Nous découvrons d'abord la ville par un belvédère et des chemins entre grottes et rochers, de quoi mieux comprendre le site.
Nous avons quitté les Pouilles pour une incursion incontournable dans la Basilicate, région montagneuse et
caractérisée par des sols calcaires pauvres (plateau des Murge) ainsi
qu'un climat méditerranéen très sec en été. La région présente également
les seules zones désertiques d'Europe.
des grottes, des églises rupestres, partout!
et Matera se dévoile soudain après un dernier virage
Faisant
partie de la Grande-Grèce et peuplée par des colonies grecques côtières
, la Basilicate fut conquise par Rome, et fit partie, avec la Calabre voisine,
de la région du Bruttium. Les Romains finirent par distinguer cette
région qu'il baptisèrent la Lucanie (du nom du peuple italique des Lucanii) de la Calabre.
Elle tomba ensuite aux mains des Byzantins, puis des Normands
Après l'épisode normand, succédèrent les maisons d'Anjou, puis d'Aragon.
La
Basilicate fut longtemps une région reculée et miséreuse. Sous le
fascisme, les opposants politiques y étaient envoyés en exil, comme
Carlo Levi, auteur du Christ s'est arrêté à Eboli qui, lorsqu'il évoque Matera la compare à L'enfer de Dante....
La ville est célèbre pour ses habitats troglodytiques (les Sassi di Matera, littéralement pierres de Matera), classés sur la liste du Patrimoine mondial de l'humanité établie par l'Unesco
La
Gravina a creusé le calcaire du plateau des Murge, où s'étale
Matera. De nombreuses grottes naturelles ont ainsi été creusées et ont
servi de refuge aux hommes depuis le paléolithique ; ce serait l'un des
plus anciens sites préhistoriques. Grecs et Romains ont à leur tour
occupé les lieux, à la croisée des routes commerciales (Matera était
l'une des étapes de la Via Appia).
Le calcaire ne permettant pas de retenir les eaux pluviales dans une nappe phréatique,
l'eau de pluie est recueillie dans des citernes. Au cours de l'histoire
de nombreuses grottes ont abrité des églises rupestres. Aux VIIe et VIIIe siècles,
les grottes devinrent le refuge de moines byzantins, qui transformèrent
leurs murs en chapelles. On peut ainsi y admirer des fresques à forte
influence byzantine.
entre orchidées sauvages, férules et autres plantes locales....
ou champs de panneaux solaires!
Pendant la domination normande, la ville connaît une période de
prospérité, on y construit le château et les remparts. La population
s'accroit, elle est contrainte d'occuper les grottes situées en dehors
de la protection des remparts. Elle occupe alors deux amphithéâtre
naturels, le Sasso Caveoso et le Sasso Barisano. Jusqu'au XVIe siècle, la vie s'organise avec et autour du relief.
Pendant la période d'occupation catalane / espagnole,
la ville ne possède plus le même rayonnement. Les priorités artistiques
de l'époque dénigrent les Sassi, qui deviennent méprisés et abritent
une population de plus en plus démunie et qui occupe les lieux par
défaut.
La pièce principale sur le devant était occupée par la famille et les
animaux domestiques étaient rentrés le soir dans la pièce du fond. La
natalité était élevée dans ces quartiers : jusqu'à six enfants vivants,
et tout le monde s'entassait dans une seule pièce qui servait de salle à
manger, de chambre à coucher et d'atelier ; le bébé dormait souvent
dans le dernier tiroir de la commode. Même au XXe siècle, ni l'eau courante, ni l'évacuation des eaux usées n'avaient été installées.
C'est seulement en 1953
que le dernier habitant est parti, à la suite d'une décision politique,
en raison des conditions de salubrité précaires de ces quartiers. C'est
la loi De Gasperi, qui, en 1952, imposa l'évacuation des sassi et le relogement de leur population. À cette époque, 15 000 personnes vivent là dans des conditions sanitaires inhumaines.
La
Gravina a creusé dans le calcaire le site sur lequel des habitants
troglodytiques se sont installés depuis le paléolithique jusqu'au milieu
du XXe siècle.
Depuis, un énorme projet d'aménagement s'est mis en place, confié aux
meilleurs urbanistes du pays, pour créer de nouveaux quartiers, tout en
essayant de préserver la sociabilité particulière des sassi. Dans les parties récentes les façades des maisons sont construites et certains toits servent de rues aux étages supérieurs.
A la découverte de la ville!
Prévoir une bonne paire de chaussures, et andiamo!
On se croirait parfois dans une maquette, ou une maison de poupée...
que dire sur ce site?
Totalement hors du monde, hors du temps... à voir, vraiment!
En 2019 Matera sera capitale européenne de la culture, belle revanche pour la ville qui dans les années cinquante, était décrite comme «
honte nationale » à cause de l’extrême misère dans laquelle vivaient les
habitants!
L'intérieur d'un sasso reconstitué et ouvert au public
le cimetière...
d'autres vues, au fil des rues....
La cathédrale
Un petit personnage pour soutenir la rosace
Sa construction s'est déroulée entre 1230 et 1270, elle a gardé son style roman apulien originel. Elle mélange ainsi les
influences normande, lombarde et un peu orientale. L'intérieur a été
remanié aux XVIe et XVIIe siècles, avec un apport baroque. Elle vient d'être restaurée.
Gouttières... version récupération...
On redescend vers le bas de la ville, point de vue idéal sur les sassi
et les grottes en face
On remonte vers la Piazza Pascoli
le musée abrite quelques oeuvres de Carlo Levi
G
M
T
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Il n'y avait pas que des touristes à Matera, mais également une équipe de cinéma en plein tournage d'un épisode de Wonder Woman : construction des décors, une porte par ci...
un marché médiéval par là
et on rajoute des fausses pierres!
bref, un film que je n'aurais jamais regardé sans cela mais dont je guetterai la sortie!