de William Shakespeare
mise en scène Jacques Vincey
texte français et dramaturgie Vanasay Khamphommala
scénographie Mathieu Lorry-Dupuy, lumières Jérémie Papin, costumes Virginie Gervaise
perruque et maquillage Cécile Kretschmar, son et musique Alexandre Meyer et Frédéric Minière
vidéo Victor Egéa, assistanat mise en scène Théophile Dubus
avec
Quentin Bardou *, Jeanne Bonenfant *, Alyssia Derly *, Pierre-François Doireau, Théophile Dubus *
Thomas Gonzalez, Anthony Jeanne *, Jean-René Lemoine, Océane Mozas, Jacques Vincey
* comédiens du Jeune Théâtre en Région Centre-Val de Loire
Pour séduire Portia, héritière fortunée, Bassanio veut faire un
emprunt auprès de son ami Antonio, un riche marchand de Venise. Mais sa
fortune est en mer. En attendant le retour de ses bateaux, Antonio
emprunte donc lui-même de l’argent à l’usurier Shylock. À une condition :
si Antonio ne le rembourse pas à temps, Shylock prélèvera sur lui une
livre de chair.
Spéculation, dette, et petits arrangements avec la justice : les thématiques centrales du Marchand de Venise résonnent
de manière assourdissante avec le monde contemporain. Dans un univers
carnavalesque où l’on croit acheter le bonheur dans les rayons d’un
supermarché, le Juif Shylock impose sa dissonance. Outsider à tous égards, ce dernier refuse de jouer le jeu d’un système qu’il va pousser dans ses retranchements.
Dans une société qui se rêve prospère, tolérante et plurielle, où
s’arrête l’empathie ? Où commence le rejet ? Sous le vernis de la
modernité, Shakespeare réveille la violence archaïque. Le Marchand de Venise
est une comédie choc : choc des cultures, choc des communautés.
Invitation au rire ou à l’effroi ? Dans une adaptation qui refuse les
faux-fuyants et traque les petits mensonges tapis au fond de nos bonnes
consciences, Jacques Vincey, pour sa quatrième création au T°, se
confronte à cette pièce monstre.
Photos et présentation:
http://cdntours.fr/spectacle/le-marchand-de-venise-business-venice
Mon petit mot
Shakespeare et son marchand de Venise en 2017... en quoi peut-il encore nous faire réfléchir sur le monde d'aujourd'hui?
La réponse est évidente en sortant de cette adaptation très réussie, indémodable Shakespeare!
Qu'il s'agisse de s'interroger sur l'antisémitisme (et le rapport à l'autre "différent" en général, de par sa couleur de peau, sa religion, son physique...), sur nos réactions face aux injustices ( ou plutôt nos absences de réactions), sur le rôle des femmes ( le rôle de Portia est très intéressant), ou encore sur notre société de consommation, tout est là. Peut-on tout acheter? Peut-on rire de tout?
La fantaisie et les rires du carnaval vénitien ne masquent pas longtemps la noirceur des uns et des autres.
L'adaptation du texte et la mise en scène rendent l'oeuvre totalement contemporaine, dans ce super-marché plus vrai que nature, il y a beaucoup de rythme, l'attention est sans cesse relancée, avec l'appui de projections vidéo, de musique, ou encore de micros, les adresses au public, on ne voit pas le temps passer!
Et puis il y a le plaisir de retrouver les comédiens du JTRC, et de découvrir ici Jacques Vincey acteur, bref, une création à voir!
Et en entrant au théâtre, j'ai observé avec plus d'attention les dalles lumineuses sur lesquelles je marchais habituellement sans un regard, merci les journées du patrimoine et la visite guidée du théâtre pour mieux apprécier cette oeuvre de VEIT STRATMANN!
De l'histoire du bâtiment (l'ancien cinéma olympia) aux détails de l'architecture (le rappel d'une maison à colombage voisine) ou encore la visite des loges et de l'arrière scène, de quoi porter un autre regard sur ce lieu !
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