Mon travail est très lié au conte depuis des années. Je construis
mes pièces comme des contes. Toute la symbolique, l'onirisme, la
mythologie, le rapport à l'enfance, qui se dégagent de ces récits
m'intéressent. Je m'attache plus à l'imagerie et à la symbolique du
conte qu'à sa forme narrative.
Pour ma prochaine pièce, je vais
travailler sur des thèmes précis : l'abandon, la forêt, l'ogre, les
espaces, et autour d'histoires comme hansel et gretel et autres petits
poucets
.
Les changements d'espaces, les traversées, le trajet pour aller d'un endroit à un autre, les chemins pour s'échapper...
Je
veux déconstruire le conte, le transformer, échanger les rôles. Le
burlesque est là dans ce regard : pourquoi ne serait-ce pas l'ogre qui
laisserait des cailloux ?
Qui raconte ? Qui est raconté ? Nous allons perturber les codes de la narration.
Le
narrateur sera aussi au centre de ma recherche. Je veux approfondir ce
lien avec le public avec l'oralité, avec l'adresse publique.
Nous
ferons des allers-retours entre le récit adressé au public et sur ce qui
se passe dans cette cuisine, comme « de l'autre côté du miroir », des
mises en abîmes.
Nous arriverons à un joyeux mélange de ces histoires.
Un court spectacle, avec beaucoup d'enfants dans la salle. J'en retiendrai tout particulièrement le jeu des comédiens et la qualité du travail de bruitage, à partir de gobelets en plastique et autres fermetures éclairs...
La première partie, l'entrée des comédiens, puis les présentations, et le début de cette conférence qui dérape, avec trois personnages caricaturaux au possible, est celle que j'ai préférée, c'est juste, c'est drôle (et l'on pense à quels souvenirs de rencontres universitaires....! ) je suis moins retrouvée dans la fin (mais c'est aussi le but, de nous perdre dans cette forêt, et de réfléchir sur ce que véhiculent les contes traditionnels).
Du langage savant des universitaires que l'on n'écoute pas, au pétrissage de la terre, aux corps costumés, aux chutes d'objets , et à la musique aussi. Un petit air qui reste en tête en sortant du spectacle... "Ich habe meine mama verloren"...