Mephisto Rhapsodie, adaptation de Samuel Gallet d’après Mephisto de Klaus Mann, mise en scène Jean-Pierre Baro
Théâtre Olympia CDN Tours
avec : Jacques Allaire, Julien Breda, Lorry Hardel, Cléa Laizé, Elios Noël, Tonin Palazzotto, Pauline Parigot, Mireille Roussel
Noir, c'est noir...
Nous sommes à Balbek, petite ville de province d'ici ou d'ailleurs, d'hier ou d'aujourd'hui.
De plus en plus d'ici et d'aujourd'hui, hélas.
Nous sommes dans les coulisses d'un théâtre, où l'on doit répéter la Cerisaie tandis que dehors, l’extrême-droite est plus proche que jamais de remporter les élections.
Dans le petit monde du théâtre, on s'agite. Que faire ? Que dire ?
Les avis sont partagés et la réflexion glisse vers des interrogations sur la fonction du théâtre : dénoncer, divertir, prendre position, rester en retrait...
On se dit que tout cela tourne un peu en rond, oui il est toujours bon de rappeler le danger du fascisme, mais en effet, devant un public a priori déjà bien sensibilisé, à quoi cela sert-il ? C'est un peu long, c'est un peu caricatural...
Et puis il y a des personnages, des choix, qui viennent gripper la machine et nous faire changer d'avis. Non, tout cela n'est peut-être pas inutile.
Les lâches ne sont pas toujours les autres.
Il est si facile de fermer les yeux.
Il y a le jeune acteur prêt à tout pour conquérir la gloire, qui va laisser bien vite ses belles idées humanistes de côté.
Il y la star, femme et noire, qui ancre encore plus le sujet dans notre France du XXIème siècle.
Et puis tout bascule et se radicalise encore. Le parti nationaliste a remporté les élections.
Que faire à nouveau ?
Et les réponses ouvrent bien peu d'espoir... l'ensemble est particulièrement pessimiste.
Les comédiens jouent chacun plusieurs rôles, il y a de beaux visuels, des maquillages, des masques, qui laissent des images fortes en mémoire.
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