Michel Colombe Tours

Toujours à l'occasion de l'exposition Tours 1500 du musée des Beaux-arts de Tours, après les articles autour de bethsabee au bain d'Artemisia à Tours 1500cette fois ci et avant de revenir à la peinture, je m'intéresse au sculpteur Michel Colombe né vers 1430 à Bourges, mort à Tours après 1512.
Parmi ses œuvres les plus célèbres (tout au moins celles qui lui soient attribuées avec certitude) le  tombeau du duc François II de Bretagne et de Marguerite de Foix, dans la cathédrale de Nantes (1507)
Tombeau de François II de Bretagne et de Marguerite de Foix, dans la Cathédrale Saint-Pierre et Sain-Paul de Nantes


et le Saint-Georges et le dragon au Louvre que nous avons pu admirer à Tours:

Saint-Georges et le dragon Michel Colombe

Article écrit à partir de http://www.archivesdefrance.culture.gouv.fr/ + ajout photos

Son père, Philippe Colombe (mort en 1457) était sculpteur et assura certainement sa formation. Il apparaît dans les documents en 1462, lorsqu’il s’engage envers Jean de Bar, chambellan du roi Louis XI et bailli de Touraine, à exécuter cinq statues en pierre d’Apremont pour la chapelle du château de Baugy, la Vierge, les saints André et Jacques, et les saintes Catherine et Madeleine. Il est probable qu’il entre alors par l’intermédiaire de son commanditaire en relation avec le célèbre peintre Jean Fouquet, et avec le milieu royal. Il participe en effet au projet de tombeau du roi, dessiné par Fouquet, et exécute un relief commémorant un épisode miraculeux de la vie de Louis XI, sauvé d’un sanglier furieux par l’intervention de saint Michel.

En 1484, on retrouve le sculpteur installé à Moulins, à la cour du duc Jean de Bourbon, foyer de premier plan, où se développe une sculpture ambitieuse. Michel Colombe est déjà arrivé au sommet de son art. Un scribe de Bourges auquel il commande un livre d’heures en 1487 le qualifie de sculpteur suprême du royaume de France .

En 1496, Michel Colombe est installé à Tours (...)

Désormais,  Michel Colombe va accumuler les commandes de prestige : médaille d’or frappée par la ville de Tours en l’honneur de Louis XII lors de son entrée dans la ville (1500), Dormition de la Vierge pour l’église Saint-Saturnin (1502) et, surtout, tombeau des ducs de Bretagne  commandé par la reine Anne pour ses parents et érigé dans l’église des Carmes de Nantes à partir de 1499 (...) .
Tombeau Michel colombe : à la recherche des symboles!

Les quatre grandes figures des vertus cardinales, plantées aux angles du tombeau, sont bien issues de la culture de Perréal, imprégné de l’exemple italien, auquel il emprunte l’iconographie.
Le double visage de la Prudence (ça me fait penser aux campagnes récentes de prévention aux risques du web!)

Les visages si individualisés et charnels, les corps vivants sous les drapés naturels, l’allure dégagée, mais les yeux rêveurs, assurent à ces figures une présence forte. La structure équilibrée, les plis lisses et amples, l’élégance parfois coquette du vêtement, la souplesse moelleuse du travail du marbre sont l’oeuvre d’un virtuose.
détail de la Force tombeau de Nantes Michel Colombe

Aux pieds du gisant de François II, se dresse la statue de la Force Morale.Elle porte une armure qui lui recouvre entièrement le buste, une armure au métal finement ouvragé et qui se complète d'un imposant casque guerrier se prolongeant sur la nuque. Contrairement aux autres statues, elle n'a pas le dos couvert d'une cape, mais à ses épaulières sont fixés deux longs pans de drap, qui lui recouvrent les épaules, s'enroulent autour de ses bras et viennent se nouer gracieusement à l'avant de sa robe.
  La jeune femme maintient d'une main une petite tour ronde en pierre, au toit pointu, semblable à une tour d'angle de château. De l'autre main, elle tient fermement par le cou un horrible dragon qu'elle s'emploie à extirper de la tour dans laquelle celui-ci s'était installé. L'armure ne lui couvrant pas les bras, ils se laissent voir à-demi dénudés et font sentir une musculature puissante.
Voir ici pour le détail des autres sculptures de Michel Colombe à Nantes http://nantescathedrale.free.fr/tombeau.htm
Le lévrier symbole de fidélité Tombeau de François II Michel Colombe


En 1508, le cardinal Georges d’Amboise, ministre et mentor de Louis XII, a recours à Colombe pour l’oeuvre majeure de la belle chapelle qu’il fait décorer au goût du jour dans la résidence des archevêques de Rouen, à Gaillon. Foyer de la Première Renaissance, le château offrait par les peintures, les sculptures et les détails architecturaux un fort parfum d’Italie moderne. En mai 1508, le sculpteur d’origine italienne, Jérôme Pacherot conduit à l’atelier de Colombe un bloc de marbre pour y tailler le relief du retable majeur de la chapelle. Colombe y figure saint Georges, le patron du cardinal d’Amboise, combattant le dragon pour délivrer la petite princesse de Trébizonde.
détail Saint-Georges Colombe

 Premier grand relief unifié de la sculpture française, la composition tranche délibérément avec les scènes multiples des retables habituels. Le jeune cavalier, de profil, tendu sur son cheval cabré, est tout en force et finesse, élégance et rondeur. Si le dragon reste un peu pataud, l’arbre rabougri et la perspective empirique, la composition est d’une grande force sculpturale, surtout dans la figure du cavalier dont le volume est transcrit en haut relief.


Près du musée des Beaux Arts de Tours, dans le square François Sicard, on trouve une statue de Michel Colombe (réalisée en 1945 par Pierre Dandelot). 

mes différents articles autour de cette exposition Tours 1500 capitale des arts

présentation:
exposition-tours 1500 capitale des arts
 exposition-tours-1500

détails : 
jean bourdichon tours 1500
 bethsabee au bain
 michel colombe
Vierge à l'enfant Tours 1500

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