Villa Amalia Pascal Quignard

 Villa Amalia

Présentation de l'éditeur

Loin devant les villas sur la digue, elle se tenait accroupie, les genoux au menton, en plein vent, sur le sable humide de la marée. Elle pouvait passer des heures devant les vagues, dans le vacarme, engloutie dans leur rythme comme dans l'étendue grise, de plus en plus bruyante et immense, de la mer


Le début:
"J'avais envie de pleurer. Je le suivais. J'étais malheureuse à désirer mourir. Je longeais en voiture la Seine depuis plus d'une demi-heure quand la nuit tomba d'un coup. Arrivé à Choisy-le-Roi Thomas s'engagea dans l'obscurité, soudain, dans une petite rue, sur la droite. Il se gara presque aussitôt sous un laurier et éteignit les phares. Je me rangeai très vite, très mal, un peu plus loin, sur l'avenue. Je revins sur mes pas, faisant semblant de marcher normalement, feignant de ne pas courir. Il poussait une grille. Je m'approchai. Je m'approchais vite et lentement. Je ne sais pas comment vous expliquer."
Elle s'approcha.
Elle toucha avec son front les barreaux de fer rouillé.
Elle avait du mal à voir au travers des feuilles du laurier dans la nuit.
Alors elle aperçut Thomas: une jeune femme lui avait pris les mains sous la lanterne allumée, devant l'entrée de sa maison.



L'Italie, la musique, voici ce qui m'a fait choisir de lire ce roman, et sans doute aussi ce qui m'a fait l'apprécier.
Une musicalité se dégage du roman, une atmosphère particulière qui fait son charme, n'oublions pas que l'auteur, lauréat du prix Goncourt 2002 pour Les Ombres errantes, est également musicien, et fondateur, Festival d'opéra et de théâtre baroques de Versailles.
J'ai beaucoup aimé la première partie, comment l'héroïne organise sa fuite et se coupe d'avec son passé, puis l'installation dans la villa d'Italie, sur l'île d'Ischia,  l’éphémère havre de paix,  j'ai retrouvé des images, des lumières de mon beau voyage dans la baie de Naples.
Et puis j'ai un peu décroché, entre les changements de voix narratives, les nombreux personnages, les nombreux drames, avant d'être rattrapée par quelques sourires (le contenu des repas dans les parenthèses...) et des thèmes qui parlent, la solitude, la fuite...
L'envie aussi  d'écouter quelques unes des pièces musicales évoquées, on passe de Joseph Haydn, à Bach, ou à des compositeurs ou pianistes moins connus de moi, tels Jan Křtitel Tomášek, ou Magdalena von Kurzböck, ou encore la Medea de Georg Benda.

C'était le premier roman que je lisais de cet auteur dont j'avais pourtant tant entendu parlé, et maintenant j'ai envie de prolonger l'aventure avec peut-être Tous les matins du monde ou La Leçon de musique... des conseils?



Ce roman a été adapté en film, par Benoît Jacquot ,  en 2009, avec Isabelle Huppert : Ann et Jean-Hugues Anglade : Georges.
Villa Amalia

Un film que je regarderai bien à l'occasion, ne serait-ce que pour les paysages!


Villa Amalia Bande-annonce VF

Lu dans le cadre des challenges

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