Un monde habité par le chant - Teresa Berganza

Un monde habité par le chant - Teresa Berganza, Olivier Bellamy
Buchet/Chastel : 07/05/2013



 Présentation de l'éditeur:
Révélée en 1957 au Festival d’Aix-en-Provence, Teresa Berganza est l’une des cantatrices les plus universellement aimées et respectées. Baptisée « la Carmen du siècle » par Herbert von Karajan, idéale dans Mozart et Rossini, la mezzo-soprano espagnole a bâti une carrière exemplaire dans les plus grands opéras du monde.
À l’occasion de ses quatre-vingts ans, elle livre sa vérité avec un humour décapant et beaucoup de sensibilité : son enfance dans l’Espagne franquiste, ses rencontres avec Otto Klemperer, Carlo Maria Giulini ou Claudio Abbado, sa relation forte avec Maria Callas, ses partenaires favoris comme Alfredo Kraus, Luigi Alva ou Plácido Domingo, mais aussi tout ce qui fait l’amour et la vie d’une femme.
Au fil de ses souvenirs et de ses passions, nous découvrons une personnalité étonnante où se rejoignent l’idéal de Don Quichotte et la fraîcheur d’âme de Sancho Panza.

Le début : 

J'ai arrêté  de chanter à soixante-quinze ans. Je suis restée quatre mois sans faire une vocalise pour la première fois de ma vie depuis mes dix-huit ans. Après cinquante-trois ans de carrière, je peux me réveiller dans mon lit sans l'angoisse d'avoir perdu la voix dans la nuit, sans prendre le premier avion pour consulter mon médecin dès qu'un problème inconnu surgit. Je n'ai pas voulu jouer les prolongations : devenir une vieille gloire du chant qui refuse de raccrocher avec la voix qui chevrote est exclu. J'ai trop d'orgueil et trop de respect pour la musique".
http://www.teresaberganza.com
 Mon petit mot
Découpé en courts paragraphes au fil des entretiens avec Olivier Bellamy, cette biographie est d'une lecture très agréable,  comme une conversation, comme des confidences adressées au lecteur.
De Teresa Berganza, je connaissais la chanteuse remarquable, on découvre au fil des pages une femme passionnée et travailleuse; se livrant avec beaucoup d'humour, de son enfance dans l'Espagne franquiste, sa famille, la religion, et bien sûr la musique.
L'occasion de me replonger également dans mon récent séjour en Castille, les entretiens ayant été réalisé à San Lorenzo de El Escorial où elle réside. 
El Escorial


On découvre donc dans ce livre des pages biographiques, sa formation, la tentation de la vie monastique, les cours avec Lola Rodríguez Aragón, le conservatoire, les concours, les airs et rôles clés de sa carrière,  et puis les coulisses des grands opéras, avec des pages assez drôles sur les hôtels et autres désagréments des concerts dans les églises, son statut d'étrangère espagnole à l'étranger, les rencontres,  des avis assez savoureux contre certaines mises en scène, la préservation de la voix, le choix des rôles... 
Bref, une plongée intéressante dans le monde de l'opéra sous un angle et une liberté de ton de ceux qui n'ont plus rien à prouver, qui donne le sourire. Alors, certes, Teresa Berganza relate bien évidement ses succès, glissant sur les jours moins heureux, mais l'ensemble, pour moi qui ne suit pas spécialiste de cette chanteuse, donne vraiment une bonne approche de sa carrière et de son tempérament.
Une discographie et une chronologie de sa carrière complètent ce livre.
On ne peut qu'avoir envie de réécoouter disques et enregistrements en tout genre, Carmen, Mozart , Rossini, et autres  lieder, ou zarzuelas évoqués dans le livre, ou les chefs et chanteurs cités comme Jorge Chaminé Teresa Berganza & Jorge Chaminé - "La ci darem la mano" - Don Giovanni (Mozart)



Un livre lu grâce à l'opération Masse critique de Babelio, un grand merci à eux et à l'éditeur, et qui entre bien entendu dans le cadre du challenge des Notes et des mots:








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