Amours, Leonor de Recondo

janvier 2015 éditions Sabine Wespieser

Nous sommes en 1908. Léonor de Récondo choisit le huis clos d’une maison bourgeoise, dans un bourg cossu du Cher, pour laisser s’épanouir le sentiment amoureux le plus pur – et le plus inattendu. Victoire est mariée depuis cinq ans avec Anselme de Boisvaillant. Rien ne destinait cette jeune fille de son temps, précipitée dans un mariage arrangé avec un notaire, à prendre en mains sa destinée. Sa détermination se montre pourtant sans faille lorsque la petite bonne de dix-sept ans, Céleste, tombe enceinte : cet enfant sera celui du couple, l’héritier Boisvaillant tant espéré.
Comme elle l’a déjà fait dans le passé, la maison aux murs épais s’apprête à enfouir le secret de famille. Mais Victoire n’a pas la fibre maternelle, et le nourrisson dépérit dans le couffin glissé sous le piano dont elle martèle inlassablement les touches.
Céleste, mue par son instinct, décide de porter secours à l’enfant à qui elle a donné le jour. Quand une nuit Victoire s’éveille seule, ses pas la conduisent vers la chambre sous les combles…
Les barrières sociales et les convenances explosent alors, laissant la place à la ferveur d’un sentiment qui balayera tout.

Mon petit mot

Coup de coeur... et mots difficiles à trouver pour exprimer mon ressenti face à ce roman...

En quelques mots, en quelques notes, nous voilà au coeur de cette maison bourgeoise, autour de personnages admirablement bien croqués. 

La rencontre de deux femmes, l'éclosion de la vie, des vies, du corps, de la sensualité, du plaisir, de l'amour... des amours , maternelle - entre femmes.

Le poids des convenances, les secrets de famille bien enfouis derrière les murs de tuffeau , les mariages arrangés et enfants aux paternités approximatives, le statut de femme mariée, le rapport aux corps des femmes, la condition des domestiques, la religion, qu'elle est loin cette liberté... réagir, oser, un peu, enfin... deux femmes qui vont bousculer toutes les convenances... mais on peut brûler les corsets mais pas les chaines de l'âme. 

Et le refuge du piano, et la sonate au clair de lune de Beethoven...


Et une folle escapade à Paris...

et une clairière... 

Un doux moment d'émotion... et un final qui restera en mémoire...

J'avais déjà beaucoup aimé Pietra Viva, là encore je suis sous le charme...

et d'autant plus en cette époque où dans trop d'endroits encore liberté et corps des femmes font si peu bon ménage

Dans le cadre du challenge

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