L'avare De Molière

Espace Malraux Joué les Tours mai 2015
L'Avare, comédie de Molière en 5 actes , en prose, .

Mise en scène : Jean-Louis Martinelli


Avec :                                                                             
Jacques Weber                           Harpagon
Alban Guyon                               Cléante
Marion Harlez Citti                       Mariane
Rémi Bichet                                  Valère
Christine Citti                                Frosine
Jacques Verzier                             La Flèche
Sophie Rodrigues                          Elise            
Vincent Debost                             Maître Jacques
Aziz Kabouche                            Anselme
Paul Minthe                                 le commissaire

Scénographie              Gilles Taschet
Lumière                      Jean-Marc Skatchko
Costumes                    Ursula Patzak
Maquillage-coiffure    Françoise Chaumayrac

Depuis des lustres, Harpagon accumule, retient, épargne, amasse.
Au-delà de la raison il préserve ses biens et n’a de cesse d’en mettre « sous le tapis ».
La vitalité des plus jeunes, guidés par les dépenses vestimentaire et sexuelle, notamment, le menace.
Il convient de déjouer leurs plans et Harpagon en deviendra tour à tour rusé et féroce à force de vouloir tout maîtriser. Ce bouffon paranoïaque, manipulateur et manipulé, n’en sera pas pour autant antipathique : son désespoir et sa noirceur révèleront la tristesse d’un homme passé à côté de son existence. 
L’énergie déployée à amasser l’aura finalement conduit à creuser sa propre tombe. Tout oppose le vieux et les jeunes. Les valets, dont le jeu consistera à tirer le maximum de bénéfices de leur entremise, tireront les ficelles de cette comédie humaine dont nous savons qu’un jour les jeunes joueront le rôle des vieux, les petits celui des grands, et qu’il y a fort à parier que l’histoire se reproduise.


Mon petit mot:

Après Und de  Howard Barker , changement total d'univers pour cette deuxième pièce de théâtre du mois : un archi-classique, l'avare, de Molière, popularisé entre autres par Louis de Funès.

Un texte bien connu, aux répliques devenues cultes (de "Ma cassette! " à "Quand il y a à manger pour huit, il y en a bien pour dix" ou "Il faut manger pour vivre, et non pas vivre pour manger.") , présenté ici en costumes contemporains, encore une fois, comme pour la Traviata vue la semaine précédente, transposée dans les années 40, certains thèmes et œuvres sont bel et bien universels et peuvent trouver bon nombre d'échos dans la société d'aujourd'hui.

L'argent bien sûr, mais aussi l'amour, la vieillesse, les relations parents -enfants, les conflits de génération...  la fougue de la jeunesse, le monde du plaisir, des apparences, qui pousse le vieil avare vers la sortie... l’amour désintéressé contre les stratégies matrimonio- pécuniaires ... loin d'être des thèmes dépassés aujourd'hui!




On rit de bon coeur, des répliques de Molière (qui semblent si naturelles, si "parler d'aujourd'hui" dans la bouche de certains des comédiens, tel Jaques Weber bien sûr ou encore Jacques Verzier que j'avais déjà apprécié dansYvonne, Princesse de Bourgogne en début d'année, ou encore Christine Citti en Frosine ) , des quiproquos, des rebondissements improbables, en particulier du rebondissement final tellement too much dans le happy-end pour les jeunes amoureux qu'il en devient comique,  du jeu des acteurs (Jacques Weber est idéal dans ce rôle, un vieux-beau aigri qui deviendrai parfois plutôt sympathique ) , bref, une soirée agréable! 




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