Les Chutes de Joyce Carol Oates
2005 Traduit de l'anglais (États-Unis) par Claude Seban
Présentation :
Veuve au matin d'une nuit de noces hallucinante, lorsque son époux, un
jeune pasteur, se suicide en se jetant dans les Chutes du Niagara, Ariah
Littrell se considère désormais comme vouée au malheur. Pourtant, au
cours de sa semaine de veille au bord de l'abîme, en attendant qu'on
retrouve le corps de son mari d'un jour, La Veuve blanche des Chutes
(ainsi que la presse l'a surnommée avant d'en faire une légende) attire
l'attention de Dirk Burnaby, un brillant avocat au cœur tendre, fasciné
par cette jeune femme étrange. Une passion improbable et néanmoins
absolue lie très vite ce couple qui va connaître dix ans d'un bonheur
total avant que la malédiction des Chutes s'abatte de nouveau sur la
famille. Désamour, trahison, meurtre ? C'est aux enfants Burnaby qu'il
reviendra de découvrir les secrets de la tragédie qui a détruit la vie
de leurs parents. Une quête qui les obligera à affronter non seulement
leur histoire personnelle mais aussi un sombre épisode du passé de
l'Amérique : les ravages infligés à toute une région par l'expansion
industrielle gigantesque des années 50 et 60, expansion nourrie par la
cupidité et la corruption des pouvoirs en place. Un roman aussi beau et
tumultueux que ces Chutes au charme maléfique.
Le début
Le témoignage du gardien
12 juin 1950
À ce moment-là inconnu, anonyme, l'individu qui devait se jeter dans les Horseshoe Falls apparut au gardien du pont suspendu de Goat Island vers 6 h 15 du matin. Il serait le premier visiteur de la journée.
Si j'ai compris tout de suite ? Pas vraiment Mais avec le recul, oui, j'aurais dû savoir. J'aurais peut-être pu le sauver.
Si tôt ! On aurait vu que c'était l'aube, si des murs mouvants de brouillard, de brume, des nuages tourbillonnants d'embruns n'étaient montés continûment des gorges du Niagara, masquant le soleil. On aurait senti le début de l'été, si, près des Chutes, l'air n'avait été agité et humide, abrasif comme une fine limaille de fer dans les poumons.
Le gardien supposa que l'individu, étrangement agité et pressé, venait directement de l'un des vieux hôtels prestigieux de Prospect Street à travers Prospect Park.
Mon petit mot
Ouf! Achevé à temps pour participer au thème de la journée:
chez Sophie
Il faut dire qu'après une première partie dévoré très rapidement, j'ai un peu trainé sur le milieu...
C'était donc mon premier Joyce Carol Oates, depuis le temps que j'entends parler de cette auteure, je n'avais pas encore franchi le pas, les thématiques abordées dans ces romans ne m'inspirant pas forcément.
Mon choix a été simple, c'était le seul de ses livres à être disponible dans ma petite bibliothèque municipale, alors, allons-y pour les chutes!
Et pour un essai, je comprends l'engouement pour cette auteure, j'ai passé un très bon moment de lecture dans ces Chutes.
J'en ai apprécié l'écriture, la façon de distiller l’atmosphère et les secrets des personnages.
Le peinture de cette Amérique des années 50-60 m'a également beaucoup intéressée, d'une classe sociale à l'autre, entre religion, industrialisation, tourisme, prémices de l'écologie, la réflexion à la fois sociale, psychologique et autour de la société fait la force de ce roman.
Et puisqu'il s'agit aujourd'hui de la journée de la femme (et oui, rien ne change des combats qui ne sont pas prêts d'être derrière nous), il est aussi question de cette place pour la femme hors du mariage, puis pour la place de l'épouse-mère au foyer ou désireuse de poursuivre une activité professionnelle, le temps qui passe.... et certaines réflexions de ces années 50 ne sont hélas pas toutes devenues obsolètes...
Prochain "RDV" prévu avec cette auteure, avec une adaptation de Blonde bientôt au théâtre.
Une participation au challenge la plume au féminin, et au challenge Oates que je rejoins par la même occasion!
Libellés : littérature, littérature américaine