Novecento : pianiste de Alessandro Baricco

 Novecento : pianiste Un monologue
Novecento: /Un monologo  de Alessandro Baricco
Dans le cadre d'une lecture commune, j'ajouterai vos liens au fur et à mesure de vos publications (jusqu'au 5)
L'avis de Miriam 
de Lili  
d'Ostinato  
de Jostein  
de la Lecturienne


Présentation de l'éditeur

Alexsandro Baricco
Traduction : Françoise Brun
Novecento est un monologue théâtral de l'écrivain italien Alessandro Baricco, publié chez Feltrinelli en 1994, sous le titre original Novecento : un monologo.
Né lors d'une traversée, Novecento, à trente ans, n'a jamais mis le pied à terre. Naviguant sans répit sur l'Atlantique, il passe sa vie les mains posées sur les quatre-vingt huit touches noires et blanches d'un piano, à composer une musique étrange et magnifique, qui n'appartient qu'à lui : la musique de l'Océan dont l'écho se répand dans tous les ports.Sous la forme d'un monologue poétique, Baricco allie l'enchantement de la fable aux métaphores vertigineuses. 

Le début
Ça arrivait toujours à un moment ou à un autre, il y en avait un qui levait la tête... et qui la voyait. C'est difficile à expliquer. Je veux dire... on y était plus d'un millier, sur ce bateau, entre les rupins en voyage, et les émigrants, et d'autres gens bizarres, et nous... Et pourtant, il y en avait toujours un, un seul sur tous ceux-là, un seul qui, le premier... la voyait. Un qui était peut-être là en train de manger, ou de se promener, simplement, sur le pont...ou de remonter son pantalon... il levait la tête un instant, il jetait un coup d'oeil sur l'Océan... et il la voyait. Alors il s'immobilisait, là, sur place, et son coeur battait à en exploser, et chaque fois, je le jure, il se tournait vers nous, vers le bateau, vers tous les autres, et il criait (adagio et lentissimo): l'Amérique. Et puis il restait là, sans bouger, comme s'il devait rentrer dans la photo, avec la tête du type qui se l'est fabriquée tout seul, l'Amérique.
Le monde, il ne l'avait peut-être jamais vu. Mais ça faisait vingt-sept ans que le monde y passait, sur ce bateau et ça faisait vingt-sept ans que Novecento, sur ce bateau, le guettait. Et lui volait son âme. Il avait du génie pour ça, il faut le dire. Il savait écouter. Et il savait lire. Pas les livres, ça tout le monde peut, ce qu'il savait lire, c'était les gens. Les signes que les gens emportaient avec eux: les endroits, les bruits, les odeurs, leur terre, leur histoire... écrite sur eux, du début à la fin.

Mon petit mot

Quel joli moment de lecture!
A petites touches,une partition philosophique aux accents de jazz se dévoile, le texte résonne, la musique aussi, j'ai beaucoup apprécié ce voyage.
A travers ce personnage atypique, né sur un bateau, et ne l'ayant jamais quitté, on s'interroge sur la place de l'homme face à l'immensité de l'univers, les choix à faire... les rêves,  les renoncements...
L'amitié avec le trompettiste, des scènes marquantes (pendant la tempête, leur "duo" d'adieu... la descente manquée de l'un, les retrouvailles... )
Mais il s'agit aussi d'une réflexion sur l'Amérique à cette période charnière de l'histoire, des années 1920-1930, migrations de populations, chocs des classes sociales, qui se traduisent par les différentes classes de voyageurs, le trait d'union qu'est la musique, et puis la guerre et la fin de ces paquebots... et puis le jazz, bien sûr...
Une mention spéciale pour la traduction, qui a su conserver tout son caractère poétique à ce monologue.

A lire bien sûr sur fond de jazz ou de ragtime (Et on jouait du ragtime, parce que c'est la musique sur laquelle Dieu danse quand personne ne le regarde. )... et un texte que j'aimerais maintenant entendre sur scène!


A noter que cette pièce de théâtre a également été adaptée en film La Légende du pianiste sur l'océan (La leggenda del pianista sull'oceano) réalisé par Giuseppe Tornatore en 1998.

Un livre lu dans le cadre de plusieurs challenges, entre Italie, théâtre, musique, voisins voisines, et vidage de PAL, un texte à la croisée des chemins!
Challenge Italie
challenge théâtre 
et challenge un classique par mois


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