Direction le talon de la botte, entre la mer Adriatique à l'est et la mer Ionienne au sud, pour un séjour d'une petite dizaine de jours à la mi-avril dans une région qui m'a totalement conquise!
Une grande variété de paysages et d'architectures, de délicieux petits plats, une région que je ne peux que vous inviter à découvrir!
Au fur et à mesure du tri des photos, j'essaierai de mettre en ligne les essentiels à découvrir, histoire de vous convaincre d'aller découvrir ces sites si vous hésitez encore!
(PS: je me bats en vain avec le blog pour mettre dans le bon sens les photos en format portrait... je ne gagne qu'une fois sur 5 ou 6... désolée de vous faire tourner la tête...)
Petite compilation de l'histoire de la région des Pouilles pour les lecteurs courageux!
Géographie :
Apulia, Puglie (les Pouilles) et
désormais au singulier la Puglia (Pouille), cette région est la
plus orientale d'Italie (nous serons d'ailleurs surpris le premier soir, le soleil s'y couche bien plus tôt qu'en Touraine!) , à Otrante, l'Albanie est à seulement 80
kilomètres.
Dans le Gargano, le point le plus élevé est le
Monte Calvo, à 1 055 m.
La nature karstique d'une grande partie des Pouilles
(favorisant les cours d'eau souterrains) et la pénurie de
précipitations font que la région est particulièrement pauvre en
cours d'eau superficiels.
Les Pouilles comptent plus de 834 km de côtes,
soit la troisième région d'Italie après les deux régions
insulaires italiennes (Sardaigne et Sicile) et proposent tous les
paysages possibles, des falaises aux plages de sables en passant par
les marais salants ou les criques.
4 millions d'habitants environ, 60 millions
d'oliviers... qui avec le blé dur et la vigne sont les principales
cultures de la région.
Histoire :
Les
premiers restes humains découverts dans les Pouilles remontent à
l’homme d'Altamura, néandertalien.
À partir du VIIIe siècle
av. J.-C., le peuplement du territoire s'intensifie avec les
Dauniens, Peucétiens et Messapiens, peuples iapyges d’origine
illyrienne (peuples des Balkans).
Vient ensuite la période
des colonies de la Grande-Grèce, surtout pour la partie la
plus méridionale de la région autour de Taras (Tarente) fondée par
les Spartiates et où Pythagore passa plusieurs années .
Rome commence à occuper la région à partir
du IIIe siècle av. J.-C., la via Appia
(Brindisi/Rome) est alors construite. En 216 av. J.-C., à Cannes,
l’armée romaine subit sa plus terrible défaite contre les
Carthaginois, deux fois moins nombreux mais guidés par Hannibal. En
201 av Rome finit par triompher. Les romains transforment ensuite la
région en un vaste grenier à blé pour leur empire.
Avec la décadence de
l’Empire romain d’Occident du IVe au XIe siècle,
la région entra dans une longue période d’appauvrissement. De
nombreux peuples barbares germaniques se succédèrent sur les
terres apuliennes.
Puis les Sarrasins arrivent en Sicile
en 823 et remontent jusqu'aux Pouilles, créant un émirat à Bari de
847 à 871 avant que les Byzantins ne fondent un royaume
jusqu’à l’arrivée des Normands en 1071.
Vers l'an 1035 arrivent en Italie les premiers
Normands de la famille Hauteville ( issue d’un noble normand
du Cotentin ), les frères Guillaume ( surnommé « Bras-de-Fer »)
et Drogon qui entament la conquête de l'Apulie sur l'Empire
byzantin. En 1042, Melfi est choisie comme leur capitale, ils sont
rejoints par leur frère Robert « Guiscard » qui y mène
d'abord une vie de brigand, pillant, volant, rançonnant, harcelant
les troupes byzantines et semant la terreur dans la région. Il se
marie vers 1051 avec Aubrée de Bourgogne. En 1057, Robert devient
comte d'Apulie, évinçant ses deux jeunes neveux. Il entreprend
alors, en compagnie de son jeune frère Roger « Bosso »,
récemment arrivé en Italie, la conquête totale de l'Apulie. Avec
la création du royaume de Sicile, les Normands éliminent la
présence des Sarrasins et des Byzantins et relancent les relations
maritimes avec Venise et les villes côtières de la Méditerranée.
Cette période voit la vie politique et religieuse de la région
totalement réorganisée. D'importantes seigneuries féodales voient
le jour, comme le comté de Lecce et la principauté de Tarente,
assigné au croisé Bohémond de Tarente, fils de Robert Guiscard.
Un important renouveau culturel a lieu. On construit
des cathédrales dans un style roman à influence byzantine original.
Le transfert à Bari des reliques de Saint Nicolas en fait un lieu
important de pèlerinage. .
Le royaume revient ensuite à Constance de
Hauteville, qui épouse Henri, fils de Frédéric Barberousse,
empereur romain germanique. Ainsi commence la période souabe, sous
le règne de la famille des Hohenstaufen de Souabe.
Sous le long règne de
Frédéric II, de 1220 à 1250, la région connaîtra son âge d’or
avec un grand essor artistique et économique. Frédéric II, qui
résidait souvent dans les Pouilles (il était surnommé Puer
Apulia, « l'enfant de la Pouilles »), était un homme
cultivé et avant-gardiste, féru d’arts, de sciences, de
philosophie et de littérature (sa cour attirait des artistes de
diverses cultures). Il réalise la fortification des villes, fait
construire ou transformer de nombreux châteaux.
Son fils Manfred mourut le 26 février 1266 à
la bataille de Bénévent, vaincu par son rival Charles Ier
d'Anjou ( le dernier fils du roi de France Louis VIII et de
Blanche de Castille. Comte d’Anjou et du Maine, il devient comte de
Provence par son mariage avec Béatrice de Provence en 1246. Il avait
le soutien du Pape). La deuxième épouse de Manfred, Hélène et
leurs fils meurent en prison les années suivantes. Entre 1266 et
1442, les Pouilles passent donc sous la domination des Angevins (qui
font de Naples leur capitale)
Petite-fille, par son père, du roi Robert d'Anjou,
Jeanne lui succéda en 1343. Épouse de André de Hongrie, elle le
fit sans doute assassiner en 1345 ; elle se remaria en 1347 avec
son cousin Louis de Tarente, qui mourut de la peste en
1362.L'autorité pontificale protège Jeanne lors de l'intervention
armée du roi Louis de Hongrie, venu venger son frère. La reine
trouva refuge dans son comté de Provence et vendit au pape la
seigneurie d'Avignon pour financer son retour à Naples. Elle
restaura l'autorité comtale en Provence, met un terme au conflit qui
opposait les Angevins de Naples aux Aragonais de Sicile depuis 1282,
soutint la politique pontificale en Toscane et fit face aux intrigues
de sa sœur Marie et des Duras. Ayant été déclarée déchue en
1380 par Urbain VI à qui elle s'était opposée, la reine
Jeanne se rangea du côté du pape avignonnais Clément VII et
adopta pour héritier le duc Louis d'Anjou, frère de Charles V
et fondateur de la seconde dynastie angevine. Elle fut vaincue par
Charles de Duras, son neveu; à qui Urbain VI avait donné
l'investiture du royaume. La reine Jeanne fut assassinée en prison.
Vers 1380, Raimondo Orsini Del Balzo
revint d'Orient et s'alliant avec Louis Ier de Naples, il
réussit à obtenir les biens qui lui revenaient par héritage et
épousa, en 1384, la comtesse de Lecce Marie d'Enghien. Avec ce
mariage, il devint un des plus puissants seigneurs du Mezzogiorno. La
basilique de Sainte Catherine d'Alexandrie à Galatina, a été
construite par la volonté de Raimondello pour abriter la relique du
doigt de la qu'il a ramené des croisades. À la mort de son mari en
1406, Marie d'Enghien épouser en 1406 son ennemi le roi
Ladislas Ier de Naples, dont elle devient la troisième épouse. Ils
n'eurent pas d'enfants ensemble. Après la mort de Ladislas en 1414,
elle revient en ses terres de Tarente.
En 1442, le royaume de Naples est conquis par
Alphonse V d'Aragon, qui établit une cour brillante à
Naples. Deux révoltes féodales agitent le royaume en 1465 et 1485
mais sont matées par le pouvoir royal. Les plus importants seigneurs
féodaux sont toujours les Orsini-del Balzo, princes de Tarente, qui
possèdent une bonne partie des Pouilles. Ferdinand Ier de Naples
parvient à annexer leurs possessions au domaine royal en épousant
l'héritière des Orsini, Isabella Chiaromonte.
En 1480, Otrante est attaquée et prise par les
Ottomans, siège qui se termina par le massacre de 800
personnes qui avaient refusé leur conversion à l’Islam. .Une
coalition italienne s'organise rapidement pour libérer la ville la
même année. Alors que les Ottomans occupent désormais la côte
orientale de l'Adriatique, par mesure de précaution, les châteaux
côtiers des Pouilles sont tous renforcés voire reconstruits (comme
à Otrante, Gallipoli ou Tarente) et un réseau de tours de guet est
bâti tout le long du littoral pour repérer les incursions.
Avec les guerres d'Italie, les Pouilles sont le
théâtre d'affrontements et de batailles entre Français et
Espagnols pour la domination du royaume de Naples.
L'Espagne l'emporte en 1503 et parvient à asseoir sa domination
malgré les tentatives de reconquête des Français. Les
Pouilles voient se développer les latifundia alors que Lecce
commence à dominer culturellement la région à partir de la
Renaissance : elle devient la capitale officielle de la Terre
d'Otrante.
En 1733, la mort d'Auguste II de Pologne déclenche
une crise successorale qui rompt l'équilibre déjà précaire de
l'Europe, et la guerre qui s'ensuit voit s'opposer sur le front
italien les deux puissances des Bourbons, de France et d'Espagne,
alliées à la dynastie de Savoie, et l'empire des Habsbourg.
En 1734, les Pouilles, à l’issue de la bataille
de Bitonto passèrent, ainsi que le reste du royaume de Naples, des
Habsbourg aux Bourbon.
En 1799, le nord des Pouilles est concerné par les
événements de la République parthénopéenne, une éphémère
république sœur de la France instituée par les révolutionnaires
napolitains aidés des armées françaises d'Italie. Andria et Trani
notamment, restées fidèles au roi, sont assiégées et prises par
les troupes républicaines. Mais le pouvoir des Bourbons est
rapidement rétabli.
Après la victoire de Napoléon sur le
royaume de Naples en 1805, le féodalisme est aboli et une meilleure
répartition des biens est engagée. Joachim Murat, nommé roi de
Naples par Napoléon, fut notamment à l'origine de la
restructuration urbaine de Bari et du plan en damier des rues de la
ville.
Avec la restauration et le retour des Bourbons en
1815,le phénomène de brigandage s'installa et les Pouilles aussi se
trouvèrent impliquées dans les idées du Risorgimento ce qui
se traduisit par la constitution de nombreuses sociétés secrètes
comme le Carbonarisme. Lorsqu’en 1860 le roi François II des
Deux-Siciles est contraint de capituler sous les assauts
garibaldiens, les Pouilles furent annexées au royaume d’Italie.
Avec la création de la nation italienne en 1861
sous le règne de Victor-Emmanuel II, la région fut divisée
administrativement avec les provinces de Foggia, Bari et Lecce,
auxquelles s’ajoutèrent pendant le Novecento, les provinces de
Brindisi et de Tarente.
L’émigration vers les États-Unis, l'Argentine
mais surtout l'Europe (Allemagne, Suisse, France) se renforça dans
l’espoir de trouver un meilleur travail.
En 1890, le prix du pain augmenta au point de
déclencher une révolte de la farine réprimée par l’armée.
Avec le gouvernement de Giovanni Giolitti le plus
grand aqueduc d'Europe fut réalisé, ce qui permit aux Pouilles de
remédier au problème de la pénurie en eau. Les travaux débutèrent
en 1906.
Après la destitution de Mussolini , la famille
royale et le gouvernement s'installèrent à Brindisi, qui devint la
capitale éphémère du royaume d'Italie à partir du 10 septembre
1943 jusqu'au 11 février 1944, date à partir de laquelle la
capitale provisoire fut transférée à Salerno.
Les dramatiques conditions économiques de la fin de
la guerre provoquèrent une reprise de la lutte du mouvement paysan
ainsi qu'une importante émigration aussi bien vers les villes
industrielles du nord de l'Italie qu'à l'étranger.
Au début des années 1960, la région s'est dotée
d'importants établissements industriels. À Bari, à Brindisi, une
grande industrie pétrochimique fut créée qui vient s'ajouter aux
entreprises mécaniques et aéronavales, créant ainsi des emplois
pour les techniciens et les ouvriers originaires de la province ou
des régions limitrophes. À Tarente en 1965 le « IVe
Centre Sidérurgique Italsider » fut inauguré, il
s'agissait alors d'un des plus importants complexes industriels de
transformation de l'acier en Europe.
Etape 1 du voyage : Le Gargano
Début du séjour par le nord de la région, l'éperon de la botte, autour de Manfredonia et du parc national du Gargano.
De
quoi commencer à découvrir les nombreuses influences de cette région,
entre les premières populations locales préhistoriques, les Grecs, les
Romains, mais aussi les Slaves, les Sarrasins, les Normands, les
Angevins, les Hohenstaufen, les rois de Sicile, les attaques françaises
ou turques, quelle histoire!
Trait d'union entre Orient et Occident, une région méconnue où il y a beaucoup à découvrir!
La route côtière
Au programme du premier jour, la route longeant la mer adriatique, à l'est du Gargano et retour par la foresta umbra à l'intérieur des terres.
Plusieurs belvédères sont aménagés, de superbes points de vue!
- Autour de Manfredonia,
collines, férules, oliviers et cactus...
- Plage de Mattinata et
élevages de poissons
- les Faraglioni de Baie delle Zagare
une côté découpée qu'il doit être également magnifique de découvrir en bateau... déjà un premier prétexte pour y revenir!
- Tours de guet construites
sous la domination espagnole au XVIème siècle après l'attaque des
Ottomans à Otrante
- Baie di Campi et
l’Architiello de San Felice
- île gattarella
-
Trabucchipour la pêche
et puis il y a cette alternance de plages de sable immenses et de falaises, de grottes et de rochers...
un peu trop tôt en saison pour bronzer ou se baigner!
mais ces plages désertes en cette saison sont un lieu idéal de promenade!
et au loin, se dessine la ville de :
Vieste
Un joli bourg médiéval, avec ses petites rues escarpées, ses façades blanches et son château, construit en a pic sur la mer sous Frédéric II.
- la plage et le pain de sucre qui
culmine à plus de 25 m : selon la légende, Pizzomunno, un
jeune pêcheur était amoureux de Cristalda, une jeune femme du
village ; personne n'aurait pu les séparer, ni les courants
marins, ni les sirènes qui, chaque fois qu'il se
rendait en mer, tentant en vain de le séduire. Ce refus entraîna leur fureur, et pour se venger, un soir
que le jeune couple contemplait les étoiles depuis les falaises face
à la mer, les sirènes enlevèrent Cristalda, et la séquestrèrent
au fond de l'océan.
Pizzomunno voulut délivrer sa belle, mais ne
réussit pas à la retrouver. A cause de la douleur provoquée par la
perte de sa bien-aimée, il se pétrifia jusqu'à se transformer en
la roche que l'on appelle aujourd'hui la roche de Pizzomunno. Selon
la légende, tous les 100 ans, Cristalda s'échappe des Abysses pour retrouver son amant le temps d'une nuit de pleine lune...
- au bout du promontoire,
l'ancien monastère, la Chiesa di San Francesco et un ancien trabucco
-terrasse en bord de mer , face au phare sur le
rocher San Eufemia ,
- visite de la ville en compagnie d'un
guide original qui nous conduit à un beau point de vue!
- la Chianca Amara : en
1554, le corsaire turc Dragut, à la tête de 70 galères attaqua
Vieste. Après une semaine de siège, il mit la ville à sac. Des
centaines d'habitants, femmes et enfants compris furent décapités
sur une roche « la pierre amère ».
- la cathédrale, en haut des marches, bien cachée dans les ruelles
- extérieurs du château
(garnison militaire, radar)
- ruelles étroites, on peut se serrer la main d'un balcon à l'autre!
différents systèmes pour gravir la falaise
au fil des ruelles
Le parc naturel, la forêt Umbra
Entre
forêts et falaises, ce promontoire sur l'Adriatique a été occupé dès le
Paléolithique. Le Gargano, seule montagne entièrement située dans la
région des Pouilles , culminant à 1 055 m, était à l'origine une île,
rattachée à la terre ferme par l'accumulation de dépôts alluvionnaires.
La forêt est composée de hêtres, d'érables, de pins, de chênes chevelus, de
châtaigniers, de très vieux ifs...
Nous nous arrêterons pour une promenade autour du lac artificiel de Cutino où nous croiserons les vaches de la race locale Podolica.
une photo prise sur le web de ces vaches en plus net:
Si nous étions restés une journée de plus : nous aurions aimé voir
Peschici et terminer la journée par une balade sur le lac de Varano.
Une excursion en bateau au départ de Vieste est aussi un excellent moyen
de découvrir cette côte particulièrement découpée, ou encore mieux une
excursion aux îles Tremiti !
G
M
T
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