Un gâteau renversé à l'ananas peut-il changer le cours de l'histoire ?
Aux confins enneigés du Québec, l'histoire d'une famille étonnante, un clan de bûcherons, de croque-morts et d'entrepreneurs, marqué pour l'éternité par Madeleine, cette "fiancée" venue d'Amérique avec pour seul trésor son livre de recettes. La Fiancée américaine est une extraordinaire saga familiale campée entre la petite ville de Rivière-du-Loup, sur les bords du fleuve Saint-Laurent, Rome et Berlin.
On se laisse emporter par la genèse et le destin d'une lignée rare, peuplée d'hommes forts, de religieuses québécoises et de petites filles aux yeux bleus qui utilisent les tartes au sirop pour tuer leur frère. Inspiré de faits bien entendu réels, ce roman célèbre la femme de façon unique. C'est un récit qu'on lit la main sur le coeur et l'esprit porté par le vent qui souffle, paraît-il, du bar de Rivière-du-Loup jusqu'au château Saint-Ange de Rome.
Éric Dupont est né à Amqui (Gaspésie) en 1970. Il est l'auteur de Voleurs de sucre (2004, Prix Senghor de la francophonie), La logeuse
(Lauréat du Combat des livres 2006) et Bestiaire (un des cinq meilleurs
romans de l'année 2008 selon le journal La Presse). Il enseigne à
l'Université McGill.
Mon petit mot
Encore un pavé! Je continue mon attaque de la PAL par le format!
Direction le Québec d'abord, l'Allemagne et Rome ensuite pour une foisonnante sage familiale et historique.
Le roman s'étend sur plusieurs générations et alterne les modes narratifs et les points de vue : récit, lettres ou carnets d'un personnage, de quoi relancer l'attention!
La musique est omniprésente, du piano à l'opéra, avec Tosca en fil conducteur, un vrai plus pour moi qui ai apprécié de retrouver ces oeuvres au fur et à mesure du texte.
L'histoire en tant que telle est prenante, avec ces liens qui se tissent peu à peu entre les personnages, entre ressemblances troublantes et mystères persistants (il y en a tellement, des indices semés de façon très légère, une petite phrase a priori insignifiante... tout à en fait de l'importance! et au final, je crois bien que j'ai loupé un ou deux liens, mais les 750 pages ne donnent pas envie de les reprendre tout de suite pour lever le dernier point obscur qui m'a échappé). Bref, foisonnement mis à part, un livre prenant, on a envie de remonter le temps et l'arbre généalogique de ces personnages !
Le surnaturel s'invite aussi de temps à autre (l'auteur parle de réalisme magique) , la grande histoire aussi, ce celle de l'Est de l'Allemagne et cette fin de guerre tragique à la découverte d'une région du Canada, au culte du travail et de la réussite, en passant par le poids de la religion, les thèmes sont nombreux et bien maîtrisés!
Il y a des rires, il y a de l'émotion, tout ce qu'il faut pour avoir du mal à lâcher le roman une fois commencé.
La musique, mais l'art aussi, des "Madeleine" aux "Mises au tombeau de la vierge", on découvre ainsi par exemple Masolino da Panicale, un peintre italien de la pré-Renaissance né à Panicale, dans l'actuelle province de Pérouse, en 1383.
Et n'oublions par le "Que la joie demeure!" de l'ancêtre!
Ravie de l'avoir enfin lu et je pense que certains personnages et certaines situations resteront bien ancrées en mémoire!
Libellés : lecture Québec, littérature