Platonov TCHEKHOV / Les Possédés / DANA

avril 2015 CDRT

de Anton Tchekhov
Collectif Les Possédés création collective dirigée par Rodolphe Dana
traduction André Markowicz Françoise Morvan adaptation Rodolphe Dana Katja Hunsinger
 scénographie Katrijn Baeten Saskia Louwaard
lumière Valérie Sigward assistée de Wilfried Gourdin
 costumes Sara Bartesaghi Gallo
assistanat à la mise en scène Inès Cassigneul

 avec: 
Emmanuelle DEVOS : Anna Petrovna VOÏNITSEVA, veuve du Général Voïnitsev
David CLAVEL: Nicolas Ivanovitch TRILETSKI, médecin
Yves ARNAULT : Porfiri Sémionovitch GLAGOLIEV, propriétaire terrien
Charles Van De Vyver: Sergueï Pavlovitch VOÏNITSEV, fils du général Voïnitsev
Christophe PAOU: Timofeï Gordéïevitch BOUGROV, négociant / OSSIP, bandit
Julien CHAVRIAL; Isaak Abramovitch VENGUÉROVITCH, fils du négociant Venguérovitch
Rodolphe DANA: Mikhaïl Vassiliévitch PLATONOV, instituteur
Marie-Hélène ROIG: Alexandra Ivanova « Sacha », son épouse, soeur de Nicolas Ivanovitch
Émilie LAFARGE: Marie Efimovna GRÉKOVA, étudiante en chimie
Katja HUNSINGER: Sofia Égorovna VOÏNITSEVA, épouse de Sergueï Voïnitsev
Françoise GAZIO: Guérassima Kouzmitchaïa PÉTRINE, propriétaire terrien
Antoine KAHAN: Kirill Porfiriévitch GLAGOLIEV, fils de Porfiri Sémionovitch



À la campagne, dans le domaine de la Générale Anna Petrovna, jeune veuve accablée de dettes, c’est la fin de l’hiver : la lumière revient, on attend Platonov.
Dans cette maison où chacun négocie ses petits compromis avec l’existence, on parle, on dit qu’on s’ennuie pour ne pas dire qu’on désire aimer ou se détruire.
Alors on rit, on boit, on rôde, on pleure, on dit ses inaccomplissements, on se raccroche à l’amour, on devient fou dans la nuit, on se hait, on se méprise soi-même, on rêve d’une vie nouvelle, on se tue, on tue.
Platonov sonne comme une évidence dans le parcours du Collectif Les Possédés, qui propose un théâtre de l’immédiateté, inventé au présent, dans un aller-retour permanent entre le rôle et l’interprète, le dehors et le dedans. Cette subtile jonglerie de l’acteur, entre incarnation et distance, résonne avec l’écriture de Tchekhov, qui, sans les juger, pose sur ses personnages un regard d’une infinie tendresse : « toutes les vies, toutes les vies… » Les Possédés, qui invitent Emmanuelle Devos à partager leur aventure, creusent leur chemin « avec la même colère contre la résignation, le même grand amour pour se consoler le soir » et proposent, avec la liberté qui les singularise, leur mise en scène de cette pièce sur « l’échec flamboyant de la vie. »
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Mon petit mot

Plaisir de replonger dans la Russie, de découvrir ce texte de Tchekhov que je ne connaissais pas... et qui trouve encore bien des échos avec notre monde d'aujourd'hui, perte de repères, de valeurs, question d'identité, de désirs, de choix de vie, de rapports hommes-femmes, de la place des femmes...fureur de vivre... dégout de la vie...

Plaisir de découvrir Emmanuelle Devos sur scène, en une Générale autour de laquelle gravite une belle galerie de personnages (certains très caricaturaux, mais les thèmes chers à Tchekhov dans la suite de sa production littéraire sont déjà en grande partie là) et qui à elle seule vaut d'aller voir ce spectacle.

Plaisir de découvrir une traduction du texte classique résolument moderne, et un texte beaucoup plus drôle que ce que je pensais.
Tragique, certes, mais que d'humour! On rit beaucoup, souvent jaune, et le temps du spectacle défile sans que l'on s'en rende compte.


Et puis, le plaisir de redécouvrir en contexte la phrase qui a inspiré Maylis De Kerangal pour son titre "Réparer les vivants" que je vous encourage à lire si ce m'est pas encore fait (mon avis)

Et puis ce fondu scène / coulisses, qui a gêné certains, bruitage à vue (le papier bulle du feu d’artifice), comédiens en attente sur les côtés de scène , pourquoi pas, cela ne m'a pas dérangée en tout cas, on reste dans l'histoire !

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