Sarah Bernhardt la divine / Mémoires

Deux lectures complémentaires cet été autour de  Sarah Bernhardt : une biographie et le premier tome de ses Mémoires (elle n'a jamais écrit le second).
D'un côté, l'histoire, de l'autre, sa vision des choses, parfois "édulcorée", parfois lyrique, l'un ne va pas sans l'autre pour mieux comprendre ce personnage étourdissant.
 Une plongée dans le monde du XIXème, dans la société des artistes, des écrivains, des journalistes, mais aussi des courtisanes , de la guerre, de la politique, petite et grande histoire se mêlent, théâtre sur scène et dans la vie. Deux livres qui donnent envie de relire et revoir certaines pièces et qui permettent de découvrir d'autres facettes de Sarah Bernhardt, la sculpture, la peinture...et les tourments.... la vie, la scène... Quand même!
Sarah Bernhardt dans le rôle de Doña Maria dans Ruy BlasTableau de Georges Clairin (1897).


La Divine, Le Roman de Sarah Bernhardt de Michel Peyramaure

Un mot de l'éditeur
Après Suzanne Valadon et avant Louise Michel, l'égérie de la commune, Michel Peyramaure poursuit avec la biographie de Sarah Bernhardt l'écriture d'une trilogie composée des portraits des trois hautes figures féminines de XIXe siècle. Elle avait un éclat, un regard, une voix incomparables, et un appétit de conquête digne de Bonaparte. A sa manière, celle qu'on appela La Divine s'est conquis un empire... Pour rompre avec la biographie traditionnelle, Michel Peyramaure a trouvé un mode de récit inédit : faire raconter la grande tragédienne par ceux qui l'ont côtoyée. Edmond Rostand, Sacha Guitry, sa famille, ses amants... Ils évoquent son métier, ses amours, ses caprices, son génie.
Si elle avait suivi le destin de sa mère et de sa tante, elle eût été une petite courtisane pour finir mère maquerelle. Mais, gamine, elle avait déjà trop d’orgueil : elle voulait régner. Selon les canons de l’époque (qui aimait les rondeurs), Sarah Bernhardt n’était pas belle. Mais elle avait un éclat, un regard et une voix incomparables, et un caractère de chien. Et un appétit de conquête et de gloire digne de Bonaparte : à sa manière elle s’est conquis un empire. Il n’est pas de superlatifs qui ne lui aient été accordés – dont «La Divine», bien avant Garbo. Elle a mis l’Amérique du Nord et du Sud, la Russie, l’Europe à ses pieds. Elle est morte debout, sur sa jambe de bois, à l’âge de soixante-dix-neuf ans, après avoir consommé bien des amants et même des maris avec un appétit qui l’accompagna jusqu’au bout. Car rien de plus mouvementé, de plus passionné, de plus gai et de plus fou que cette vie-là.
Pour rompre avec la biographie traditionnelle, Michel Peyramaure a trouvé un mode de récit inédit : Faire raconter la grande tragédienne par ceux qui l’ont côtoyée. Edmond Rostand, Sacha Guitry, sa famille, ses amants… Ils évoquent son métier, ses amours, ses caprices, son génie. Cela fait un roman extraordinairement vivant, riche de personnages étonnants. Une succession fascinante de tableaux et de miroirs.
par Alfred Stevens (1823-1906)


Le début:
Depuis le début de la nuit passée, la tempête mord la falaise, tonne dans les gouffres, fait surgir des geysers d'écume. Plus un navire au large, plus un promeneur sur la jetée. 

 

Sarah Bernhardt  est une comédienne française née le 22 octobre 1844 à Paris et morte le 26 mars 1923 à Paris. Elle est inhumée au cimetière du Père-Lachaise . Elle était surnommée « la Voix d'or » (expression de Victor Hugo) ou « la Divine » mais aussi « la Scandaleuse ». Considérée par beaucoup, avec Rachel, comme une des plus grandes tragédiennes françaises du XIXe siècle, elle fut la première comédienne à avoir fait des tournées triomphales sur les cinq continents, Jean Cocteau inventant pour elle l'expression de « monstre sacré ».
1876. APRÈS LA TEMPÊTE. Sculpture par Sarah Bernhardt

Ma double vie de Sarah Bernhardt

Premier volume de ses mémoires, le récit de sa vie, de la naissance de Sarah Bernhardt en 1844 à son retour des Etats-Unis en 1881.L'enfance, la religion, la famille, l'entrée à reculons au théâtre, les débuts, les premiers triomphes, le siège de Paris de 1870 pendant lequel elle organise une infirmerie pour les soldats au théâtre de l'Odéon, jusqu'à cette première tournée en Amérique.
Elle raconte ses années souvent avec humour, toujours avec humilité, reconnait ses erreurs passées et brosse le portrait d'une époque avec beaucoup de talent.

J'adore qu'on vienne chez moi, je déteste aller chez les autres. J'adore recevoir des lettres, les lire, les commenter, je déteste en écrire. Je déteste les promenades fréquentées, j'adore les routes désertes, les endroits solitaires. J'adore donner des conseils, je déteste en recevoir et je ne me rends jamais du premier coup à un conseil sage qu'on me donne. Il me faut un effort de volonté pour reconnaître la justesse d'un conseil, et un effort intellectuel pour en être reconnaissante , je suis d'abord vexée. 
L'atelier de Sarah Bernhardt, par Nadar, 1888.

Présentation de l'éditeur
Elle ne supportait pas qu'on tienne la plume à sa place. Parvenue au faîte de sa carrière (1907), elle a tenu à rédiger - et à rédiger seule - ses Mémoires d'actrice... et d'inspiratrice de toute une époque. Un livre considéré comme un classique du genre, où Sarah révèle à la fois une personnalité incandescente et un rare tempérament d'écrivain : en un temps où le style " fleuri " était de rigueur, elle pratique une écriture nue, incisive ; et surtout elle affirme un caractère épatant, d'une liberté inimaginable pour l'époque. Même les amateurs de scandale ne seront pas déçus : une jeune fille de dix-huit ans qui fait ses débuts sur les planches en giflant un sociétaire de la Comédie-Française ne saurait être, à la lecture en tout cas, une personne de mauvaise compagnie... Une promenade dans les coulisses de la Belle Époque, et une formidable leçon de vie. 
« Elle parlait net. Écrivait dru. Pensait clair. Vécut libre. C'est ce qui est là. Toujours. » - Mathilde de la Bardonnie, Libération

Le début:
Ma mère adorait voyager. Elle allait d'Espagne en Angleterre, de Londres à PAris, de Paris à Berlin. De là, à Christiania, puis revenait m'embrasser et repartait pour la Hollande, son pays natal.



Libellés : , ,