home de David Storey théâtre de l'oeuvre


mise en scène Gérard Desarthe
assisté de Jacques Connort



Jack (Pierre Palmade), Harry (Gérard Desarthe), Katleen (Carole Bouquet),  Marjorie (Valérie Karsenti) Alfred (Vincent Deniard)
décors & costumes Delphine Brouard
maquillage et coiffure Suzanne Pisteur
lumières Rémi Claude
son Jean-Luc Ristord


présentation 

Dans un jardin, une arrière cour, deux hommes parlent. Jack et Harry échangent de petites répliques, banales, des phrases qu'ils laissent en suspens : le temps qu'il fait, leur première rencontre il y a quelques mois, la visite de la femme de Jack la semaine dernière, les gens en général. Ils sont très attentifs à ne rien dire de personnel, à ne rien laisser échapper qui ressemble à une confidence. Enfin, ils quittent leurs chaises que viennent occuper Kathleen et Marjorie, deux femmes sans âge...
À travers un dialogue élusif et de longs silences, David Storey reconstitue le climat d'oppression et l'univers clos de la maison de santé psychiatrique dont ces personnages sont les pensionnaires.






Mon petit mot

Voici une pièce choisie clairement pour sa distribution lors de mon escapade parisienne!

4 bien connus et Vincent Deniard que j'avais découvert dans Le temps des suricates, cet été à Avignon (et qui campe ici un lutteur- haltérophilie sur chaises et tables, à la présence scénique très forte, tout aussi touchant que perturbé !), de quoi ne pas hésiter à prendre une place, même si "le Ionesco anglais"... sur le papier, ça me laissait un peu songeuse... j'avoue que le théâtre de l'absurde, je ne suis pas fan - fan...

Et en effet, cette pièce laissera sans doute des spectateurs sur le côté, en particulier certains venus pour le nom de Pierre Palmade et s'attendant à rire aux éclats pendant 1h40. Ici, pas de rebondissements à la minute, mais une pièce qui questionne . 


Mais contre toute attente, j'ai passé une très bonne soirée! 
Il faut dire qu'en effet, la distribution est au top, et ces cabossés, de vrais beaux clowns tristes, m'ont happée dans leur univers.

Des solitudes se croisent, font quelques pas ensemble, se tiennent parfois la main, avant de replonger dans leurs affres...
Un balai de chaises, de postes de radio... et parfois un mot échappé, leur vraie vie qui ressurgit, le pourquoi de leur enfermement...  Mais la plupart du temps, ils restent dans un discours creux, vide, ne pas parler d'eux, ou alors en réinventant leur vie, en plus intéressante, en plus belle, en s'inventant une famille, on glisse d'un petit mensonge à l'autre... au risque de se perdre... 

Alors côté spectateur, on rit plutôt jaune qu'à gorge déployée, et l'on retient certaines petites phrases qui font réfléchir.
Touchant,  tendre... les premiers qualificatifs qui me sont venus, en particulier autour du personnage composé par Valérie Karsenti que je retrouve sur scène avec toujours le même plaisir! 

Et sont-ils vraiment plus fous que nous?
Nos conversations ne tournent-elles pas également bien souvent à vide?
Entre tics de langage, silences, incompréhension, jurons, affabulation, phrases inachevées, obsessions, temps qu'il fait et temps qui passe... nous non plus ne nous écoutons guère et parlons souvent pour ne rien dire... On se surprend à écouter d'avantage les paroles des uns et des autres à la sortie du théâtre...  l'effet miroir n'est pas loin! 

Une pièce à part...





dans le cadre du








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