Mise en scène Marc CITTI et Delphine Ciavaldini
Théâtre du Girasole À 18h15 Durée : 1h15 - Relâches : 9, 16, 23 juillet
Avec : Elisabeth Vitali, Marion Harlez-Citti, Arnaud Dupont, Marc Citti
Après « Kiss Richard » (prix d’interprétation masculine AvignonOff 2013)
et « Le temps des suricates », « Les vies de Swann » continue à
raconter les aventures tour à tour échevelées, fantastiques ou
mélancoliques de Mathieu Scarifi, artiste tourmenté, parfois valeureux
et toujours inadapté au monde qui l’entoure (nul besoin, cependant,
d’avoir vu les deux premiers volets pour comprendre et apprécier le
troisième).
Pourquoi ce spectacle?
Parce qu'Avignon, c'est aussi l'occasion de suivre des compagnies, des
compagnies d'une année sur l'autre, et qu'après avoir vu et apprécié
il me semble évident de découvrir avec "les vies de Swann" la suite des
aventures de Mathieu!
Photos
Mon petit mot Les vies de Swann De Marc CITTI
Une représentation vue dans des conditions particulières, à peine descendue du train et pendant une certaine finale... de quoi tester l’insonorisation de la salle, pas mal!
Après Kiss Richard et Le temps des suricates, j'ai donc retrouvé avec plaisir Marc Citti et son rôle de Mathieu, comédien et auteur pas vraiment comblé, du genre pas franchement optimiste, qui vient d'être papa. Cette paternité tardive renforce ses angoisses, et est l'occasion de bien des questionnements.
Mais son fils Swann (très bien interprété par Arnaud Dupont, que j'avais déjà pu applaudir dans
LA REINE DE BEAUTE DE LEENANE et LE CECLE DES ILLUSIONNISTES et qui confirme tout son talent ) n'est pas un bébé comme les autres, puisque le voilà qui "joue" chaque nuit avec son père des scènes ... de leur avenir! Qu'elles soient toutes droit sorties de l’imagination de ce dernier et reflets de ses peurs ou de ses rêves, peu importe, on embarque avec eux!
Swann à 6 ans, 9 ans, 25 ans... la confrontation avec le futur, si elle est parfois cocasse (la scène de la remise des Molières ! ) , vire parfois au désagréable, voir au tragique.
On alterne des moments touchants, comme lorsque l'amie de Swann (Marion Harlez-Citti), relate ses cours de théâtre, et ce qui l'a fait sombrer dans l'alcool, sans parler de la scène finale... avec d'autres scènes plus légères, et des projections qui questionnent : la situation politique ou sociale, dans 15 ans, on l'envisage comment?
Et de connaître l'avenir, cela nous ferait-il changer notre vision du présent?
Sous une légèreté apparente, de quoi continuer à se questionner en sortant de la salle.
Bref, un début de festival qui donne envie de "jouer", de voir jouer en tout cas,
On retrouvera Marc Citti du côté de la rentrée littéraire avec Sergent Papa:
https://calmann-levy.fr/livre/sergent-papa-9782702163597
Si
encore je t’avais abandonné pour parcourir le monde ou pour plonger
dans l’ivresse d’une trépidante vie d’artiste, peut-être aurais-tu pu
me fantasmer en père aventurier absorbé par des voyages
extraordinaires, mais non, j’ai toujours été là, à quelques encablures
de ta chambre d’enfant, et pourtant si éloigné.
Comédien
à la carrière essoufflée, Mathieu tente de renouer avec son fils
Antoine, musicien prodigieux. Au rythme des tâtonnements de ce père
absent se découvrent la tendresse prudente et la violence sourde des
sentiments.
Libellés : festival Avignon 2018