Fayard septembre 2015
Traduction : Dominique Vittoz
Palerme, en 1677, est la capitale d'une Sicile sous domination
espagnole. Quand son vice-roi, don Angel de Guzmàn, meurt en pleine
séance du Conseil, les notables siciliens cupides et dépravés exultent :
cette brève vacance du pouvoir est une aubaine inespérée. Mais don
Angel a laissé un testament, et le successeur qu'il désigne pour
l'intérim n'est autre que...sa propre épouse, donna Eleonora di Mora. Si
la stupeur est grande dans la ville, elle tourne vite à la fascination,
car cette femme tirée de l'ombre se révèle d'une beauté envoûtante,
d'une intelligence redoutable et d'une équanimité révolutionnaire.
J'aime beaucoup l'illustration de la couverture française :
Né en 1925 près d'Agrigente, en Sicile, metteur en scène de théâtre,
réalisateur de télévision et scénariste, Andrea Camilleri s'est fait
connaître tardivement comme romancier, mais avec un succès foudroyant.
Auteur culte de la série des Montalbano, il écrit parallèlement des
romans inspirés par des documents d'archives
Le portrait de la couverture italienne : Parmigianino - Ritratto di giovane donna (Antea), 1535
Mon petit mot
Après La pension Eva, je continue mon exploration de cet auteur "hors Montalbano", et cette fois c'est une totale réussite!
Quel personnage que cette Donna Eleonora di Mora ! Et un grand merci à l'auteur de la remettre sur le devant de la scène!
Car une femme au pouvoir en Sicile au XVII ème, ce n'est pas rien!
Un règne éphémère, certes, mais un intérim marquant, 27 jours , et une quantité impressionnante de réformes, une lutte pour la justice et contre la corruption... qui ne serait pas sans donner de leçons à nos dirigeants actuels...
Elle décide de la baisse du prix du pain, modifie le mode de représentation des corporations, ré-ouvre ou crée des hospices pour venir en aide aux femmes, orphelines ou encore aux prostituées âgées, elle abaisse à 8 le nombre d'enfants pour bénéficier des aides aux familles nombreuses, sans parler des nobles ou évêques aux agissements répréhensibles qui se retrouvent devant la justice...
L'église, les intérêts privés, la dépravation, la Sicile d'alors avait bien besoin de réformes de ce genre.
Et si j'ai parfois du mal avec la langue de Camilleri, cette fois-ci, aucun problème avec la traduction, le mélange des expressions, d'espagnol, de sicilien... un régal pour l'oreille, et le contexte permet de comprendre les mots inconnus sans difficultés.
Bref, un des meilleurs romans que j'ai lu de cet auteur, et un personnage de femme à redécouvrir!
Une première participation au thème "Italie contemporaine" pour le mois de janvier du challenge il viaggio.

et une lecture de plus pour
Libellés : lecture Sicile, littérature Italie