La serpe de Philippe Jaenada

Julliard, août 2017

J'ai suivi les conseils de Lisa Balavoine dans Eparse, j'ai enfin lu le dernier Jaenada!
J'avais apprécié La petite femelle, on retrouve ici son style particulier, ses digressions, ses parenthèse interminables, qui font tout son charme!


La petite femelle Philippe JAENADA
La petite femelle Philippe JAENADA








Petite, j'aimais beaucoup jouer au Cluedo, de Mademoiselle Rose au Colonel Moutarde, du petit salon au grand, de très bons souvenirs!
Ici, dès le début, avec le plan du château où a eu lieu le drame j'ai replongé avec bonheur dans la même ambiance.
Plus qu'un roman, c'est ensuite une véritable enquête, très documentée, entre archives, presse de l'époque, et autres témoignages, à laquelle s'est livré l'auteur.

Henri Girard , un sacré personnage! Innocent, coupable? Et si ce n'est pas lui, qui?
D'incohérences du procès aux lacunes de l'enquête, des zones troubles il y en a... largement de quoi faire un roman en tout cas!
Tout comme la personnalité du héros, qui donne envie de relire Le salaire de la peur, dont il est l'auteur.

Philippe Jaenada fait durer le suspens, s'adresse au lecteur, raconte sa vie, revient à son roman précédent, nous égare ( et nous énerve parfois! ) pour finalement mieux nous accrocher, c'est un pavé mais qui se lit au final assez vite.

Bref, si le procédé peut finir par lasser un peu, cela reste un livre très intéressant et il n'y a plus qu'à souhaiter que l'auteur rouvre d'autres dossiers du même genre!


Pour en savoir plus, la présentation de l'éditeur :
Un matin d'octobre 1941, dans un château sinistre au fin fond du Périgord, Henri Girard appelle au secours : dans la nuit, son père, sa tante et la bonne ont été massacrés à coups de serpe. Il est le seul survivant. Toutes les portes étaient fermées, aucune effraction n'est constatée. Dépensier, arrogant, violent, le jeune homme est l'unique héritier des victimes. Deux jours plus tôt, il a emprunté l'arme du crime aux voisins. Pourtant, au terme d'un procès retentissant (et trouble par certains aspects), il est acquitté et l'enquête abandonnée. Alors que l'opinion publique reste convaincue de sa culpabilité, Henri s'exile au Venezuela. Il rentre en France en 1950 avec le manuscrit du Salaire de la peur, écrit sous le pseudonyme de Georges Arnaud.
Jamais le mystère du triple assassinat du château d'Escoire ne sera élucidé, laissant planer autour d'Henri Girard, jusqu'à la fin de sa vie (qui fut complexe, bouillonnante, exemplaire à bien des égards), un halo noir et sulfureux. Jamais, jusqu'à ce qu'un écrivain têtu et minutieux s'en mêle...
Un fait divers aussi diabolique, un personnage aussi ambigu qu'Henri Girard ne pouvaient laisser Philippe Jaenada indifférent. Enfilant le costume de l'inspecteur amateur (complètement loufoque, mais plus sagace qu'il n'y paraît), il s'est plongé dans les archives, a reconstitué l'enquête et déniché les indices les plus ténus pour nous livrer ce récit haletant dont l'issue pourrait bien résoudre une énigme vieille de soixante-quinze ans.



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