Ghetto de Venise, 500 ans, Donatella Calabi

Liana Levi, février 2016
traduit de l’italien par Marie-George Gervasoni



29 mars 1516. La Sérénissime impose aux Juifs de Venise de se regrouper dans le lieu-dit «Geto», à l’extrémité nord de la ville, sur une île encerclée par des canaux. Deux portes, ouvertes le matin et refermées le soir à minuit, donneront désormais accès à ce lieu. Les habitants pourront le quitter dans la journée pour exercer leur profession, mais la nuit seuls les médecins seront autorisés à sortir pour soigner les Chrétiens hors les murs. Le premier ghetto est né. Son appellation sera désormais associée à tous les lieux de ségrégation dans le monde.
Aujourd’hui, 500 ans après, nous nous posons d’innombrables questions concernant cette mesure. Qu’est-ce qui l’a motivée? Comment la communauté juive l’a-t-elle acceptée? Était-elle d’ailleurs ressentie comme une contrainte ou comme s’inscrivant dans une politique générale de la République vénitienne vis-à-vis des communautés étrangères? Quelle a été la vie dans ce lieu de confinement durant les 300 ans qui ont précédé la suppression des portes par Napoléon?
Depuis l’institution du «lieu clos» jusqu’au processus d’assimilation, dans une approche qui englobe Venise dans son ensemble, ce livre met en lumière les relations qui, malgré la réglementation, existaient entre la Communauté et le reste de la société civile, et aussi la vie de la plus importante ville cosmopolite du bassin méditerranéen.


Donatella Calabi est directrice du Comité scientifique du Cinquième Centenaire de l’institution du Ghetto de Venise et commissaire de l’exposition sur le même sujet au palais des Doges (juin-novembre 2016).

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Mon petit mot

Un livre très intéressant sur un quartier de Venise qu'il faut absolument visiter si on a la chance de ce rendre dans la cité des Doges!

C'est tout une facette de l'histoire de la ville qui nous est relatée, à travers celle d'une communauté : de la mise en place du premier Ghetto (et l'origine du mot, venant des fonderies de cuivre qui étaient installées dans ce quartier : "terren del geto", terrain où étaient jetés les déchets du raffinage du cuivre)  jusqu'à l'après seconde guerre mondiale : le rapport au reste de la ville, les liens entre les populations (commerce, médecine, imprimerie, ou encore lors de fêtes) l'architecture et le mode de vie dans le quartier, des synagogues aux écoles en passant par l'aménagement des logements et des boutiques, mais aussi le regard porté par les voyageurs, sans parler des interdictions et autres cimetières réservés. 
Un quartier et des rapports au reste de la ville qui ont connu plusieurs périodes d'évolution, entre enfermement et ouverture,  ségrégation ou tolérance,

Le tout est très bien documenté et illustré, rendant l'ouvrage à la fois accessible et très complet. 
Et pour ceux qui voudraient en savoir encore plus les nombreuses notes renvoient à d'autres ouvrages, de quoi pouvoir approfondir tel ou tel sujet! 



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Merci à Dialogues croisés pour cette lecture!

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