Une maison de poupée Henrik Ibsen

 Une maison de poupée (Et Dukkehjem) est une pièce de théâtre norvégienne d'Henrik Ibsen, créée en 1879. Il s'agit d'un drame en  3 actes.

Présentation de l'éditeur

"Je ne peux plus me contenter de ce que les gens disent ni de ce qu'il y a dans les livres. Je dois penser par moi-même et tâcher d'y voir clair", dit Nora, avant de prendre la porte. Celle qui semblait avoir tout misé sur le compromis tourne le dos à la mascarade de sa vie conjugale. Pour mieux renaître à elle-même, peut-être. Cette porte qui claque à la fin du drame fit scandale à l'époque et continue, aujourd'hui encore, de résonner à nos consciences. Cette nouvelle traduction, au plus près de l'original, tente de ressaisir ce que fut l'apport rythmique d'Ibsen au théâtre : une écriture laconique, économe et précise, agencée comme un théorème.
D'abord jolie poupée cajolée et préservée au beau temps de son enfance, Nora est devenue l'adorable petit merle chanteur toujours gai aux yeux d'Helmer, son mari. En effet, elle danse, rit et chante, et emplit sa maison d'une joie enfantine. Pourtant, au-delà de la charmante frivolité toute féminine propre à séduire son mari, se dessine un caractère volontaire, une femme disposée aux plus grands sacrifices par amour. Davantage sensible aux inflexions du cœur qu'aux discours raisonnables, Nora poursuit le fol espoir d'une idylle réciproque capable de transcender les conventions sociales et l'ordre établi. Mais, dans la Norvège des années  1870, où l'on se doit d'être épouse et mère avant d'être femme, de telles aspirations paraissent de vaines promesses. Qu'importe si la faute de Nora fut commise par amour, Helmer ne peut lui pardonner l'opprobre qui désormais menace la famille. Nora qui attendait fébrile qu'advienne le "prodige", fuira sereine et pour son propre salut, ce qui ne lui ressemble plus.


Une maison de poupée est une critique acerbe des rôles traditionnels des femmes et des hommes dans le mariage. Crée le 21 décembre 1879 au Théâtre de Copenhague, elle fit scandale à la réception, en Allemagne, l'actrice principale refusa de jouer le rôle de Nora si Ibsen ne modifiait pas la fin, ce qu'il fit sous la pression. Dans la fin alternative, Nora donne une autre chance à son mari après qu'il lui a rappelé sa responsabilité envers ses enfants. Plus tard, Ibsen regretta d'avoir cédé. prseques toutes les représentations de la pièce, de nos jours, choisissent la fin originale: Nora quitte son mari

Le début de Une maison de poupée

Acte I , scène 1
 NORA : Cache bien l'arbre de Noël, Hélène. Il ne faut surtout pas que les enfants le voient avant ce soir, quand il sera décoré. (En s'adressant au commissionnaire et en sortant son porte-monnaie) Je vous dois combien ... ?
LE COMMISSIONNAIRE : Une demi-couronne.
NORA : Voilà une couronne. Non. Gardez la monnaie.
Le commissionnaire remercie et sort. Nora ferme la porte. Elle continue à rire toute seule gaiement, tout en enlevant son manteau.
NORA elle sort de sa poche un sachet de macarons et en mange quelques-uns puis s'avance discrètement jusqu'à la porte du cabinet de travail de son mari et prète l'oreille. Si, il est à la maison.
Elle chantonne de nouveau, en se rendant près de la table de droite.
HELMER, depuis son cabinet de travail : Est-ce l'alouette que j'entends chanter là-bas ?
NORA, elle est en train d'ouvrir quelques paquets : Oui, c'est bien elle.

Mon avis:
 Une lecture de saison, puisque la pièce commence à la veille de Noël.
Directeur artistique du Norske Theater de Bergen, Henrik Ibsen séjourna ensuite plus de 20 an en Italie, Autriche, Allemagne avant de revenir dans son pays natal. Comme dans plusieurs de ces pièces de théâtre, on retrouve dans Une maison de poupée le conflit entre un individu et la société.
Ici, c'est le rôle de la femme, sa place dans le mariage, dans la société qui est au centre de l’œuvre, un sujet qui finalement est encore d'actualité hélas dans certains lieux, dans certaines cultures.
La vision féministe n'était certes pas l'intention de l'auteur, mais il faut reconnaître qu'elle occupe une place indéniable et nous parle peut-être particulièrement, la femme-objet, la femme-enfant,  la femme poupée...
L'épanouissement personnel, l'autonomie de chacun,  les contraintes de la société, de la famille, une critique aussi du monde petit bourgeois, une lecture qui aborde de nombreux thèmes, une agréable plongée dans la Norvège de la fin XIX.


Dans le cadre des challenges littératures nordiques et théâtre:
Objectif des 3 livres atteint! 



 A suivre : je vais voir ce week-end une adaptation théâtrale de cette pièce par Daniel Veronese: Le développement de la civilisation à venir, au CDRT.

Mise à jour, mon petit mot sur cette adaptation efficace:
Le développement-de-la-civilisation à venir Veronese

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