avril 2016 Stock
Lola est une trentenaire parisienne, comme les autres. Enfin pas tout à
fait. Jamais la phrase dite par Charles Denner dans L’homme qui aimait
les femmes de François Truffaut n’a été si bien appliquée : les jambes
des femmes sont des compas qui arpentent le monde en tous sens. Lola
arpente la ville, amazone, chaque fois que son envie devient plus forte
que la raison, l’homme succombe, chasseur devenant proie, même le plus
repoussant. À la fin de l’acte, clac, elle lui coupe un ongle.
Lola,
c’est M la maudite, aux pulsions guerrières. Elle semble sortie d’un
manga, bouche rouge et grands yeux. Jusqu’à ce que Lola tombe amoureuse.
Mais est-elle vraiment faite pour l’amour ? Et si la passion, c’était
la fin du rêve ?
Mon petit mot
Voilà un premier roman décoiffant!
Un personnage atypique, une écriture très maitrisée, qui, en dépit de certaines scènes très crues, ne tombe jamais dans la vulgarité, une bien belle entrée en littérature!
Charnel, sensuel, au plus près des angoisses (de très belles descriptions de leur ressenti physique) et des tentatives de survie effrénées de Lola, peu de temps pour reprendre son souffle, voilà un roman que je n'aurais sans doute jamais découvert sans l'opération "68 premières fois", le thème ne m'accrochant a priori pas vraiment et cela aurait été dommage!
Un personnage sulfureux, mais aux craintes bien universelles, et ces peurs de l'abandon, de l'engagement, de voir disparaitre ceux que l'on aime, on ne peut que s'y retrouver à un moment ou un autre.
Il y a les hommes aussi, de tous univers, qui butinent autour, tout aussi cabossés, au final, la galerie de portraits sonne vraiment juste.
Un personnage fascinant, mystérieux, superbe et inquiétant, bien à l'image de ces papillons de l'espèce Moro- sphinx.
Et des mystères, il en reste une fois le roman reposé. Et cela va très bien à Lola. Insaisissable, jusqu'au bout.
Une certitude en revanche, Julie Estève est une auteure à suivre!
Dans le cadre des
challenge Femmes de Lettres.
Libellés : littérature