L' importance d'être constant Oscar Wilde

L'importance d'être constant Oscar Wilde

Présentation de l'éditeur
Jack Worthing, aristocrate et dandy, s'est inventé un frère, prénommé Constant, sous l'identité duquel il accumule à Londres dettes et plaisirs. Courtisant Gwendoline Fairfax sous ce nom déguisé, il est bien loin de se douter de l'importance qu'elle attache à son prénom... Au même moment, son ami Algernon, bien décidé à séduire Cecily, la pupille de Jack, se rend à la campagne où celle-ci réside. Il se présente comme étant le frère de Jack, Constant. Un prénom que la jeune fille trouve aussi très à son goût...

Le 14 février 1895 eut lieu à Londres, au théâtre St- James, la première,  triomphale, de l'importance d'être constant. La scène brillait de mille feux et le dramaturge était au zénith de sa célébrité. Mais, sans doute parce que l'astre était trop étincelant, le désastre n'allait pas tarder à tout anéantir.Ce fut sa dernière pièce de théâtre.
L'homosexualité était alors sévèrement réprimée en Angleterre, l'écrivain fut condamné à deux ans de travaux forcés. Il purgea la plus grande partie de sa peine à la prison de Reading : c'est là qu'il écrivit une longue lettre adressée à Bosie,son jeune amant,  l'impressionnant De profundis.
Libéré le 19 mai 1897, Wilde partit pour la France. Il s'installa d'abord en Normandie où il commença à rédiger son grand poème, La Ballade de la geôle de Reading, puis à Paris et à Naples où il passa quelques mois en compagnie de Bosie, et de nouveau à Paris, où il mourut.

Le titre de l'œuvre The importance of being earnest, est à double sens: earnest signifie à la fois « fidèle » et correspond au prénom Ernest (earnest et Ernest se prononçant de la même façon.)
Le titre original  est parfois traduit L'importance d'être Constant ou De l'importance d'être Fidèle ; Jean Anouilh en fit une traduction française sous le titre Il est important d'être Aimé.

Mon petit mot : drôle, très drôle!
C'est une pièce qui tend vers le burlesque, les quiproquos s’enchaînent sans répit, les bons mots de Wilde restent très drôles, tout comme sa peinture de la haute société anglaise,  le mariage, les femmes, on rit tout court, on rit jaune aussi, cynisme et légèreté au rendez-vous, une lecture vraiment très plaisante!
Mauvaise foi et rebondissements improbables, happy end, une pièce qui fait rire, sans lourdeur, très agréable! 

Le début du texte de L'importance d'être constant d'Oscar Wilde


ACTE I

Chez Algernon.
Lane prépare le thé.
On joue du piano à côté.


ALGERNON
Vous m’avez entendu jouer Lane?

LANE
Je ne me serais pas permis d’écouter, Monsieur.


ALGERNON
Je le regrette pour vous, Lane. Je ne joue pas très juste – tout le monde peut jouer juste–, mais je joue avec beaucoup de sentiment. Tant qu’il s’agit du piano, je me fie entièrement au sentiment. Je ne m’en méfie que dans la vie.


Des petites phrases, comme ça...

ALGERNON
Moi, c’est différent. C’est « ma » tante! Prenez des tartines beurrées. Les tartines beurrées sont pour Gwendolen. Gwendolen a une passion pour les tartines beurrées.
JACK (se servant)
Mais, c’est délicieux, les tartines beurrées.
ALGERNON
Doucement, mon vieux! Ce n’est pas une raison pour vous précipiter dessus comme si vous vouliez toutes les manger. Vous vous conduisez comme si vous étiez déjà le mari de Gwendolen. Vous ne l’êtes pas encore…




LADY BRACKNELL
Navrée d’être un peu en retard, Algernon, mais j’ai rendu visite à cette chère Lady Harbury. Je ne l’avais pas vue depuis la mort de son mari. Elle est méconnaissable… Le veuvage l’a rajeunie de vingt ans. 



GWENDOLEN
Quels merveilleux yeux vous avez Constant! J’espère que vous me regarderez toujours comme cela… Surtout quand il y aura du monde…


LADY BRACKNELL
Fort bien. Je déteste tout ce qui peut altérer une belle ignorance naturelle. Toutes les théories modernes sur l’éducation sont absurdes. Heureusement, l’éducation, en Angleterre du moins, n’a jamais eu le moindre effet. 




MISS PRISM
Vous devriez, mon enfant, abandonner cette mauvaise habitude de penser par vous-même. Ce n’est pas très féminin. Les hommes n’aiment pas ça.

Libellés :