Un mois bien chargé!
Côté lectures, pour l'Italie, le thème du mois était la littérature de jeunesse, mais d'autres découvertes (et sorties de PAL!) s'y sont ajoutées, et ce mois marque le retour des premiers romans avec la reprise de l'opération "68 premières fois" qui nous offre une fois de plus de très belles découvertes!
Côté découvertes justement, il y a eu aussi le WET, festival consacré à de jeunes compagnies théâtrales, des spectacles pour enfants, et bien sûr, un superbe voyage dans les Pouilles... dont je vais beaucoup vous parler le mois prochain!
Arlequin, le meilleur accordeur de Venise, entend tout ! Et pour cause :
il a d'immenses oreilles, qui lui permettent de réparer tous les
instruments mais lui valent aussi moqueries et ricanements. Un jour, cet
expert est amené à s'occuper d'un instrument bien particulier :
Colombine, la fille d'un riche marchand, qui ne parle plus... Arlequin
va devoir chercher au plus profond de ses oreilles pour découvrir le mal
qui ronge la jeune fille, et finalement accorder leurs deux cœurs.
Mon petit mot
Je poursuis avec le personnage d'Arlequin dans la littérature de jeunesse pour clôturer ce thème, avec cette fois un album destiné à des enfants un peu plus âgés que celui lu en début de mois (je le conseillerai plutôt à partir 8 ans, le texte , très poétique, résiste parfois un peu ) , tant par le vocabulaire que par la subtilité de l'histoire.
Autour des thèmes de la différences, du regard des autres, c'est Venise que l'on découvre, ces palais, ces canaux, au fil des très belles illustrations de Mayalen Goust.
J'ai beaucoup aimé l'ambiance créée au fil des pages, ces costumes, ces paysages... un bien bel univers!
Un livre pour rappeler l'importance de l'écoute, du respect... et pour donner envie de découvrir Venise ou l'un des nombreux instruments de musique évoquée, une adaptation en version concert serait d'ailleurs tout à fait envisageable, il y a un véritable univers sonore autour de ce texte.
Les personnages traditionnels de Colombine et d'Arlequin sont "revisités" de belle manière, l'occasion de pouvoir comparer avec les enfants plusieurs versions.
février 2016 éditions Alma
Avec l’alacrité d’un Almodóvar et le réalisme magique d’un Boulgakov, voici le récit d’une jeune femme moderne au bord de la crise de nerfs.
Où va-t-on ? Telle est la grande question que se posent Marguerite et Mirabelle. Voici trente ans que ces deux jambes portent A., jeune cadre pressée d’en faire toujours plus. Mais plus de quoi ? Travail, enfants, amour ? Marguerite et Mirabelle débattent de leur grande affaire – le destin d’A. – en compagnie des autres parties du corps : Camille le cerveau, Babette la paire de fesses, Boris et Brice les bras.
A. chute dans un aéroport, le mari s’en va, la cacophonie guette. Au bord de la crise de nerfs, la jeune femme découvre que son corps en sait plus qu’elle et décide de l’écouter.
Mon petit mot
Voilà un premier roman original!
Donner la parole aux jambes, quel bon point de départ!
C'est qu'il en sait sur nous et en révèle, ou au contraire en dissimule, notre corps....
Et au delà de cet angle d'attaque particulier, j'ai découvert avec plaisir la très belle plume de Julie Moulin et un contenu qui m'a totalement séduite!
Car le décalage de point de vue permet finalement d'aborder bien en face des sujets graves. De la difficulté d'être femme... d'être une femme sans enfant à l'approche de la quarantaine, ou au contraire, d'être une femme avec enfant devant tenter de concilier vie professionnelle, vie de couple, de mère... et tant de réflexions que l'on a un jour ou l'autre toutes entendues.
A. veut tout. Le beurre et l'argent du beurre. Le travail et les enfants. La jupe et le pantalon.
Du sexisme devenu si banal au regard des autres, ce sont nos jambes, nos bras, nos contradictions, nos lâchetés, nos doutes, nos colères, nos angoisse... que met en scène habilement Julie Moulin.
De quoi avoir envie de faire une pause, et de ne plus oublier notre corps, de nous écouter... un livre décomplexant, et qui fait du bien.
Et en prime, on rit, parce que l'humour n'est jamais loin... alors... n'hésitez pas à faire connaissance avec Marguerite, Mirabell, Camille, Babette, Boris et Brice... vous ne les oublierez pas de sitôt!
Enfin, on referme le livre avec l'envie de lire Le Maître et Marguerite de Mikhail Boulgakov cité dans ce roman!
C'était ma première lecture pour le retour de 68 premières fois, et je remercie une fois de plus Charlotte et toute l'équipe de lectrices à l'origine de ce beau projet!
Challenge Rentrée Hiver 2016 organisé par Laure de MicMelo
Texte : Sabine Tamisier, Éditions théâtrales jeunesse
Mise en scène : Marjolaine Baronie
Assistante à la mise en scène : Myriam Attia
Avec : Anthony Lozano & Emilie Prévosteau
Accordéoniste : Fred Ferrand
Création lumière : Jonathan Douchet
Scénographie : Tiphaine Monroty
Construction : Olivier Berthel
Production : Bobine, etc.
Quand tout va mal, quand c’est le « désordre » tout autour, qu’une
petite sœur doit arriver ou qu’une maman n’arrête pas de pleurer, que
faire quand on a 4 et 6 ans ?
Anatole, 6 ans, et Alma, 4 ans, se percutent ce matin-là sur la plage. A
l’abri des vagues et des regards de tous, dans la cachette d’Anatole,
ces deux enfants, tout chamboulés, vont grandir un peu plus dans cet
espace hors du temps.
Avec subtilité et pudeur, l’accordéon accompagnera Anatole et Alma
dans leur quête du sens, leurs vibrations internes, dans leurs solitudes
et dans leur rencontre...
Avec l’énergie et la malice des enfants de leur âge, ils inventent
des solutions, trouvent des réponses poétiques et un peu magiques pour
adoucir leur monde.
Mon petit mot
Je poursuis ma semaine spectacles pour enfant!
Mais ici, il n'y a pas que les petits qui y trouvent leur compte! J'ai été pour ma part très émue par ce spectacle... c'est qu'ils en évoquent des thèmes le trio sur scène!
Des familles recomposées à la vieillesse et la mort, de l'arrivée d'un nouveau bébé dans la famille aux affres de l'amitié, des adultes aux abonnés absents à l’énurésie, la difficulté à communiquer, à exprimer les émotions, les peurs des uns et des autres, de l'abandon, de la séparation ... et cette explication si poétique de la dépression... il s'en passe des choses en une heure de spectacle!
Pendant ce temps là, les plus petits rient aux éclats de voir ces grands jouer si bien aux enfants, mimiques, déplacements, intonation... bien interprété!
Et en prime une très belle scénographie, entre l’accordéoniste, les lumières... bel ensemble!
Bref, à voir en famille, à voir entre grands, avec des petits, tout le monde y prendra quelque chose... quitte à prévoir quelques séances de discussion quasi-philosophique ensuite à la maison, de l'âme à ... la vie...
G
M
T
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Séducteur, corrompu, sarcastique, Schiavone est aussi antipathique qu’attachant. Le genre de héros qu’on adore détester…
Le commissaire Rocco Schiavone est romain jusqu’au bout des ongles :
snob, macho et ronchon, il est doté d’un humour noir dévastateur. Muté à
Champoluc dans le val d’Aoste, il vit son départ en province comme un
exil. À son corps défendant, il doit quitter sa paire de Clarks adorée
pour porter de répugnants après-ski et considère ses nouveaux collègues
comme des ploucs.
Peu après son arrivée, on trouve le cadavre d’un homme sur une piste de
ski, écrasé sous une dameuse. Accident ou meurtre? Quand le médecin
légiste découvre un foulard dans la gorge de la victime, le doute n’est
plus permis. Schiavone se plonge alors dans une enquête rocambolesque,
freiné par son ignorance, voire son mépris, de la région et de ses
usages. Mais certains habitants de cette vallée hostile et glaciale
trouvent grâce à ses yeux. Notamment une habitante : la somptueuse Luisa
Pec…
Mon petit mot
J'ai choisi ce livre pour mon "cycle" littérature italienne. Direction cette fois le Nord de l'Italie, en pleine montagne, et en plein hiver, sous (et dans!) la neige, un roman dépaysant au coeur d'une station de ski du val d’Aoste.
Au premier abord, l'enquêteur n'est pas franchement sympathique. Macho, langage fleuri... tout pour ne pas plaire!
Un anti-héros étonnant, aux méthodes pas toujours très orthodoxes, ni légales, mais efficaces!
Heureusement pour le lecteur, l'intrigue démarre très vite et fait oublier les mauvais côtés du personnage, avant que l'on en découvre peu à peu d'avantage sur son compte.
Des rebondissements, des fausses pistes, des indices distillés petit à petit, l'enquête est menée de façon assez classique mais tient en haleine.
Et au passage, entre corruption, trafic de clandestin ou de drogue, bien des thèmes de société et de l'Italie actuelle sont abordés. De la musique à la nourriture, sans oublier le froid glacial et les soucis d'équipements adaptés du héros, c'est aussi un polar idéal pour les sports d'hiver! On s'imagine très bien le lire dans l’atmosphère feutrée d'un chalet enneigé, environné de quelques craquements inquiétants, une boisson chaude à la main, avec juste ce qu'il faut de suspens pour frissonner....
C'était pour moi une première rencontre avec ce Rocco Schiavone et même si lui - même ne m'a pas vraiment séduit, son enquête, si, alors je retrouverais avec plaisir les autres aventures de ce héros, ce qui permettra d'aileurs peut-être d'en apprendre plus sur son compte et de mieux comprendre ses réactions !
Décidément, la littérature policière italienne se porte bien!
Merci à Livradict et à Folio Policier pour cette lecture!
Tchaikovski : Casse Noisette
Par le Duo Jatekok ( Adélaïde Panaget et Naïri Badal) au piano à 4 mains et Marina Sosnina : animation sur sable
Inspirée de l'écrivain Alexandre
Dumas, l’histoire de Casse-Noisette est mise en musique par Tchaïkovski
en 1891-92. Lors du réveillon de Noël, une petite fille nommée Clara
reçoit de son oncle un casse-noisette en bois, qui a la forme d’un petit
soldat. Pendant la nuit, Clara se réveille pour aller voir dans le
salon comment se porte son casse-noisette. Alors que l’horloge sonne
minuit, elle entend les souris qui grattent. Elle essaie de fuir, mais
les souris l’en empêchent. Par enchantement, elle rétrécit et devient
aussi petite qu’une souris. Le casse-noisette prend vie et se transforme
en prince charmant. Il sauve Clara avec l'aide de son armée et tous les
deux s'enfuient jusqu'au royaume des sucreries.
Mon petit mot
Un spectacle pour enfants au grand théâtre de Tours, très poétique!
C'était la première fois que je voyais "en vrai" cette technique d'animation sur sable, j'ai trouvé cela vraiment magique!
La rapidité d'exécution des dessins, l'accord entre les deux pianistes et l'artiste... impressionnant!
Entre féérie et qualité musicale, une petite heure très agréable à partager en famille!
Le programme musical du spectacle:
Suite pour piano Casse-Noisette dans son intégralité :
- Marche
- Danse de la fée Dragée
- Tarentelle
- Intermezzo [arrangement du no 8 du ballet]
- Trépak
- Danse chinoise
- Andante maestoso [du no 14 du ballet]
- Danses polovtsiennes de Borodine
- Danses norvégiennes de Grieg
- Danse macabre de Saint-Saëns
De quoi prolonger ensuite le spectacle à la maison autour de l'une ou l'autre de ces musiques!
" Il faisait froid dans le hall du théâtre. Personne ne semblait s'en
soucier. De quoi se souciait-on ? D'être heureux. De le croire. De le
paraître. "
Un soir de première dans un théâtre parisien, deux femmes
se croisent. Élisabeth et Clara appartiennent au même monde, mais leur
vie sentimentale et leur histoire sont différentes. Une deuxième
rencontre, à un moment clé de leur vie, sera le point de départ d'une
amitié sincère et forte. Leur passé est douloureux, leur présent
fragile, mais il est toujours possible de recomposer son avenir...
je retrouve avec plaisir la plume de Véronique Olmi, et le monde du théâtre.
La rencontre entre deux femmes, des couples qui éclatent, des sentiments qui s'émoussent ou s'exacerbent ... deux portraits de femmes qui se font écho et tentent de surnager dans la tempête.
L'amitié comme refuge et rempart.
Comme point de départ aussi pour rebondir.
Reprendre son destin en main, agir, réagir... et se reconstruire un plus bel avenir...
Un roman d’atmosphère, sensible, je ne sais pas ce qu'il m'en restera mais j'ai passé un agréable moment de lecture en compagnie de ces personnages.
De retour d'un voyage dans cette magnifique région du sud de l'Italie (je trie les photos, et j'essaye de vous faire partager quelques coups de coeur côté paysages et architecture!), voici une liste de titres pour préparer le mois italien consacré au Sud de l'Italie : Pouilles, Basilicate, Calabre, Molise et si vous le souhaitez, on peut inclure la Campanie
Les Pouilles (ou La Pouille pour mieux coller d'ailleurs à la traduction ) ont inspiré de célèbres œuvres littéraires, je me suis concentrée en priorité sur cette région, voici une petite sélection :
Laurent Gaudé a reçu en 2004 le prix Goncourt avec Le Soleil des
Scorta : Trois générations d’une famille peu
recommandable transportent le lecteur à Montepuccio, village fictif du
Gargano et l’y enchaînent jusqu’au point final d’une saga dépaysante et
dangereuse.
Pouilles, printemps 1946. D’un côté il y a les sœurs Porro, qui
vivent recluses dans leur palais et ignorent le monde environnant. De
l’autre les ouvriers agricoles, bousculés par la guerre et tenaillés par
la faim. Les sœurs continuent à tenir leur rang, à se rendre à
l’église, à se pencher sagement sur leurs broderies. Les travailleurs,
eux, se mobilisent pour obtenir un emploi, nourrir leurs enfants,
contenir la pression des réfugiés qui affluent dans la botte du pays. Ce
jour de mars 1946 la foule se rassemble sur la place où s’élève la
noble demeure pour un meeting syndical lorsqu’un coup de fusil
retentit...
Milena Agus a rempli les vides de cette histoire vraie grâce
à son imagination.
Luciana Castellina nous relate cet épisode de l’Histoire
dans le contexte trouble de l’époque: le débarquement allié en Italie du
Sud, la dissolution du Parti fasciste, l’établissement du roi à
Brindisi, l’arrivée des réfugiés dans les Pouilles et les révoltes
paysannes. Une flambée de violence que les historiens ont quasiment
passé sous silence et qui prend aujourd’hui toute sa signification.
Chroniques prévues en mai, il est possible de programmer des dates de LC
Je n'ai pas peur Niccolò Ammaniti
Dans Io non ho paura ,Niccolò Ammaniti, nous transporte
dans un village perdu des Pouilles durant l’été 1978. La vie de son
jeune héros, Michele, est bouleversée par la découverte d’un enfant
retenu captif au fond d’un trou, qu’il va s’attacher à connaître. Ce
récit a été adapté au cinéma par Gabriele Salvatores en 2003. Du même auteur :
Comme dieu le veut
Les raisons du doute
Gianrico Carofiglio
Né en 1961, Gianrico Carofiglio (Bari) est un juge anti-mafia,
aujourd’hui sénateur du Partito Democratico. Il s’est forgé avec sa
série Guerrieri une renommée internationale en tant qu’auteur de “legal
thriller”. Parmi ses nombreux romans traduits en français, citons Il
silenzio dell’onda (En attendant la vague ; Le Seuil, 2013), Le
perfezioni provvisorie (Le Silence pour preuve, Le Seuil, 2011),
Ragionevoli dubbi (Les Raisons du doute ; Le Seuil, 2010), Il passato è
una terra straniera (Le passé est une terre étrangère ; Rivages, 2009).
Une incursion en Basilicate
Le Christ s'est arrêté à Eboli de Carlo Levi
D'autres titres à découvrir!
Le Château
d’Otrante de l’écrivain anglais Horace Walpole
(1717-1797) se déroule au XIIIe siècle dans la ville du Salento. Il est
considéré comme le premier roman de genre gothique, et a suscité un
grand nombre d’imitations (la description qui est faite d’Otrante n’est
évidemment que pure fantaisie).
La Baronne de l'Olivento
Raffaele Nigro
Né à Melfi (Basilicate) en 1947, il vit aujourd’hui à Bari. Journaliste,
scénariste, et spécialiste de la culture du Sud italien. Deux de ses romans sont
accessibles en français. I fuochi del Basento (Les Feux du Basento) est un roman historique qui se situe dans les Pouilles,
en Basilicate et en Calabre entre 1784 et 1861. Roman contant l’amour
d’un frère et d’une sœur, La baronnessa dell’Olivento (La Baronne de
l’Olivento), se déroule, quant à lui, entre 1440 et
1494, en Albanie et dans les trois régions du sud de la péninsule dont
l’auteur s’est fait le chantre.
Pour ceux qui lisent en italien Lonely Planet cite :
Dans la nouvelle génération, dont les œuvres n’ont pas encore été
traduites en français, mentionnons Nicola Lagioia, né à Bari en 1973,
qui a remporté le prestigieux prix Viareggio avec Riportando tutto a
casa (Einaudi, 2009), un roman d’initiation et de corruption suivant les
aventures de trois enfants à Bari dans les années 1980. Autre écrivain
de Bari à suivre, Andrea Piva, qui a débuté avec Apocalisse da camera
(Einaudi, 2006) : à travers la vie d’Ugo, un jeune-homme de bonne
famille de Bari, le roman décrit une génération pervertie, peureuse,
inconsciente et totalement dépourvue d’idéaux. Poète, romancier et
journaliste prolifique, Mario Desiati s’inscrit dans un nouveau réalisme
italien qui ne renonce pas à la fable, à la magie et au mystère. Il
paese delle spose infelici (Mondadori, 2008), qui a reçu plusieurs prix
et fait l’objet d’une adaptation cinématographique, est le plus connu de
ses livres. Enfin, Antonella Lattanzi, née à Bari en 1979, a connu le
succès avec sa première œuvre, le roman Devozione (Einaudi, 2010). Un
livre bouleversant sur la drogue.
D'autres titres à suggérer pour cette région?
G
M
T
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