Metteure en scène et adapatatrice Gaële Boghossian Avec Clément Althaus, Paulo Correia, Fabien Grenon, Mélissa Prat Musique Clément Althaus Lumière Samuèle Dumas Création vidéo Paulo Correia Costumes Gaële Boghossian, Romain Fazi Scénographie Collectif 8, Divine Quincaillerie Diffusion Vanessa Anheim-Cristofari
Heinrich Faust, éminent scientifique et professeur, dresse un bilan amer
de sa vie : comme scientifique, il n’a pas réussi à accéder au savoir
absolu et comme individu, vieillissant, il n’a pas jouit de la vie et de
ses plaisirs. Désespéré, il promet de donner son âme au diable si
celui-ci parvient à le délivrer de son insatisfaction et de son ennui.
Méphisto l’entraine dans un extraordinaire voyage dans lequel il
découvrira le désir et le pouvoir.
Le Faust de Goethe est une œuvre foisonnante, conçue en deux tomes, deux
tentations auxquelles Faust sera soumis : celle intime du désir et
l’amour et celle sociale du pouvoir et de la politique.
Goethe s’interroge sur le Bien et le Mal à travers un double pari :
celui de Méphisto et Faust mais aussi celui contracté par Dieu et
Méphisto au sujet de l’âme de Faust et, à travers elle, l’ensemble de
l’humanité.
Parce que depuis que j'ai découvert le travail de cette compagnie, j'ai été totalement séduite par leur
univers, leur utilisation de la vidéo , de la musique, cette immersion
totale dans l'oeuvre.
Je garde des visuels très forts en mémoire des 3 spectacles vus les étés précédents à Avignon :
Mon petit mot Faust D'après Goethe / Gaële Boghossian
De Faust, je connaissais la version opéra de Gounod (et son air des bijoux « Ah! je ris de me voir si belle en ce miroir » repris par la Castafiore ! ou son Gloire immortelle de nos aïeux. ) qui correspond à la première pièce de Goethe, "Fasut I" de 1808.
La première bonne raison d'aller voir ce Faust du Collectif 8, c'est que leur adaptation comprend non seulement cette pièce, mais aussi une adaptation de la deuxième, parue à titre posthume en 1832 (et que comme moi, vous ne connaissez peut-être pas? )
Après avoir été confronté dans la première partie aux jouissances terrestres, avec la belle Marguerite, c'est de pouvoir, financier, politique qu'il est question dans la seconde, et les projections vidéos qui nous plongent dans les guerres du XXème siècle, le totalitarisme, le capitalisme, donnent tout autant à réfléchir que le texte.
Car la deuxième excellente raison de venir voir ce Faust, c'est tout le travail de scénographie :
Un décor d'abord, plus qu'impressionnant dans ce off où l'on se contente souvent d'une chaise et de quelques accessoires, rapides à démonter avant d'accueillir le spectacle suivant !
Des costumes ensuite, et ces projections sur le décor qui relancent l'imaginaire et la réflexion, tout comme la musique jouée en direct. Un très gros travail, en parfaite adéquation avec le jeu des 3 comédiens.
Une troisième bonne raison ? : s'interroger sur la nature humaine, les choix, la course vers... vers quoi?
Bon, ok, philosopher à 10 heures du matin après une nuit courte, ce n'est peut-être pas évident, mais on garde des questions en tête, et on y réfléchira ensuite!
En bref, une adaptation de grande qualité, de quoi commencer de belle manière une journée de festival!