Partage de midi Claudel Adrien

Partage de midi  De Paul Claudel. Mise en scène Philippe Adrien

CDRT février 2014
avec Mila Savic: Ysé
Ludovic Le Lez :  Amalric
Matthieu Marie :  De Ciz
 Mickaël Pinelli : Mesa
décor Elena Ant – lumières Pascal Sautelet assisté de Maëlle Payonne – musique et son Stéphanie Gibert – vidéo Mickaël Bennoun – costumes Hanna Sjödin – maquillages Sophie Niesseron – direction technique Erwan Creff et Martine Belloc – collaboration artistique Clément Poirée

Présentation :
Sur un bateau vers la Chine, une femme, Ysé, et trois hommes : De Ciz, son mari, qui espère faire fortune ; Amalric, planteur et aventurier ; Mesa, jeune commissaire des douanes, à peine sorti du monastère, irrésistiblement attiré par Ysé. La pièce retrace l’aventure claudélienne de 1900-1905 et peint moins « les passions que La Passion d’un homme », chez qui la déception religieuse exaspère et paralyse l’élan amoureux. Quel meilleur portrait de Claudel que ce Mesa, homme « sombre et las », en proie à la « manie religieuse », ce « professeur » volontiers colérique, face à une Ysé « guerrière et conquérante, grande bête piaffante » aussi prompte à s’offrir qu’à s’imposer ? « Entre un homme et une femme, il y a toute une espèce de prises. » Dans la vie spirituelle et dans l’oeuvre de Claudel, Partage marque une rupture : à la solitude farouche des premiers héros se substitue « le goût de l’autre »… jusqu’à Dieu ? « Nous voilà engagés ensemble dans la partie comme quatre aiguilles, et qui sait la laine / Que le destin nous réserve à tricoter ensemble tous les quatre ? »
Récit d’amour fou, de mort et de foi, le Partage de Midi se consume sous la lumière des grands ciels marins, dans les comptoirs de Chine et les salons laqués où brûlent des encens étourdissants ; de l’autre côté des paravents, la révolte des boxers de 1901 plonge ces destinées d’aventuriers dans les tumultes de l’Histoire.



Mon petit mot

Je crois que ce que je retiendrai en premier de ce spectacle ce sont des images.
De la silhouette de femme à l'ombrelle derrière la projection des oiseaux blancs avant la première réplique, au brouillard du cimetière, pour chaque acte, les visuels sont marquants, dans une très belle mise en lumière du décor (bravo à Pascal Sautelet)

Du soleil au zénith au crépuscule les passions naissent et se consument, sous fond d'histoire, de l'Asie du temps des colonies… Les personnages sont complexes, plein de contradictions, passions interdites, désir s'opposant à la raison, mysticisme, rapport homme-femme... de nombreux thèmes qui font réfléchir! 
 

Une pièce qui donne envie de se replonger dans la vie de Claudel: 

Claudel s’y est mis lui-même en scène, traduisant par la voix du théâtre un épisode de sa vie : en 1900, jeune diplomate français en poste à New York, et n’ayant pu réaliser son vœu d’entrer dans les ordres, il part pour la Chine, où il a été nommé consul. Sur le bateau, il fait la rencontre de « la seule femme que j’ai passionnément aimée, celle qui a joué dans ma vie tout le rôle qu’une femme pouvait y jouer » déclarera-t-il plus tard. Elle s’appelle Rosie Vetch. Elle est mariée, mère de famille. Leur liaison durera quatre ans. Ils auront une enfant. Puis elle le quittera… C’est de cette expérience douloureuse que naîtra Partage de Midi, écrit en quelques mois, en 1905. 


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