Virtuoses, de Max Genève Editions Serge Safran 23 août 2012
Présentation de l'éditeur:
Été 2001. Le cinéaste européen Peter Waltman s'envole vers
les États-Unis. Il doit y présenter son dernier film et réaliser pour Arte un
documentaire consacré à la célèbre violoniste Frederika Murray. Il ne sait pas
encore que Willy, son collaborateur sur de nombreux tournages au Moyen-Orient,
vient d'être assassiné en Bavière.
Waltman découvre l'Amérique, fasciné par la beauté, la
vitalité et la violence de ses villes : New York, Philadelphie,
Washington, San Francisco, Los Angeles, Chicago... Il y croise son producteur,
des patrons de majors californiens, des artistes, des journalistes mais aussi
des êtres beaucoup moins favorisés, voire dangereux.
Ses incursions répétées avec Willy en terre d'Islam pour la
BBC et d'autres chaînes lui ont fait côtoyer des figures majeures de la guerre
d'Afghanistan contre les Russes, tels le commandant Massoud et Oussama ben
Laden. Ont-ils filmé des choses qu'ils n'auraient pas dû voir ?
Dans ce roman conduit avec force, les événements suivent une
pente surprenante et implacable qui n'interdit pas l'irruption de l'amour ni la
hantise de la mort. L'auteur de Mes vies américaines y affronte la complexité
du monde avec ce goût déjà ancien de l'art des naïvetés tempérées que peut
enseigner la fréquentation assidue de Nabokov, Borges ou Gombrowicz.
Peter, Frederika, la plupart des personnages principaux sont
autant de virtuoses qui jouent leur partition sans faiblir jusqu'à un certain
jour tragique de septembre, dans une Amérique au tournant du siècle.
Le début
Tuer ne lui procurait aucun plaisir. Il n'en éprouvait aucun remords. La
violence absolue qu'il connut jeune garçon dans le village bosniaque où
il était né l'avait prédisposé à accepter des missions que le commun
des mortels refuserait avec horreur. Certains collègues ne cachaient pas
qu'ils prenaient leur pied en voyant la peur déformer les traits de
leur victime. Ils ne détestaient pas le petit jeu ambigu entre cruauté
et apitoiement auquel ils se livraient plus ou moins consciemment. L'un
d'eux lui avait affirmé qu'il bandait au moment de presser la détente.
Lui, non. Il se contentait d'accomplir sa tâche vite et bien. Finir le
travail proprement, effacer ses traces, satisfaire le client, bref
honorer le contrat. Il était un as au fusil à lunette. Son dernier
engagement l'avait amené à loger une balle de onze millimètres dans la
tête d'un banquier tranquillement assis chez lui dans son salon, alors
que lui, sous une pluie battante, était allongé sur une terrasse à huit
cents mètres de là.
Mon petit mot:
Du cinéma à la musique, de Bartok à Carnegie Hall, d'un violon Amati à un studio d'enregistrement, d'un chef d'orchestre à un producteur de cinéma, des Etats-Unis à l'Orient, d'un musée aux tristement célèbres tours jumelles, de l'art à la politique et à l'amour, on oscille d'un monde à l'autre.Plusieurs intrigues se croisent, ou se juxtaposent, dans un ensemble réussi. Je craignais un peu l'aspect politique du sujet, mais la force du roman l'emporte et il devient difficile de le lâcher!
Intrigue amoureuse, intrigue policière, découverte des Etats-Unis, ses salles prestigieuses, ses villas chics et ses bas-fond, l'envers du décor, monde politique, un livre fait de tout cela, c'est pour moi un premier livre lu de cet auteur, et je vais me pencher sur le reste de son œuvre!
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Libellés : littérature