«Le cœur de Simon migrait dans un autre endroit du pays, ses
reins, son foie et ses poumons gagnaient d'autres provinces, ils
filaient vers d'autres corps.»
Réparer les vivants est le
roman d'une transplantation cardiaque. Telle une chanson de gestes, il
tisse les présences et les espaces, les voix et les actes qui vont se
relayer en vingt-quatre heures exactement. Roman de tension et de
patience, d'accélérations paniques et de pauses méditatives, il trace
une aventure métaphysique, à la fois collective et intime, où le cœur,
au-delà de sa fonction organique, demeure le siège des affects et le
symbole de l'amour.
Mon petit mot
Si le thème de ce livre ne m'attirait pas vraiment, d'avoir lu des articles enthousiastes sur les blogs et d'avoir entendu l’auteure parler de son livre , a fini par me convaincre d'y plonger à mon tour.
Plonger est bien le mot, un livre que je n'ai pas beaucoup lâché ente la première et la dernière ligne.
C'était ma première lecture d'une œuvre de Maylis De Kerangal et j'ai été séduite par son écriture et par la construction de ce texte.
Malgré ce thème si dur : la mort tragique d'un jeune homme, l'annonce de cette disparition aux parents, le choix d’accepter ou de refuser le don d'organes, la transplantation en elle-même ... le livre ne tombe pas dans le pathos.
L'alternance des points de vue (famille, médecin...) rythme le récit de ces 24 heures tragiques et livre de beaux portraits de personnages très différents, qui resteront en mémoire.
C'est aussi une source de réflexion (très bien documentée) sur le milieu médical et l'occasion de se poser à notre tour ces fameuses questions autour du don d'organes.
Une histoire prenante, émouvante, qui en prime est instructive et ouvre la réflexion, que demander de plus?
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