traduit par Marianne Faurobert et Marguerite Pozzoli
Pouilles, printemps 1946. D’un côté il y a les sœurs Porro, qui
vivent recluses dans leur palais et ignorent le monde environnant. De
l’autre les ouvriers agricoles, bousculés par la guerre et tenaillés par
la faim. Les sœurs continuent à tenir leur rang, à se rendre à
l’église, à se pencher sagement sur leurs broderies. Les travailleurs,
eux, se mobilisent pour obtenir un emploi, nourrir leurs enfants,
contenir la pression des réfugiés qui affluent dans la botte du pays. Ce
jour de mars 1946 la foule se rassemble sur la place où s’élève la
noble demeure pour un meeting syndical lorsqu’un coup de fusil
retentit...
Milena Agus a rempli les vides de cette histoire vraie grâce
à son imagination. Elle fait revivre sous les yeux du lecteur les sœurs
Porro, prisonnières comme les paysans de leur condition sociale mais
coupables de n’avoir pas ouvert les yeux sur les cruautés de l’Histoire. |
Luciana Castellina nous relate cet épisode de l’Histoire
dans le contexte trouble de l’époque: le débarquement allié en Italie du
Sud, la dissolution du Parti fasciste, l’établissement du roi à
Brindisi, l’arrivée des réfugiés dans les Pouilles et les révoltes
paysannes. Une flambée de violence que les historiens ont quasiment
passé sous silence et qui prend aujourd’hui toute sa signification.
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Mon petit mot
Une double lecture autour d'un même fait, historique d'un côté, romanesque de l'autre, l'idée est originale. Cela donne un point de vue un peu différent sur ce fait tragique et le replace dans son contexte.
J'ai découvert ainsi une page de l'histoire du Sud de l'Italie que je connaissais mal (et qui renforce mon envie de visiter cette région des Pouilles), une fin de guerre trouble aux conséquences terribles sur la population.
Mieux que des notes de bas de page, moi qui déplore parfois dans des romans historiques de manquer d'informations sur les distances prises avec la réalité, là, pas de questions à se poser, Luciana Castellina nous donne toutes les informations nécessaires.
J'ai longtemps hésité avant de commencer ce livre : par quelle partie débuter?
J'ai finalement choisi de commencer par celle de Luciana Castellina, n'ayant que peu de connaissances sur la période, je l'ai lu un peu en diagonale, pour mieux apprécier ensuite le roman de Milena Agus en comprenant quels étaient les tenants et aboutissants du drame, mais le roman a du coup perdu un peu de suspens... j'aurais peut-être du faire l'inverse!
Bref, séduite par l'idée, mais au final, pas totalement convaincue.
J'ai encore deux livres de Milena Agus dans ma PAL, à suivre! (mais pas ce mois-ci, il y a d'autres livres prioritaires avant!)
Dans le cadre des challenges
Libellés : littérature Italie