Présentation du théâtre :
Honneur ou amour ? Rodrigue et Chimène s’aiment. Mais suite à une querelle entre leurs pères, le jeune homme tue celui de sa promise. Chimène réclame la tête de son amant. Mais sa résolution est mise en péril par l’amour secret qu’elle continue de vouer à Rodrigue.
Pièce phare de Corneille, œuvre maîtresse du théâtre français, Le Cid met face à face deux générations. D’un côté, la jeunesse fougueuse, passionnée, naïve peut-être. De l’autre, la vieille garde, les figures tutélaires et leur rigueur inflexible.
Entre ivresse et torpeur, les héros se débattent. Pétris de doutes et d’hésitation, ils oscillent entre la rive d’un amour trop fort, et celle d’un devoir prégnant. Faut-il trahir l’héritage familial ? Ou renoncer à une passion ardente ? La tension qui découle du dilemme cornélien reste aujourd’hui encore vertigineuse.
Ce vertige, Yves Beaunesne le retrouve d’abord par la langue et l’expérience sensible et rythmique de l’alexandrin. Mais sa quête s’inscrit aussi dans la recherche du plaisir esthétique. Dans une mise en scène inspirée de la peinture du Siècle d’Or espagnol, qui laisse une belle place à la musique, le spectacle porte l’œuvre cornélienne à incandescence, alliant sobriété des décors, majesté des costumes, feu du verbe.
Quel beau spectacle !
A l'heure des revisites en tout genre, parfois très réussies, donnant un nouvel éclairage ou de nouvelles perspectives sur un texte, parfois...moins, ici, le parti pris est différent.
Une superbe scénographie, les costumes, les lumières, ce parquet et ce décor de fond.... une véritable plongée dans l'Espagne arabo-andalouse.
Le "prologue", une image figée de quelques secondes, donne le ton, nous entrons dans le tableau... et la musique (car les comédiens sont aussi excellents chanteurs) complète parfaitement cette immersion.
Pour le reste, une grande sobriété, qui met en avant le texte, la beauté de l'alexandrin, ces répliques si attendues, si connues, dont on redécouvre le sens tant elles semblent si naturelles.
Le roi et Don Arias apportent une touche d'humour et de légèreté, l'Infante de passion et de folie, Don Diègue de majesté, et Rodrigue et Chimène font un excellent duo.
Le reste de la distribution est au diapason, bref, un spectacle à voir!