Grasset, janvier 2016
« Elle mentait aux journalistes. Le département publicité de la
Paramount s’en était vite aperçu. Ça avait commencé par des détails,
parce que ça commence toujours ainsi… Elle mentait sur sa couleur
préférée : rouge, répondait-elle à l’un, violet, à un autre. Enfin, ils
réalisèrent qu’elle se faisait passer pour ce qu’elle n’était pas. Elle
disait que sa famille était aristocrate, que ses ancêtres étaient
anglais, qu’elle avait vécu en Suisse, qu’elle était née dans une
rivière... »
Quel secret cache Nicole Smith dite Nikkie dite
Veronica, star de l’âge d’or hollywoodien ? Pourquoi semble-t-elle fuir
sa mère, les hommes, jusqu’à ses enfants ? Et que révèlent ses mémoires
inquiétants, retrouvés près de son corps sans vie ?
Cinquante ans
après la disparition de Veronica, une journaliste française se penche
sur cette affaire irrésolue, comme une photographie ou une séquence
légendaire en fourreau noir. Mais ce Los Angeles de cinéma ne livre pas
facilement ses secrets.
Nelly Kaprièlian nous offre une plongée
fascinante dans le destin d’une star oubliée, victime de sa mère, de ses
mauvais amis, du Moloch cinéma, cruelle aussi…
Mon petit mot
Voilà un livre complexe, qui nous entraîne dans un Los Angeles qui ne fait guère rêver, pas plus que les coulisses d'Hollywood ou des grandes heures de la Paramount ( petite remarque au passage, je pense que je suis passée à côté de certaines références de ce roman, faute de suffisamment de références cinématographiques, mais j'ai pris des notes pour élargir ma culture dans ce domaine, de Vertigo d'Alfred Hitchcock à La Féline de Jacques Tourneur, il me faudra quelques séances de rattrapage pour mieux apprécier les subtilités de l'intrigue, ainsi que pour redécouvrir Veronica Lake qui fait partie des actrices ayant inspirées l'auteure.)
Bref, une star brisée, une descente aux enfers tragiques, une psychologie complexe, pour un roman qui vire très vite au noir.
Il y est question de doubles, d'avatars, et surtout de quête de soi, dans un monde où les apparences sont reines.
On y perd parfois pied, à l'image de l'héroïne, c'est sombre, c'est troublant, déroutant...
C'est l'âge d'or d'Hollywood, et c'est une période dramatique pour cette starlette désespérée au destin tragique. De Sunset Boulevard à Mulholland Drive on découvre aussi le Los Angeles d'hier, et d'aujourd'hui... et il ne nous fait décidément plus rêver....
A conseiller en priorité aux amateurs de cinéma!
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Libellés : littérature