Flammarion
"D'accord" : c'est peut-être le mot qu'elle dit le plus souvent, par
fatigue, lâcheté ou absence d'à-propos. Mais certains soirs, tard, après
avoir improvisé une danse dans son salon pour chasser les contrariétés
de la journée, elle est capable d'envoyer des mails incendiaires ou
insensés pour rectifier la situation. Oui, c'est le genre de fille
accommodante, avec ses proches, son ex-mari un brin narquois, son
adolescente de fille, son trop parfait collègue de travail. Puis ceux à
qui elle tient inlassablement la porte dans le métro, ceux qu'elle
laisse passer indéfiniment devant elle à la caisse du supermarché au
motif que leur caddie est moins rempli.
Conciliante, oui, jusqu'au
moment où elle dit non, un immense Non lancé comme un éclat de rire à la
figure de ceux qui ne doutent jamais d'eux, qui tiennent à jouer le
premier rôle dans leur comédie sociale. Mais pour qui se prennent-ils ?
En faisant le portait d'un genre de fille qui nous ressemble, Nathalie
Kuperman livre une comédie sur les apparences et les non-dits et, en
guerrière discrète mais tenace, s'attache à démasquer ce que Nathalie
Sarraute appelait "les innombrables petits crimes" que les paroles des
autres provoquent en nous.
Mon petit mot
Je suis le genre de fille à qui ce livre aurait du plaire... mais je suis aussi ce genre de fille à m'être un peu lassée du processus... Chaque chapitre commence donc par la même formule, et nous livre des petites anecdotes, des éléments de portraits d'une mère divorcée au mal être plus ou moins bien caché derrière maladresses et éclats de rires.
Je l'ai peut-être lu trop près de
Éparse, Lisa Balavoine
avec lequel je lui ai trouvé des points communs, j'ai préféré la version de Lisa Balavoine.
Pourtant, les premiers chapitres m'avaient vraiment plu, je me suis retrouvée dans plus d'une situation (c'est vrai que dire oui, c'est bien plus facile que de dire non..., elle a un petit côté anti-héros qui nous fait du bien et nous aide à relativiser les petits soucis du quotidien) , j'ai souvent ri, avant de décrocher peu à peu. Il faudrait peut-être le lire d'avantage comme un recueil de nouvelles, à petites touches pour ne pas se lasser?
Bref, un début très positif, et une fin, un peu moins!
Libellés : livres parus en 2018