Mise à jour :une LC sur Garden of Love de Marcus Malte pour prolonger la lecture de Fannie et Freddie cela vous tente? Il est dans ma PAL, cela me motiverait encore plus pour l'en sortir!
Zulma 2 octobre 2014
New York. L’énorme escroquerie des subprimes a conduit à la
ruine des millions de ménages modestes endettés à mort, comme les
parents de Fannie, vieux couple d’ouvriers rêvant d’accéder à la
propriété. Fannie, surnommée Minerve par ses collègues parce que son
buste tout entier pivote quand on l’interpelle. Fannie, dont personne ne
se doute que sa raideur masque une effrayante coquetterie pour
dissimuler un œil de verre. Cachant l’âme d’un cyclope solitaire, cette
Minerve borgne n’en est pas moins femme. Au volant de sa vieille Toyota,
elle traverse l’Hudson et se dirige vers la pointe fortunée de
Manhattan, l’esprit vide, des sortes de rêves plein le cœur… « Le trajet
dure une quarantaine de minutes, au terme duquel elle pénètre dans un
parking couvert au 45, Wall Street. Elle monte jusqu’au sixième niveau,
le dernier, et parcourt les allées au ralenti jusqu’à ce qu’elle ait
repéré ce qu’elle cherche : un coupé Mercedes gris métallisé. »
L’auteur de l’inoubliable Garden of Love
use d’un style percutant, d’une justesse implacable, pour parler de la
vraie vie dans un monde d’une tranquille inhumanité, qu’on dirait
inventé pour terrasser l’individu au profit d’une coalition perverse de
spéculateurs et d’exploiteurs de tout acabit. C’est ce qui ressort de Fannie et Freddie, récit d’une vengeance à couper le souffle, comme seuls la folie et le désespoir savent en fomenter.
Mon petit mot
Deux nouvelles composent cet ouvrage : Fannie et Freddie et Ceux qui construisent les bateaux ne les prennent pas , et en quelques pages, les atmosphères et personnages sont parfaitement bien croqués.
J'avais beaucoup apprécié les Harmoniques du même auteur, dont j'ai retrouvé avec plaisir la plume.
Deux univers noirs bien différents, et une même façon de happer le lecteur... sous fond ici de sociétés en désagrégations, de problèmes sociaux et économiques .
C'est la crise, en France comme en Amérique, les usines ferment, les particuliers sombrent, c'est noir et c'est efficace!
Entre vengeance, crime et dénonciation des effets de la crise et de ceux qui en profitent, un roman à "deux étages", roman noir et bien plus que cela!
Deux nouvelles lues d'une traite, qui confirment mon envie de suivre cet auteur (et de lire le fameux Garden of love)
Une lecture de plus pour le challenge
Libellés : littérature