Parution : 25-08-2016
«Ne t’endors pas, ne te repose pas, ne ferme pas les yeux,
ce n’est pas terminé. Ils te cherchent. Tu entends ce bruit, on dirait
le roulement des barriques vides, on dirait le tonnerre en janvier mais
tu te trompes si tu crois que c’est ça. Écoute mon pays qui gronde,
écoute la colère qui rampe et qui rappe jusqu’à nous. Tu entends cette
musique, tu sens la braise contre ton visage balafré? Ils viennent pour
toi.»
Tropique de la violence est une plongée dans
l’enfer d’une jeunesse livrée à elle-même sur l’île française de
Mayotte, dans l’océan Indien. Dans ce pays magnifique, sauvage et au
bord du chaos, cinq destins vont se croiser et nous révéler la violence
de leur quotidien.
Mon petit mot
C'est avec ce roman que je découvre cette auteure, et c'est un coup de coeur total!!
D'abord pour l'écriture et la narration, l'alternance des voix, chacune avec leur style propre, leur point de vue, et les multiples émotions provoquées. Leur diversité permet un panorama très complet de la situation de l’ile.
Puis pour le contenu. Voilà bien un des rôles de la littérature. Mettre le doigt là où ça fait mal. Et mieux qu'un essai, le roman, par les sentiments provoquées autour des personnages, est idéal pour toucher profondément le lecteur.
On ne pourra plus dire qu'on ne savait pas. Et même si c'est de la fiction, parce que c'est de la fiction justement, il fait mouche.
Des clandestins, des enfants livrés à eux-mêmes, des bidonvilles où règne la loi du plus fort, l'argent, la drogue, l'alcool... c'est la France.
Les politiciens passent au grès des élections, les questions d'identités surgissent, à tous les niveaux, des quêtes de paternité au regard posé sur et par l'homme blanc. Les missions humanitaires, la police... un roman qui pose de nombreuses bonnes questions.
C'est dur, c'est un Mayotte bien loin de la carte postale du plus beau lagon du monde, c'est un roman à lire, et à faire lire.
Côté carte postale, le lieu préféré de Mo, le Lac Dziani
et le Bidonville Kaweni
Libellés : littérature