Remonter la Marne, par Jean-Paul Kauffmann,

Remonter la Marne, par Jean-Paul Kauffmann, Fayard, 13/02/2013
Présentation de l'éditeur
Remonter à pied la Marne depuis sa confluence avec la Seine jusqu’à la source est une odyssée à travers les odeurs, des paysages encore intacts traversés par une étrange lumière, la rambleur. Villages aux devantures vides, églises fermées, communes démeublées mais nullement moribondes, cette France inconnue se découvre pas à pas. Seule la marche permet un rapport profond au temps, au silence, aux rencontres.
Une géographie imprévue se dessine, l’aventureuse histoire de notre pays, riche en coups de théâtre, s’y révèle à la lumière du présent. Vulnérable, la Marne est depuis toujours la rivière du sursaut. La grâce surabonde dans cette Champagne marquée par le jansénisme.
L’auteur y a découvert la France des conjurateurs, ces indociles qui résistent à la maussaderie des temps présents et conjurent les esprits maléfiques d’aujourd’hui.
Remonter la Marne, ce n’est pas revenir en arrière et pleurer le passé, mais au contraire se perdre, chuter pour mieux renaître.
 



Le début
La fin d'une rivière. Ça commence mal. La scène se déroule à l'est de Paris, à Chinagora, un centre commercial abandonné, imitation de la Cité interdite avec toits recourbés et chinoiseries habituelles, lions ailés, phénix aux yeux globuleux.

Mon petit mot:
La Marne...de la bataille ou des taxis du même nom aux guinguettes, un nom qui évoque à tous des images contrastées, et ce sont ces contrastes et ces atmosphères que l'on découvre au fil des pages.
L'on suit Jean-Paul Kauffmann sur son périple pédestre, sept semaines de marche et de réflexion, de la Marne urbaine à la Marne rurale, sur les traces de Jules Blain qui avait effectué une partie du périple dans les années 20 et l'avait raconté dans son "Voyage égoïste et pittoresque le long de la Marne" . 
On déambule avec lui dans la petite et la grande histoire de cette région. D'odeurs en rencontres, de sentier de halage en bord d’autoroute, d'hôtel en écluse, d'île en dessous de ponts, on suit les images qui naissent dans l'esprit du marcheur solitaire, poèmes, romans, œuvres d'art ayant évoqué la Marne ou les lieux traversés.
La promenade se fait ainsi tantôt historique, tantôt tournée vers la faune, tantôt littéraire, tantôt sociale voir philosophique au fil des personnages croisés, marginaux, éclusiers, chien errant...
Un livre qui donne envie de prendre le temps, de contempler d'un autre regard zones péri-urbaines et autre zone livrée à l'urbanisation, et qui donne envie aussi de pousser plus loin la découverte de la Haute-Marne.


Je me suis fixé comme règle – mais c’est plutôt un jeu – d’explorer la Marne jusqu’à sa source. À pied. Remonter la rivière. Retourner en arrière, repasser le vieux film, velléité d’aller vers l’origine comme on se remémore sa vie passée. Je n’ai pas vraiment choisi ce mouvement inverse, il s’est imposé à moi. Une façon de procéder à un inventaire personnel du pays où je suis né. Je me sens parfois intoxiqué par la France. En état de dépendance psychique et physique. Je subis l’influence de son histoire telle que l’on me l’a inculquée, de sa littérature, de sa langue, de ses églises, de ses paysages. Cet ensemble d’affects et de souvenirs ne cesse de me poursuivre.


Un livre lu grâce à l'opération entrée livres, merci à eux et à fayard !

Libellés :