NOUS SOMMES REPUS MAIS PAS REPENTIS Thomas Bernhard / Séverine Chavrier #Tours


mise en scène Séverine Chavrier
scénographie Benjamin Hautin
dramaturgie Benjamin Chavrier
lumière Patrick Riou son Frédéric Morier
vidéo Jérôme Vernez
assistanat mise en scène Maëlle Dequiedt
assistanat scénographie Louise Sari
NOUS SOMMES REPUS MAIS PAS REPENTIS Thomas Bernhard / Séverine Chavrier #Tours


avec
Séverine Chavrier
Laurent Papot
Marie Bos



avec la participation d’élèves du Conservatoire de Musique

Présentation du théâtre
http://cdntours.fr/spectacle/nous-sommes-repus-mais-pas-repentis

Dans la grande demeure familiale, deux sœurs s’affairent. Après un séjour en hôpital psychiatrique, leur frère est de retour. Le trio se retrouve à l’occasion d’un déjeuner. Au menu : frustration, âpreté et mélancolie de celles qui se rêvent comédiennes, et folie érudite, brillante mais tyrannique, de celui qui entend lutter contre l’abrutissement général. L’heure est aux confrontations douces-amères, saupoudrées d’un soupçon d’hystérie… À table !

Rudoyante, la langue de Thomas Bernhard vocifère, persécute. Elle s’en prend avant tout à l’Autriche, à sa bourgeoisie, à ses institutions. Mais l’Europe n’est pas en reste. En ligne de mire : son penchant fasciste.  Dans un espace jonché de vaisselle cassée, pris au piège de leur existence, les personnages tentent de résister à l’agonie. Entre leurs quatre murs, le tourment est roi, et l’humour grinçant.

Nouvelle directrice du Centre dramatique d’Orléans, Séverine Chavrier est metteure en scène, comédienne et musicienne. À l’image de cet éclectisme, ses créations mêlent différentes formes d’expression artistique. Elle réunit ici comédiens et musiciens dans une esthétique du fracas et de l’absurde, pour un spectacle sous haute tension.

Textes mis en jeu
- Thomas Bernhard : Le naufragé ; Maîtres anciens ; Des arbres à abattre ; Le neveu de Wittgenstein ; Un souffle ; Mes prix littéraires ; Les manges-pas-cher
- Ludwig Wittgenstein : Remarques mêlées ; Tractatus philosophicus
- Friedrich Nietzsche : Contre Wagner ; Lettres sur la musique
- John Cage : Comment rendre le monde meilleur ; On ne fait qu‘aggraver les choses
- Elfriede Jelinek : Winterreise
- Charlotte Delbo : La mémoire et les jours
- Hannah Arendt : La crise de la culture


Mon petit mot

Voilà un spectacle surprenant, et questionnant!

Dans le chaos des débris de porcelaine, une société s'effondre... 
Un frère, tout juste sorti de l'hôpital psychiatrique du Steinhof de Vienne (voilà qui m'a rappelé des souvenirs de voyage de ce lieu que j'avais visité l'été dernier : vienne-et-l'art-nouveau )


Deux soeurs, comédiennes... et beaucoup de questions.
Le début m'a laissé un peu de côté, un petit temps d'adaptation nécessaire, à la sonorisation en particulier et à la vidéo, avant de se prendre au jeu de ces questions:
Sur la folie, bien sûr... qui l'est le plus? Lui, ou elles? Qui joue le plus ? Marie Bos a des accents à la Fanny Ardant, le texte s'en mêle, clin d'oeil à la mise en scène, et lorsque le frère se met à écrire un "traité de l'actrice", nous plongeons dans le théâtre dans le théâtre. 
Sur l'identité, sur la famille, le poids du passé, l'héritage familial, des parents disparus très présents, et pas que dans le mobilier ou la vaisselle. Comment y échapper?
Sur l'histoire, du nazisme à aujourd'hui, de l'Autriche à la France, les questions sont toujours d'actualité.
Sur le texte lui même, les textes plutôt, à relire! De la réflexion, des rires aussi...


Vaisselle cassée, fureur, musique, omniprésente,  avec là aussi une très jolie surprise à la fin, l'ensemble est très bien interprété.

Bref, un spectacle qui secoue!



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