mai 1799 jour de naissance du petit Honoré, mais vendredi soir dernier, c'est la pluie qui était au RDV...
Si la première heure de spectacle s'est déroulée sans encombre dans le bel écrin de la cour du château...
Vers 21 h30 début des hostilités du ciel... représentation interrompue, deux petits barnums dressés à la hâte pour abriter un peu le public devant la scène, on scrute le ciel, on discute, ça semble partit pour durer, on s'interroge, pourquoi les organisateurs n'ont ils pas opté pour la solution de repli à la salle Thélème qui était prévue ?
Nous sommes unanimes, cette première heure de spectacle tenait toute ces promesses, quel dommage que la météo ait fait renoncer une bonne partie du public, cette pièce méritait d’être vue par un bien plus grand nombre de spectateurs !
Stoïcs sous le déluge, les comédiens ont finalement choisi de reprendre le spectacle, avec la pluie non stop jusqu'au bout...
Un grand merci et un grand bravo à tous!
Nous aurions été frustrés de ne pas connaître la fin de cette histoire, et quelque part, ces circonstances allaient bien à ses "illusions perdues"!
Car ce texte de Balzac (que je ne connaissais pas), n'est pas des plus optimistes!
Tout commence à Angoulême, Lucien écrit des vers, David est imprimeur.
La période politique est complexe (hilarant lever de rideau de présentation du contexte historique et de résumé du début du roman !), le beau Lucien part à la conquête de la capitale, où il va très vite voir fondre ses idéaux, perdre toute innocence et renoncer à toute morale.
Le poète idéaliste devient journaliste corrompu, et de mauvaises rencontres en manipulation verra s'écrouler bien rapidement ce qu'il avait construit par ses trahisons. Le prix à payer pour un instant de gloire éphémère est bien cher...
L'adaptation du texte faite par le Nouveau Théâtre Populaire est très pertinente, et ce monde du journalisme, de l'édition, des critiques de livres et de spectacles sur lequel Balzac tire à boulets rouges... qu'il nous parle toujours aujourd'hui!
Les références à l'actualité sont nombreuses et font mouche!
Le tout joué sur un rythme soutenu, avec beaucoup d'humour qui contrebalance la noirceur du fond du propos, une belle distribution (dont Pauline Bolcatto et Baptiste Chabauty vus il y a peu dans le marquant
Change me ) cela chante, cela vibre, un joyeux bazar qui fait oublier la pluie !
Et maintenant, je vais essayer de lire "Splendeur et misère des courtisanes" qui en est la suite!
Adaptation du Nouveau théâtre Populaire
Adaptation, scénographie, mise en scène Léo Cohen-Paperman
Avec Pauline Bolcatto (Ève Chardon, Horace Bianchon)
Valentin Boraud (Lucien Chardon dit de Rubempré)
Julien Campani (Étienne Lousteau)
Baptiste Chabauty (David Séchard, Michel Chrestien)
Émilien Diard-Detoeuf (Émile Blondet)
Guarani Feitosa (Andoche Finot)
Céline Chéenne (La Marquise d'Espard)
Joseph Fourez (Les éditeurs)
Elsa Grzeszczak (Louise de Bargeton)
Lazare Herson-Macarel (Raoul Nathan)
Frédéric Jessua (Honoré Balzac)
Christophe Rouger (Baron Sixte du Châtelet)
Morgane Nairaud (Coralie, Florine)
Julien Romelard (Daniel d'Arthez)
Sacha Todorov (Matifat, Camusot)
Costumes Manon Naudet
Collaboration à la mise en scène et l'adaptation Julien Campani
Régie générale Thomas Chrétien
Pour prolonger le spectacle : visite du Musée Balzac à Saché
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