À Kalamaki, île grecque dévastée par la crise, trois personnages vivent
l’un près de l’autre, chacun perdu au fond de sa solitude. Le petit
Yannis, muré dans son silence, mesure mille choses, compare les chiffres
à ceux de la veille et calcule l’ordre du monde. Maraki, sa mère, se
lève aux aurores et gagne sa vie en pêchant à la palangre. Eliot,
architecte retraité qui a perdu sa fille, poursuit l’étude qu’elle avait
entreprise, parcourt la Grèce à la recherche du Nombre d’Or, raconte à
Yannis les grands mythes de l’Antiquité, la vie des dieux, leurs
passions et leurs forfaits...
Un projet d’hôtel va mettre la population
en émoi. Ne vaudrait-il pas mieux construire une école, sorte de
phalanstère qui réunirait de brillants sujets et les préparerait à
diriger le monde ?
Lequel des deux projets l’emportera ? Alors que
l’île s’interroge sur le choix à faire, d’autres rapports se dessinent
entre ces trois personnages, grâce à l’amitié bouleversante qui
s’installe entre l’enfant autiste et l’homme vieillissant.
Mon petit mot
La rentrée littéraire, c'est l'occasion de découvrir de nouvelles plumes, avec beaucoup de curiosité, et c'est aussi le plaisir de retrouver des auteurs que l'on apprécie, de les voir évoluer, nous emmener ailleurs...
Ici, c'est en Grèce que nous convie Metin Arditi.
Une petite île, pas très loin d'Athènes, au sud du Péloponnèse, qui a tout de la carte postale, baie superbe, ruines antiques, pêcheurs ... mais le décor ne reste pas idyllique longtemps.
C'est la crise. L'économie est en berne, le moral aussi.
Les principaux héros ont leur lot de problème personnel en prime. La mort d'un enfant pour l'un, un enfant différent pour l'autre.
Et c'est pourtant ce petit Yannis qui détient les clés de l'équilibre. Équilibrer le monde. A coups de chiffres, de calculs savants, et de pliages.
Il y a de très belles pages sur les liens des habitants de l'île avec cet enfant si fragile, l'aide apportée...
Si j'ai eu un peu de mal à entrer dans l'histoire (je me suis quelque peu perdue au début dans les personnages, je n'étais pas complétement disponible au début de l'histoire, je l'ai repris tranquillement un peu plus tard, et j'ai cette fois apprécié sans réserve ! ), j'ai beaucoup aimé ensuite les références à la fois philosophiques, architecturales et mathématiques, un bel hommage à la Grèce, et quelques pistes pour faire face au chaos du monde...
Il y a aussi de belles réflexions sur le théâtre, bref, un roman très riche !
"Le théâtre, c'est découvrir l'autre. L'écouter. Ce que nous avons tellement de mal à faire dans la vraie vie justement..."
Un livre qui m'a également permis de découvrir la chanteuse grecque Sotiría Béllou
Dans la série, mieux vaut tard que jamais, ce roman est donc l'occasion de participer au challenge :