Dom Juan de Molière Mise en scène Gilles Bouillon
Avec Frédéric Cherboeuf (Dom Juan), Jean-Luc Guitton (Sganarelle), Cassandre Vittu de Kerraoul (Elvire) , Alexandre Forêt (La Violette, Ragotin, La Ramée), Xavier Guittet (Gusman, Le pauvre, M. Dimanche), Gérard Hardy (Dom Louis), Blaise Pettebone (Dom Alonse), Nelly Pulicani (Charlotte), Korotoumou Sidibe (Mathurine), Kevin Sinesi (Dom Carlos), Cyril Texier (Pierrot)
CDRT Novembre 2013
extrait vidéo à voir dans le journal local du 26 centre.france3.fr/
Présentation du spectacle: Quoi de neuf ? Molière ! (Louis Jouvet)
Je souhaite faire entendre Molière dans un espace de jeu contemporain
– tout en suggérant la couleur et la distance du temps qui a passé.
C’est pourquoi j’ai demandé à Nathalie Holt, la scénographe d’imaginer
un décor qui puisse allier le spectaculaire et la rapidité, la légèreté
et le fantastique ; et à Marc Anselmi de réfléchir à des costumes qui
fassent référence au XVIIe siècle. Don Juan, arbitre des élégances, est
bien le miroir de son siècle, travaillé par la quête d’une identité dans
la tension entre l’être et le paraître : les apparences sont trompeuses
si le dandy est un scélérat et si le faux-dévot ou l’infidèle se parent
du langage le plus chatoyant, le plus séduisant. Car Molière crée Dom Juan comme
une machine de théâtre avec le souci du succès dans cette « étrange
entreprise que de faire rire les hommes », mais aussi comme une machine
de guerre dans la querelle du Tartuffe, et qui fonctionne encore
aujourd’hui, de toute sa force, contre toutes les hypocrisies, tous les
dogmatismes, tous les fondamentalismes. Et Don Juan, peut-être le seul
mythe inventé à l’époque moderne, veille, sentinelle inquiète, au seuil
de notre monde.
Qui agit (et s’agite) quand les dieux se taisent, « pour l’amour de l’humanité ».
Gilles Bouillon, janvier 2013
Des vidéos des coulisses sur la page Facebook du CDRT
Mon petit mot
Ce Dom Juan résonne dans une ambiance particulière, dernière production de Gilles Bouillon en tant que directeur du CDRT, un brin de nostalgie tombe sur la dernière scène et ce Dom Juan - comédien sortant des enfers pour regagner sa loge et fumer une dernière cigarette en refermant la brochure de la pièce... prêt pour de nouvelles aventures... dans un autre théâtre...
Mais avant cela il y le plaisir de retrouver le duo de comédiens qui nous avait fait tant rire l'année dernière dans le Chapeau de paille d’Italie, de Labiche (prix Beaumarchais du meilleur
spectacle 2012): Jean-Luc Guitton, en Sganarelle, et Frédéric Cherboeuf, qui se révèle un Dom Juan très convaincant. Il y a du cynisme, du désabusement chez ce jouisseur impénitent. Touchant.
Théâtre ambulant, costumes de comédiens, coulisses d'un théâtre, pour mieux faire ressortir toutes les hypocrisies.
Les scènes s'enchaînent avec rapidité, le rythme ne faiblit pas. D'un mensonge à l'autre, Dom Juan ne fait que jouer la comédie auprès des unes et des uns, un expert en tromperies en tout genre, tout à sa satisfaction du plaisir immédiat.
La scène est en 1665 comme le rappelle une inscription dans le décor, mais certaines phrases sur les hypocrites et les dérives de la religion font toujours mouche... un texte qui nous parle toujours...
A suivre en tournée jusqu'en avril 2014.
Une ligne directe vers la mort annoncée dès le prologue
Cette dernière mise en scène de Gilles Bouillon, c'est aussi le moment de repenser aux spectacles qui m'ont marquée depuis 10 ans dans la région, en replongeant dans mes archives, je retiendrais tout particulièrement la première production de Gilles Bouillon à laquelle j'avais assistée “ Le Songe d'une nuit d'été" de William Shakespeare et certaines de ces dernières années dont je vous ai parlé sur le blog: Cyrano de Bergerac d'Edmond Rostand et Un chapeau de paille d'Italie d'Eugène Labiche
Mais aussi quatre de ses mises en scènes d'opéra à au grand théâtre de Tours qui m'ont particulièrement séduite, les plus récentes étant également chroniquées ici :
Le Barbier de Séville mise en scène
La Bohème d'après Henry Murger
Un bal masqué d'après Eugène Scribe
La Vie parisienne mise en scène : Gilles Bouillon
Trois chroniques à retrouver ici :
Une participation au challenge théâtre
Libellés : théâtre