[Kokoro] de Delphine Roux

Editions Philippe Picquier (2015)
 Seki pense que j'ai l'âge mental d'un gosse de dix ans, tout au plus, qu'il faudrait que je pense à grandir, à agir en homme.
Le mot homme a peut-être été inventé pour d'autres que moi.
Il ne fait pas partie de mon dictionnaire intime.

Dans ce roman se fait entendre une voix ténue et obstinée, attentive aux mouvements subtils de la nature et des âmes.
Koichi et sa sœur Seki n’avaient que douze et quinze ans lorsque leurs parents ont disparu dans un incendie. Depuis, ils ont le cœur en hiver.
Seki s’est réfugiée dans la maîtrise et la réussite professionnelle. Corset diaphane à l'abdomen, stalagmites au coeur. Le début de l'ère glaciaire.
Koichi, lui, s’est absenté du monde, qu’il regarde en proximité.
Mais le jour où il apprend que sa sœur va mal, très mal, Koichi se réveille et pose enfin les actes qui permettront à chacun de renouer avec un bonheur enfoui depuis l’enfance.


Mon petit mot

Un voyage vers l'ailleurs, un voyage vers l'intérieur... voici ce à quoi nous invite habilement Delphine Roux.

Un drame universel : un deuil à faire, une existence à construire, les relations entre frères et soeurs... chacun ne pourra qu'y trouver des échos et des sources de réflexions.

 J'ai beaucoup aimé la construction de ce texte, ces courts chapitres, beaucoup de poésie et de petites phrases qui font mouche à la manière des Haikus.
Entre douceur et mélancolie, un très joli texte autour de la reconstruction de soi.

Et puis il y a le dépaysement, avec ce cadre du Japon, et ces mots livres entre crochets en tête de chapitres.

Bref, une nouvelle belle découverte de cette rentrée littéraire!




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