Tempête ! Irina Brook , d’après la Tempête, de Shakespeare
Espace Malraux, 4 mai 2011
Avec : Hovnatan Avedikian, Renato Giuliani, Scott Koehler, Bartlomiej Soroczynski, Ysmahane Yaqini
Présentation cieirinabrook
Fille du metteur en scène Peter Brook, Irina Brook n’envisage pas tout
de suite de faire le même métier que son père. A dix-huit ans, elle
s’installe à New York pour étudier l’art dramatique. Elle joue la
comédie, comme sa mère, à Broadway. Elle quitte les Etats-Unis pour
l’Angleterre et y vit pendant une dizaine d’années. A Paris, elle
participe à des spectacles et à des productions au cinéma, à la
télévision, puis se met à la mise en scène. Son premier spectacle,
intitulé ’Une bête sur la Lune’, est nommé plusieurs fois aux Molières
en 2001. Elle met en scène ’All is Well That Ends Well’ de William
Shakespeare qu’elle met en scène dans une version française au Festival
d’Avignon avec le Théâtre du Soleil. Elle a également mis en scène des
opéras notamment ’La Traviata’ de Verdi. Irina Brook travaille avec brio
sur les oeuvres de William Shakespeare, de Bertolt Brecht ou de
Tennessee Williams.
Sur une île déserte, prenez un Prospero en exil, magicien et "Maestro de
la pizza" trahi 27 ans plus tôt par "son ami, son frère de sang
Alonso", mijotant sa vengeance ; une Miranda (fille de Prospero)
découvrant l'amour pour la première fois ; un Caliban furibond enchaîné à
sa niche de fortune ; un Ariel, esprit magicien et chanteur
mélancolique à ses heures - vraiment - perdues.
Ajoutez un Ferdinand (fils d'Alonso) en jeune premier dont Miranda
tombe immédiatement amoureuse et quelques autres personnages
tourbillonnants, et vous obtiendrez la recette de la Tempête ! sauce
Irina Brook.
Wikipédia
La Tempête est une tragicomédie en cinq actes écrite par William Shakespeare et créée en 1611.
Le duc de
Milan,
Prospero, après avoir été déchu et exilé par son frère, se retrouve avec sa fille
Miranda
sur une île déserte. Grâce à la magie que lui confèrent ses livres, il
maîtrise les éléments naturels et les esprits ; notamment
Ariel, esprit positif de l'air et du souffle de vie ainsi que
Caliban, être négatif symbolisant la terre, la violence et la mort.
La scène s'ouvre sur le
naufrage, provoqué par Ariel, d'un
navire portant le roi de
Naples, son fils
Ferdinand
ainsi que le frère parjure de Prospero, Antonio. Usant de sa magie et
de l'illusion, Prospero fait subir aux trois personnages échoués sur l'
île
diverses épreuves destinées à les punir de leur traîtrise, mais qui ont
également un caractère initiatique. En fin de compte, Prospero se
réconciliera avec son frère et le roi, mariera sa fille avec Ferdinand,
libérera Ariel et Caliban puis renoncera à la magie pour retrouver son
duché.
Les personnages de La Tempête se sont élevés aujourd'hui à un
rang presque mythique : représentés, cités, repris, mis en scène par
nombre d'artistes dans leurs œuvres, ils incarnent et symbolisent avec
une grande richesse des comportements et sentiments humains. Caliban et
Ariel ont souvent servi à symboliser les peuples primitifs des colonies,
esclaves et jouets des puissances coloniales, ballottés dans les
querelles des colons auxquelles ils ne comprennent rien.
Mon avis : Il fallait oser transposer le royaume en restaurant! Retour imprévu
en Italie par la magie du théâtre... Mise en scène inventive, décor
chargé, fantaisie, décalage, surprenant les premières
minutes avant de se prendre au jeu de cette métaphore culinaire,
d'oublier "la Tempête", pour découvrir Tempête! Au passage, mieux vaut
ne pas aller voir la pièce le ventre vide!, entre les
comédiens qui font la cuisine sur la scène et le texte qui évoque
nombre petits plats... Io comincio ad avere fame!
Des rires, de l'émotion aussi dans le final de Prospero et surtout
ce que je retiendrai, au delà su plaisir de cette replongée dans la
langue italienne, ses sonorités, ses musiques
traditionnelles, l'opéra, le tiramisu... bref, l'Italie, ce qui
marque donc, ce sont les performances d'acteurs: Hovnatan Avedikian très
impressionnant dans sa composition de Caliban, Scott
Koehler campant un bel Ariel, Renato Giuliani le maestro qui se
transforme avec réussite en Stephano l’ivrogne .
Acteurs-danseurs-magiciens-jongleurs, certains jouant plusieurs rôles,
les corps
parlent tout aussi bien que les mots, et si finalement le texte
passe un peu à l'arrière plan, le mélange des genres en fait une soirée
agréable, et qui donne envie de se replonger dans la
version originale.
Libellés : théâtre