Nathalie Bauer
(Traduction)
Dans un petit village sarde des années cinquante, la vieille couturière,
Tzia Bonaria, décide d'accueillir chez elle Maria, quatrième fille
d’une veuve d’humbles origines. Ce sera sa « fille d’âme », à laquelle
elle va apprendre son métier, offrir un avenir, tout en l’obligeant à
s’appliquer à l’école, ce qui n'est guère courant pour une fille à
l'époque.
Maria grandit donc entourée de soins et de tendresse; mais
certains aspects de la vie de la couturière la troublent, en particulier
ses mystérieuses absences nocturnes. En réalité, Maria est la seule du
village à ignorer la fonction de Tzia Bonaria, qui consiste à abréger la
vie des mourants. La découverte de ce secret ne sera pas sans
conséquence et il faudra bien des années pour que la fille d'âme arrive
enfin à pardonner à sa mère adoptive.
Un roman traduit en plusieurs langues, avec à chaque fois une couverture différente, petite sélection au fil de l'article:
Dans une langue à la fois poétique
et essentielle, Michela Murgia décrit merveilleusement les plis et
replis les plus intimes du rapport très singulier qui unit la vieille
Tzia Bonaria et la jeune Maria, dans une Sardaigne archaïque, aux us et
coutumes fascinants
Mon petit mot
Un livre acheté à sa sortie, pour un bandeau sur la couverture autour de la Sardaigne et de ses traditions, il n'en avait pas fallu plus pour qu'il rejoigne ma PAL! Et puis, la découverte du contenu m'a ensuite fait hésiter, l'euthanasie, la fin de vie... et toutes les questions autour, je n'avais pas envie de me plonger alors dans un roman autour de ce thème et je l'ai un peu oublié.
Il a fallu la thématique Sardaigne de ce mois-ci du challenge italien , pour que je le ressorte, et j'ai bien fait!
Certes, la question du choix de la fin y est importante, bien traitée, laissant à chacun la possibilité de poursuivre sa propre réflexion, mais elle n'est pas la seule.
Ce sont de nombreuses traditions de la Sardaigne des années 50,qui sont évoquées et forment un très beau tableau de cette île à une époque charnière où la modernité s'infiltre peu à peu, et dont on s'éloigne parfois (comme l'héroïne qui part quelques temps à Turin) pour mieux y revenir.
La langue, l'identité Sarde / le continent italien, les rapports entre les deux, et le mode de vie sur l'île, des vendanges à la religion, des superstitions en tout genre aux repas des âmes, du pain des mariés aux gâteaux qui mettent l'eau à la bouche, des amandes aux murets de pierre, des silences des vivants aux lamentations des pleureuses autour du défunt ... un bel hommage à la Sardaigne!
Et puis il y a cette chaîne de femmes, de la première mère à la dernière, de celle qui aide à l'accouchement, à celle qui aide à partir, en passant par celle qui éduque, qui nourrit, qui élève...
Et une envie terrible de déguster ces fameux "gueffus" aux amandes!
ou d'admirer la réalisation des pains de mariés
Dans le cadre des challenges
Libellés : lecture Sardaigne, littérature Italie