L'italienne à Alger Rossini opéra de Tours

 Je ne connaissais pas cette oeuvre et j'en avais lu seulement quelques lignes de présentation avant le spectacle sur opera-online :
L'italienne à Alger Rossini opera de Tours
Autant dire que j'ai été un peu déroutée au lever du rideau, avec un décor foisonnant, impressionnant, mais assez loin des images nées en moi à la lecture du résumé!


Mustafa, bey d’Alger, veut changer d’épouse, ennuyé par Elvira, qu’il compte offrir à son esclave Lindoro. Ce dernier a autre chose en tête : s’évader du sérail et regagner l’Italie, où l’attend sa fiancée Isabella. Mais l’Italienne fait elle-même le voyage jusqu’à Alger, après le naufrage de son bateau. Isabella n’est pas du genre à se laisser dicter quoi que ce soit : en un clin d’œil, elle subjugue Mustafa et lui impose ses quatre volontés – leur rencontre vaut son pesant d’or. Accompagnée de Taddeo, son ridicule soupirant qu’elle fait passer pour son oncle, Isabella n’a qu’une chose en tête : délivrer son Lindoro et regagner avec lui l’Italie. Laissant croire à Mustafa qu’il l’a conquise, Isabella se joue en réalité de lui, l’honorant du titre de « Pappataci » (« Bouffe et tais-toi »). Elle excite le patriotisme des marins italiens, enivre la garde du bey d’Alger, et parvient à quitter les rives d’Alger avec Lindoro. Mustafa, lui, promet de rester fidèle à son épouse et de ne plus jamais approcher la moindre Italienne !

photo de la création à Nancy




Nous sommes dans une sorte de jungle dans laquelle git la carcasse d'un avion qui sert de palais au bey et dont de nombreux éléments vont être utilisés d'un bout à l'autre de l'opéra, des sièges aux plateaux-repas!  Beaucoup de trouvailles dans cette conception, qui envahit le plateau et laisse peu de marge de manœuvre aux interprètes.  Après tout pourquoi pas, de quoi donner un peu d'intemporalité à cette histoire, un avion qui s'écrase en pleine forêt sub-tropicale, cela équivaut bien à un naufrage en Algérie à l'époque de la création!
Dans ce décor époustouflant apparaissent des esclaves terrorisés, parés de masques tribaux (très beau travail de conception!, et belle prestation du choeur de l'opéra de Tours ), on découpe des fruits, un univers étrange se met en place...

Pour tout dire, je n'ai pas été emportée par l'histoire, mais j'en retiendrai non seulement ces visuels impressionnants, avec des lumières très travaillées et un beau final du "dévoilement " des esclaves qui peuvent enfin ôter leur masque à l'envol de l'avion, mais aussi tout particulièrement le duo, Lindoro :  Patrick Kabongo et Taddeo:  Pierre Doyen , tant pour les voix que pour leur comique!
Et tant qu'il y a des rires,  c'est que l'on a passé des bons moments!

Dramma giocoso en 2 actes créé le 22 mai 1813 au Teatro San Benedetto de Venise
Livret de Angelo Anelli

Coproduction Opéra National de Lorraine, Opéra-Théâtre de Metz Métropole

Direction musicale Gianluca Martinenghi
Mise en scène David Hermann Assisté de Karin Maria Piening
Décors Rifail Ajdarpasic Costumes Bettina Walter Lumières Fabrice Kebour Assistant lumières Alexis Koch Masques Cécile Kretschmar

Avec Isabella : Chiara Amarù
Mustafà:  Burak Bilgili
Lindoro :  Patrick Kabongo
Elvira : Jeanne Crousaud
Taddeo:  Pierre Doyen
Zulma :  Anna Destraël
Haly : Aimery Lefèvre
Choeur de l'Opéra de Tours, Orchestre Symphonique Région Centre-Val de Loire/Tours




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