Yvonne, Princesse de Bourgogne
de Witold Gombrowicz
mise en scène Jacques Vincey
texte français Constantin Jelenski et Geneviève Serreau
avec
Hélène Alexandridis, Alain Fromager, Thomas Gonzalez, Marie Rémond, Jacques Verzier, Nelly Pulicani, Blaise Pettebone, Miglé Bereikaite, Clément Bertonneau, Delphine Meilland
dramaturgie Vanasay Khamphommala
scénographie Mathieu Lorry-Dupuy
lumière Marie-Christine Soma
musique et sons Alexandre Meyer Frédéric Minière
costumes Axel Aust
maquillage, perruques Cécile Kretschmar
assistanat à la mise en scène Blaise Pettebone
Présentation CDRT
Scandale à la cour de Bourgogne : le
prince Philippe demande en mariage Yvonne, roturière sans charme et
muette comme une carpe. Plaisanterie ? Provocation ?
Défi aux règles du bon goût ? Sa
présence apathique ne tarde pas à provoquer l’émoi autour d’elle. Les
secrets les plus enfouis, les fantasmes les plus inavouables remontent à
la surface. Yvonne devient un problème dont il faut se débarrasser.
Pour son premier texte pour la scène,
Gombrowicz crée un personnage qui refuse de jouer le jeu. C’est dire
l’impasse dans laquelle se situe d’emblée pour lui le théâtre, qu’il
juge « perfide, répugnant, incommode, rigide et désuet. » Il trouve en
Yvonne l’incarnation énigmatique d’une relation ambiguë à la scène,
faite à la fois d’attirance et de répulsion.
Pièce brillante et féroce, Yvonne gratte, Yvonne dérange.
Son univers excessif n’est pas sans
évoquer le nôtre, et la mise au ban d’Yvonne rappelle des logiques
d’exclusion dont nous sommes familiers. Derrière le vernis de la
comédie, la sauvagerie est au travail ; derrière le théâtre, la réalité
pointe. Yvonne interroge ainsi nos illusions communes et le prix
qu’elles nous coûtent. Avec force, elle réactive le potentiel intact de
démangeaison d’un théâtre qui nous rassemble autant qu’il nous divise.
Maquette du décor (dossier pédagogique CDRT)
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Yvonne, Princesse de Bourgogne CDRT Vincey |
Mon petit mot:
Rentrée théâtrale!
Après deux mois sans pièce vue, j'étais impatiente!
Première création de Jacques Vincey, nouveau directeur du CDR de Tours, "théâtre olympia" (bon, j'avoue, j'utilise toujours l'ancien nom "nouvel olympia" quand j'en parle... il va falloir un peu de temps pour changer les habitudes!), de quoi mieux connaître son univers et son équipe, et pour une première, ce fut pour moi, globalement, une réussite!
D'abord, pour ce texte, que je n'avais jamais lu en entier et que j'ai trouvé très intéressant : quand le rire cache de beaux sujets de réflexions et que le grotesque révèle peu à peu la vraie nature de chacun.
Le choix d'un royaume "jet-set", ou télé-réalité (avec rires enregistrés...) renforce les liens entre la pièce et le questionnement sur le monde actuel.
Le bouc-émissaire, les humiliations, la différence.... et les mesquineries - horreurs enfouies en chacun qui vont se révéler au grand jour.... un théâtre qui fait rire, et qui fait réfléchir.
Le tout est porté par une belle distribution, s'il ne fallait en citer que quelques uns, ce serait bien sûr Marie Rémond qui fait remarquablement bien exister de rôle d'Yvonne, et le trio Hélène Alexandridis en Reine Marguerite,
Thomas Gonzalez en Prince Philippe et Jacques Verzier en Chambellan , parfaitement bien croqués.
Pour en savoir plus une petite vidéo à voir ici : TV Tours
Dans le cadre du challenge théâtre
Libellés : théâtre