Née le 5 juillet 1804 à Paris, Aurore Dupin est la fille d'un officier
des armées impériales et d'une couturière. Très tôt, elle noircit cahier
sur cahier. Comme toutes les jeunes filles de son époque, elle se marie
et devient mère de famille. Elle se sépare pourtant de son mari pour
mener une vie indépendante, décision qui fit scandale.Elle publie d'abord des textes co-signés avec son amant avec son amant Jules Sandeau Indiana est la première œuvre littéraire que l'auteur rédigea seule et qu'elle signa avec le pseudonyme qui lui est resté. Ses premiers
romans, "Indiana" et "Lélia", ont un immense succès : elle devient
célèbre, sous le pseudonyme de George Sand. Écrivain engagé, elle
revendique pour les femmes le droit au divorce, à l'égalité civile et
elle s'enthousiasme pour la révolution de 1848. Sous le Second Empire,
elle continue d'écrire, publiant notamment "La petite Fadette". Ses
œuvres les plus connues sont ses romans «paysans» mais elle est aussi
l'auteur de contes, de légendes, de romans au réalisme social très
marqué et de nombreuses pièces de théâtre, ainsi que vingt-quatre
volumes de correspondance ! George Sand est décédée le 8 juin 1876.
Indiana a fait George Sand et c'est à travers l'écriture que celle-ci a conquis sa liberté, sa dignité de femme, son identité même. " La cause que je défendais, dira-t-elle plus tard, est celle de la moitié du genre humain, celle du genre humain tout entier : car le malheur de la femme entraîne celui de l'homme comme celui de l'esclave entraîne celui du maître. " Et : " J'ai écrit Indiana avec le sentiment non raisonné, mais profond et légitime, de l'injustice et de la barbarie des lois qui régissent encore l'existence de la femme dans le mariage, dans la famille et dans la société ".
Le début : Par une soirée d’automne pluvieuse et fraîche, trois personnes rêveuses
étaient gravement occupées, au fond d’un petit castel de la Brie, à
regarder brûler les tisons du foyer et cheminer lentement l’aiguille de
la pendule. Deux de ces hôtes silencieux semblaient s’abandonner en
toute soumission au vague ennui qui pesait sur eux ; mais le troisième
donnait des marques de rébellion ouverte : il s’agitait sur son siège,
étouffait à demi haut quelques bâillements mélancoliques, et frappait la
pincette sur les bûches pétillantes, avec l’intention marquée de lutter
contre l’ennemi commun.
L'illustration de la couverture :Portrait de George Sand par Auguste Charpentier (1833) coll. Musée de la Vie romantique, à Paris.
Mon avis :
Après mes lectures biographiques autour de George Sand pour les articles consacrés à son amie Marie Dorval (en particulier : Marie Dorval 2), j'ai eu envie de me replonger plus profondément dans son oeuvre, alors, commençons par le commencement!
Une femme, trois hommes (peu sympathiques!)... et autant de possibilités!
Conceptions de l'amour, du mariage, relations hommes-femmes, condition féminine, domination, espoir, rapport à la société, mais aussi à la politique (j'avoue avoir lu en diagonale quelques paragraphes sur ce sujet, mes connaissances historiques sur la période étant bien lointaines!), un roman à plusieurs niveaux de lecture qui forment un premier roman dense, belle peinture d'une certaine société de l'époque.
Des personnages bien croqués, une œuvre assez typique du courant du romantisme, amours impossibles, lyrisme amoureux. désespoir, soif d'absolu, de liberté, revendications identitaires... bref un roman qui aide à mieux connaître son auteure!