Présentation du musée
Au XVIe siècle, l’art du portrait devient de plus en plus répandu parmi les élites florentines qui trouvent là un moyen de porter les traits de leur visage et leur statut social à la postérité. Ils recourent pour cela à des figures littéraires telles que Pétrarque, à des références musicales ou à une mise en scène riche en symboles pour décrire la vie du modèle, sous ses multiples facettes.
Outre la présentation des chefs-d’œuvre de Pontormo, élève d’Andrea del Sarto et maître du maniérisme, ce sera l’occasion d’apprécier les traits raffinés et gracieux, typiques des portraits de Bronzino ou ceux de Salviati témoignant d’un sens achevé de la sophistication.
De grands peintres tels que Rosso Fiorentino, Andrea del Sarto, Alessandro Allori, Francesco Salviati, Pontormo et Bronzino, seront les figures emblématiques de cette histoire du portrait à travers une quarantaine de peintures.
http://florence-portraits.com/
Mon petit mot
Une escapade à Paris en cette fin octobre... le prétexte du mois italien était idéal pour aller voir cette (petite, je m'attendais à plus, mais elle n'en reste pas moins très intéressante) exposition présentée en plusieurs sections :
- tout d'abord les portraits "officiels", sévères, des hommes de guerre, des condottieres en armes... mais où l'arrière plan se révèle parfois tout aussi passionnant que le modèle :
Détails de l'arrière plan du tableau : la ville de Florence
Portrait d Alexandre de Médicis devant la ville de Florence. Giorgio Vasari
On passe ensuite au portrait de
cour, monde du luxe, de l’élégance, des étoffes précieuses et bijoux délicats, avec
Bronzino en particulier.
Portrait d'une dame en rouge Bronzino vers 1525-1530
avec un épagneul adorable!
D'autres chiens, qui font partie des codes de la noblesse,
Michele Tosini, Portrait d'un homme au chien
On continue avec des portraits qui mettent en avant la poésie et la musique :
Portrait d’une
jeune
femme
au
recueil
de
Pétrarque
par Andrea del Sarto , vers 1528, avec des sonnets extraits du célèbre recueil du Canzoniere de Pétrarque, dédié à son amour intemporel pour sa bien-aimée, Laure.
Un texte que l'on retrouve dans un autre portrait :
réalisé par Bronzino, qui représente Laura Battiferri, présentée avec un profil à la Dante.
Encouragée et conseillée par Benedetto Varchi, elle écrit une première œuvre, un recueil de poèmes publié en 1560 et intitulé Le Premier Livre des œuvres toscanes (Il primo libro delle opere toscane), s'inscrivant dans le pétrarquisme. Cette publication lui ouvre la porte de l'Accademia degli Intronati de Sienne.
Ses poèmes sont largement diffusés en Italie et à l'étranger. Ses
œuvres sont notamment traduites en espagnol et bien accueillies à la
cour d'Espagne. En 1564, elle transpose en vers les psaumes pénitentiels.
Ne pas oublier de visionner le très intéressant film qui complète l'expo autour des mains dans ces portraits... passionnant! Entre les doigts en escalier ou leur longueur, comment reconnaître un artiste à partir des mains de ces tableaux!
on peut le voir aussi ici
D'autres oeuvres remarquables de cette exposition :
Portrait de Marie de Médicis
Santi di Tito 1600
Portrait de propagande à la gloire des Médicis, réalisé entre la signature du contrat de mariage
en 1600 avec Henri IV et la célébration des noces. Ce portrait d’apparat se
devait donc d’afficher l’envergure princière de la cour des Médicis,
tout en confirmant la stature de reine de la jeune femme : un somptueux costumes, des fleurs de lys, des
œillets, référence explicite au mariage, des grenades
mûres, symbole de fécondité, la nouvelle reine de France
ayant pour mission principale d’assurer une descendance au souverain
français.
Portrait d’Eléonore
de
Tolède
par Bronzino / 1560
L'épouse de Cosme Ier de Médicis contribue à introduire le raffinement de la cour espagnole à Florence.
Vêtements et bijoux somptueux... une richesse du détail !