Pour continuer dans la série Médée, après:
Récapitulatif des articles autour du rôle de Médée:
Médée dans les fresques antiques, le mythe et ses variations
Médée au théâtre, d'Euripide à Corneille
Médée, vue par Christa Wolf
Médée dans l'art
Médée : interprètes et costumes de scène
Des fresques de Pompei aux grands peintres, encore un personnage féminin qui a inspiré de nombreux artistes!
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Médée furieuse
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Médée par Eugène Delacroix et Cezanne
Médée furieuse
Huile sur toile
1838
Un extrait de la Médée d'Euridice
... femme... étrangère... il y a 2500 ans ou aujourd'hui, ici, ou ailleurs...
De tout ce qui a la vie et la pensée, nous sommes, nous autres femmes, la créature la plus misérable. D'abord il nous faut, en jetant plus d'argent qu'il n'en mérite, acheter un mari1 et donner un maître à notre corps, ce dernier mal pire encore que l'autre. Puis se pose la grande question : le choix a-t-il été bon ou mauvais ? Car il y a toujours scandale à divorcer, pour les femmes, et elles ne peuvent répudier un mari. Quand on entre dans des habitudes et des lois nouvelles, il faut être un devin pour tirer, sans l'avoir appris dans sa famille, le meilleur parti possible de l'homme dont on partagera le lit. Si après de longues épreuves nous y arrivons et qu'un mari vive avec nous sans porter le joug à contrecoeur, notre sort est digne d'envie. Sinon, il faut mourir. Quand la vie domestique pèse à un mari, il va au-dehors guérir son coeur de son dégoût et se tourne vers un ami ou un camarade de son âge. Mais nous, il faut que nous n'ayons d'yeux que pour un seul être. Ils disent de nous que nous vivons une vie sans danger à la maison tandis qu'ils combattent avec la lance. Piètre raisonnement ! Je préférerais lutter trois fois sous un bouclier que d'accoucher une seule.
Mais je me tais, car le même langage ne vaut pas pour toi et pour moi : toi, tu as ici une patrie, une demeure paternelle, les jouissances de la vie et la société d'amis. Moi, je suis seule, sans patrie, outragée par un homme qui m'a, comme un butin, arrachée à une terre barbare, sans mère, sans frère, sans parent près de qui trouver un mouillage à l'abri de l'infortune.
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Ingres, étude pour Médée |
D'autres peintres et Médée
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Médée 1868 Henri Klagmann Nancy |
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Médée par Caracci |
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Médée Anthony Sandys |
Médée, représentée en magicienne, porte un collier de corail.
Le corail serait né, selon la légende grecque, des gouttes de sang
versées dans la mer par Méduse, l’une des trois gorgones dont Persée
aurait tranché la tête pour libérer Andromède. Le corail se dit
d’ailleurs en grec “gorgeia”, c’est à dire gorgone.Chez les anciens, le corail était utilisé comme amulette pour préserver du mauvais œil et des forces démoniaques.
A lire ici : le-corail-dans-la-peinture.html
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Evelyn De Morgan, Médée (1889) |
Une analyse ici de ses deux œuvres aurorartandsoul.com
Evelyn De Morgan peint Médée après son abandon à Corinthe par son époux, Jason. Méditant sa vengeance, [...]. La couleur même est symbolique de sa royauté, de son martyre et de la trahison de Jason. Les roses rouges aux pieds de la jeune femme représentent aussi bien l’amour que le sang versé.
Dans sa main droite, elle tient une fiole de poison destinée à Glauce, la fille du roi Créon de Corinthe et sa rivale en amour. Dans la tragédie d’Euripide représentée sur scène pour la première fois en 431 av. J.-C, Médée enduit la robe de Glauce d’un poison qui la brûlera à mort. Médée ira jusqu’à tuer deux de ses propres enfants en présence de leur père. Elle échappera à la fureur de Jason en s’enfuyant sur un chariot tiré par des dragons ailés.
Evelyn De Morgan représente Médée comme une femme qui souffre, alors que Sandys choisit de mettre en évidence sa nature vindicative. Dans cette œuvre, exécutée plus de vingt ans avant la précédente, la magicienne est montrée au moment où elle imbibe les fils de l’étoffe du redoutable poison. Parmi les ingrédients mélangés dans son chaudron, nous pouvons distinguer des crapauds aux yeux de perle en train de copuler et une statuette de la déesse égyptienne Sakhmet.
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Médée par Feuerbach |
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MEDEA - The Poisonous Mother Audra Phillips
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MEDEA - Scorned -Audra Phillips |
Libellés : peinture, Théâtre et art