Pour prolonger le Macbeth de l'opéra de Tours (article Macbeth tours), une petite plongée autour du personnage de Lady Macbeth dans la peinture....
Lady Macbeth : la pièce de Shakespeare , l’opéra de Chostakovitch, la nouvelle de Leskov, trois approches, une figure féminine identique et des multiples
variations.
Ellen Terry en Lady Macbeth par John Singer Sargent en 1889 : une étude pour cette toile:
Ellen Terry en Lady Macbeth par John Singer Sargent en 1889, représente l'actrice Ellen Terry dans la tragédie de Macbeth , vêtue d'une robe verte ornée de 1000 ailes de coléoptères . La pièce a été produite par Henry Irving au Lyceum Theatre, Londres
Lady Macbeth est souvent représenté à deux moments charnières de la pièce, soit celui où elle pousse son époux au régicide, avec l'assassinat du roi Duncan, ou lors de sa crise de somnambulisme, mélange de remords et basculement vers la folie et la mort.
On associe souvent à ce rôle le renversements des valeurs traditionnellement attribuées à la femme et à l'homme. Chez Lady Macbeth, pas de compassion, de tendresse pour les enfants, mais de l'ambition, une soif du pouvoir, point de faiblesse, de passivité, mais le passage à l'acte et non l'attente passive de la réalisation de la prédiction des sorcières, de la cruauté, anti-mère absolue.
Cette féminité dont elle voudrait se débarrasser:
-Venez, venez, esprits qui excitez les pensées homicides ; changez à
l'instant mon sexe, et remplissez-moi jusqu'au bord, du sommet de la
tête jusqu'à la plante des pieds, de la plus atroce cruauté.
Épaississez mon sang ; fermez tout accès, tout passage aux remords ; et
que la nature, par aucun retour de componction, ne vienne ébranler mon
cruel projet, ou faire trêve à son exécution .
Shakespeare se serait inspirée d'autres héroïnes à la cruauté sans bornes, comme Clytemnestre ou Médée.
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Charles Louis Muller,"Lady Macbeth" 1849 Amiens, Musée de Picardie |
Pierre
Ferrand : Lady Macbeth est une femme hors-normes, sorcière,
meurtrière, à la limite, bien souvent, de l’humanité,
faute de pouvoir se plier à ses lois. C’est aussi une femme
amoureuse, bien entendu, qui ne se conçoit pas sans un Macbeth,
même falot, avec lequel elle entretient des relations fatalement
complexes, tout à la fois maîtresse et dépendante.
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Lady Macbeth somnambule, 1850, Eugène Delacroix. Beaverbrook Art Gallery, New Brunswick, Fredericton. |
Une œuvre contemporaine
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William McRae Macbeth et Lady Macbeth |
Lady
Macbeth fait sa première apparition avec la fin de la scène cinq du
premier acte, quand elle apprend dans une lettre de son mari que trois sorcières ont prédit son avenir en tant que roi. Quand le roi Duncan devient son hôte , Lady Macbeth saisit l'occasion pour projeter son assassinat afin de forcer le destin. Elle réussit à convaincre Macbeth de passer à l'acte pendant la nuit et si c'est bien lui qui porte le coup fatal c'est elle qui termine l'action autour de l'arme du crime...
Dans sa dernière apparition, somnambule , elle est assaillie par les souvenirs douloureux, le sang sur sa main, la réticence de son mari. Elle meurt hors scène, le suicide étant suggéré quand
Malcolm déclare qu'elle est morte par ses propres mains et de façon violente.
Dès son entrée en
scène, Lady Macbeth pose les termes du conflit séculaire entre ordre et
désordre, justice et fausseté, réalité et apparences, vérité et
tromperie. Le spectateur a l’impression que la parole des sorcières a
déchaîné des forces enfouies préexistantes. Leur apparition est
menaçante pour le système et les valeurs de cette société médiévale
primitive.
Le seigneur féodal est attaché à la loyauté, à l’honneur, à la probité, à
la soumission à son suzerain, au devoir d’hospitalité. C’est dans le
respect de ces valeurs aristocratiques que le chevalier construit la
grandeur de son service, et peut devenir « un parfait homme » de sang
royal (Acte 1, scène 4).
Lady Macbeth va proposer un système inversé en tout point qui va faire
entrer le désordre dans le monde. Sous la plume de Shakespeare, elle
reprend la figure symbolique de la tentation dans le jardin d’Éden quand
elle propose à son époux d’être « le serpent » sous « l’innocente fleur
». Ce que Lady Macbeth se propose de faire advenir est un « cela »
innommable, un « cela qui crie », un « cela que [son mari] redoute de
faire ». La première fonction de la langue diabolique est de rendre
audible ce qui était tu, visible ce qui était secret, envisageable,
voire acceptable ce qui était refoulé. La prêtresse démoniaque manifeste
la face cachée du mal, la chose informe, la confusion originelle qui se
dresse contre l’ordre de la création divine.
Lire la suite sur :
http://www.etudes-litteraires.com/macbeth.php
Dès son entrée en
scène, Lady Macbeth pose les termes du conflit séculaire entre ordre et
désordre, justice et fausseté, réalité et apparences, vérité et
tromperie. Le spectateur a l’impression que la parole des sorcières a
déchaîné des forces enfouies préexistantes. Leur apparition est
menaçante pour le système et les valeurs de cette société médiévale
primitive.
Le seigneur féodal est attaché à la loyauté, à l’honneur, à la probité, à
la soumission à son suzerain, au devoir d’hospitalité. C’est dans le
respect de ces valeurs aristocratiques que le chevalier construit la
grandeur de son service, et peut devenir « un parfait homme » de sang
royal (Acte 1, scène 4).
Lady Macbeth va proposer un système inversé en tout point qui va faire
entrer le désordre dans le monde. Sous la plume de Shakespeare, elle
reprend la figure symbolique de la tentation dans le jardin d’Éden quand
elle propose à son époux d’être « le serpent » sous « l’innocente fleur
». Ce que Lady Macbeth se propose de faire advenir est un « cela »
innommable, un « cela qui crie », un « cela que [son mari] redoute de
faire ». La première fonction de la langue diabolique est de rendre
audible ce qui était tu, visible ce qui était secret, envisageable,
voire acceptable ce qui était refoulé. La prêtresse démoniaque manifeste
la face cachée du mal, la chose informe, la confusion originelle qui se
dresse contre l’ordre de la création divine.
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Kenny Meadows. Lady Macbeth. Engraving, 1850. Shelfmark |
Lady Macbeth par la référence au serpent de la Genèse, devient une tentatrice diabolique, deuxième Eve qui aurait ingéré le venin du serpent et , dans un monologue chargé de pensées démoniaques, se prépare à insuffler son venin dans l’oreille de son époux et à lui donner une leçon de dissimulation : « soyez pareil au temps, et portez bienvenue en votre oeil, votre main, votre langue, et semblez comme l’innocente fleur mais soyez sous elle le serpent ».
Macbeth dramaturgie du mal
Dès son entrée en
scène, Lady Macbeth pose les termes du conflit séculaire entre ordre et
désordre, justice et fausseté, réalité et apparences, vérité et
tromperie. Le spectateur a l’impression que la parole des sorcières a
déchaîné des forces enfouies préexistantes. Leur apparition est
menaçante pour le système et les valeurs de cette société médiévale
primitive.
Le seigneur féodal est attaché à la loyauté, à l’honneur, à la probité, à
la soumission à son suzerain, au devoir d’hospitalité. C’est dans le
respect de ces valeurs aristocratiques que le chevalier construit la
grandeur de son service, et peut devenir « un parfait homme » de sang
royal (Acte 1, scène 4).
Lady Macbeth va proposer un système inversé en tout point qui va faire
entrer le désordre dans le monde. Sous la plume de Shakespeare, elle
reprend la figure symbolique de la tentation dans le jardin d’Éden quand
elle propose à son époux d’être « le serpent » sous « l’innocente fleur
». Ce que Lady Macbeth se propose de faire advenir est un « cela »
innommable, un « cela qui crie », un « cela que [son mari] redoute de
faire ». La première fonction de la langue diabolique est de rendre
audible ce qui était tu, visible ce qui était secret, envisageable,
voire acceptable ce qui était refoulé. La prêtresse démoniaque manifeste
la face cachée du mal, la chose informe, la confusion originelle qui se
dresse contre l’ordre de la création divine.
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Gabriel Cornelius von Max - Lady Macbeth |
dans le monde de la sculpture pour terminer
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Lady Macbeth statue, Stratford-upon-Avon |
un hommage :
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Elisabet Ney: Lady Macbeth,marbre, 1905 |
Les mains de Lady Macbeth, omniprésentes dans ses représentations...
D'autres visions du personnage de Lady Macbeth en quelques DVD et dans des versions parfois très... différentes!
Libellés : peinture, Théâtre et art