Le Développement de la civilisation à venir Veronese, d'après Maison de poupée d'Ibsen

Le Développement de la civilisation à venir d'après  Une maison de poupée d'Henrik Ibsen (mon article sur la pièce lue)

au nouvel olympia cdrt centre dramatique régional Tours, décembre 2012


Spectacle en espagnol surtitré en français
Adaptation, mise en scène Daniel Veronese
Scénographie Daniel Veronese à partir de « Budin Ingles » d’Ariel Vaccaro
Assistante mise en scène Felicitas Luna
Avec Maria Figueras, Carlos Portaluppi, Paula Iturriza, Luciano Suardi, Berta Maria Gagliano

Présentation du spectacle :

Le Développement de la civilisation à venir Henrik Ibsen / Daniel Veronese
Après s’être brillamment confronté au théâtre de Tchekhov dans une adaptation d’Oncle Vania (Espía a una mujer que se mata), le metteur en scène argentin Daniel Veronese s’attaque à la dramaturgie d’Henrik Ibsen et porte à la scène une version fulgurante, vive et ciselée de Maison de poupée.
À l’intérieur de cette maison, la vie se déroule dans l’insouciance et le bonheur apparents. Nora est une jeune femme comblée, mariée à un futur directeur de banque, Torvald Helmer. Mais l’épouse modèle et docile cache un lourd secret qui pourrait compromettre la solide réputation de son mari, hanté par son statut social. Et quand elle menace de le laisser éclater, le bonheur conjugal qu’elle croyait partager s’écroule.
Publiée en 1879, Maison de poupée est une tragédie réaliste, qui traite de la condition de la femme et de son émancipation. Daniel Veronese transforme l’histoire de Nora en un drame actuel et insuffle une dimension toute contemporaine à ce classique d’Ibsen sur la faillite du mariage et les illusions perdues. Mais son théâtre vaut surtout pour son travail sur les acteurs, dont les corps, tout droit sortis de la réalité quotidienne, sont sur le plateau d’une criante vérité humaine. Leur interprétation, viscérale et violente, bouleverse.
Fidèle à son théâtre vivant et engagé, le metteur en scène argentin creuse, invente et dessine avec force les contours de ses personnages. Dans le décor simple de cette maison, autour de ces êtres incapables de maîtriser leur destin, il nous ramène à l’essence même d’un théâtre sans fard, qui laisse voir comme rarement le grain de la vie.
« J’ai voulu conserver l’essence de la lutte des sexes, qui est toujours en vigueur aujourd’hui: la situation a beau avoir changé depuis la création de Maison de poupée, la volonté de l’homme s’impose toujours à celle de la femme. Il continue à y avoir quelqu’un de plus fort qui soumet quelqu’un de plus faible.Il y a certes plus de liberté -ou plus d’hypocrisie- aujourd’hui mais le pouvoir reste entre les mains de l’homme ».

Le developpement de la civilisation à venir


Mon petit mot d'après représentation

Émue... comme je ne m'attendais pas à l'être... alors juste quelques mots pour se souvenir de cette soirée...
Une adaptation donc, du texte, du cadre temporel, pour n'en garder que l'essentiel, nous voici dans les années 1975, 1974 si l'on prend la date de sortie du film suédois d'Ingmar Bergman, Scènes de la vie conjugale , dont on parle beaucoup dans cette pièce (qui donne envie de le revoir d'ailleurs!), qui donne un sens assez intemporel aux situations, et hélas assez universel.
Pas de mise en scène spectaculaire, des petites touches efficaces, le docteur Rank transformée en doctoresse, deux hommes, trois femmes, et une scène finale au visuel qui reste en mémoire et qui laisse la porte ouverte à la discussion, d’ailleurs, ça discute fermer à la sortie, une pièce qui provoque la réflexion, qui peut peut-être susciter des prises de conscience... Où je veux en venir? Aux femmes... Aux femmes d'aujourd'hui, d'ici, d'ailleurs, parce qu' hélas, parler de la condition féminine est toujours d'actualité. De violence  morale, d'entreprise de destruction de l'estime de soi, jusqu'aux violences verbales et physique. De la complexité des relations, de couples, des amis. De la difficulté de partir. Alors face à cet homme caricatural, cela bouillonne... Efficace. Comme la dernière scène , très cinématographique, un trousseau de clés, une main,  une autre main, noir...
Quand au fait que la pièce soit jouée en espagnol, je crois que personnellement, comme à chaque fois que j'ai vu une pièce surtitrée (en russe, en polonais), le fait de ne pas avoir tous les mots, favorise une plongée dans l'ailleurs, dans la déconnexion, et justement encore plus dans l'émotion.

Après les rires et la poésie du chapeau de paille d'Italie, pour les deux premières pièces de théâtre vues cette saison au CDRT Nouvel Olympia de Tours, cela commence bien!
un-chapeau-de-paille-d'italie-gilles bouillon


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